Les dagues de vertu.

A l’aube du XXème siècle, le sentiment d’insécurité augmente dans la société française : présence de vagabonds dans les villes et les campagnes, attentats anarchistes, agressions violentes commises par les bandes de voyous surnommés "apaches"… Finalement, la "Belle Epoque" n’était pas belle pour tout le monde.

L’examen des chiffres de la délinquance confirme l'existence d'une forte poussée de violence à partir des années 1880. Le taux des agressions est multiplié par 2,7 entre 1831 et 1912 (source : Compte Général de l’Administration de la Justice Criminelle en France).



L'achat d'une arme étant libre à cette époque, de nombreux revolvers se retrouvent dans les tiroirs des tables de nuit ou les armoires des maisons bourgeoises. La crainte de l’agression sexuelle pousse également les femmes à s’armer : il n’est pas rare qu’elles transportent dans leur sac à main une petite arme à feu ou une dague. Population féminine particulièrement exposée, les prostituées (qui exercent "le plus vieux métier du monde" dans la rue ou dans les maisons closes) cachent également des petites dagues sous leurs jupons.

De nos jours, ces dagues de prostituées sont considérées comme de vraies curiosités. Méconnues du grand public mais recherchées par les collectionneurs, elles sont connues sous diverses appellations : dagues de vertu, dagues de prostituées ou "pique-couilles" (puisque les prostituées s’en servaient pour se défendre contre les clients agressifs, en les piquant au niveau de l’entrejambe).

Les dagues de vertu sont reconnaissables à plusieurs particularités :
- elles sont de petite taille (entre 20 et 25 cms), pour être facilement dissimulées.
- elles sont toujours accompagnées d’un fourreau métallique ou en cuir.
- leur lame est cruciforme ou ressemble à un pieu (c'est fait pour piquer, pas pour trancher).

Les versions les plus luxueuses peuvent être ornées de ciselures ou munies d’une poignée en ébène, corne, ivoire, nacre...

Voici mes quatre exemplaires. De haut en bas :
- un exemplaire avec manche en corne noire.
- un exemplaire avec manche en ivoire.
- un exemplaire avec manche en ébène.
- un exemplaire avec manche en nacre.

Magnifiques....
Un exemplaire que j'ai fabriqué sur commande dans le style San Francisco dagger, mais qui avait le même usage


Par contre, je réfute le terme "plus vieux métier du monde" pour les dames de petite vertu.

Je suis sûr que l'homme a du se battre pour sa survie et chasser pour se nourrir avant d'en venir aux amours tarifés...Alors, je suis sûr que le plus vieux métier du monde, c'est....Coutelier      

Norman Morris a écrit:Par contre, je réfute le terme "plus vieux métier du monde" pour les dames de petite vertu.
Je suis sûr que l'homme a du se battre pour sa survie et chasser pour se nourrir avant d'en venir aux amours tarifés...Alors, je suis sûr que le plus vieux métier du monde, c'est....Coutelier      

Ou "tailleur de silex..."

ou vanneur ,ou brasseur de bière ,ou berger ,ou fromager y'en a tout pleins des plus vieux métiers du monde
sont belles tes dagues "pique couilles"

....J'espère que vous avez bien nettoyé/désinfecté les lames car au XIXeme ces "dames" et leurs clients avaient de bonnes chances d'avoir la Syphilis

Je me suis fait la même réflexion que toi. Alors oui, je les ai nettoyées à l'alcool à brûler...

On ne sait pas avec quelles parties du corps elles ont été en contact par le passé et quels microbes pouvaient se retrouver sur la pointe de leurs lames. Beurk...

Maintenant, elles sont propres et saines.

La syphilis et autres IST ne se transmettent que d'infection à muqueuses, pas par quelque support que ce soit et certainement pas 150 ans plus tard.

Par contre, certaines flèches ou lames enduites restent dangereuses très longtemps.