Tabatière
+14
JLH4590
capoulat
cromagnon 07
Jeppesen
Corto Maltese
CLOSDELIF
fusilabroche
bbrmque
Eugène L.
freebird
vidocq80
3008nato
Pâtre
St Etienne
18 participants
Page 1 sur 9
Page 1 sur 9 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Tabatière
Bonsoir à tous !
Et, (à nouveau peut-être) mais comme on est le Premier Janvier 2019 :
Après le Sabre des Sous-Officiers de la Garde Impériale, voici cette autre rentrée récente :
On le surnommait par dérision : le "fusil à tabatière".
Ceci est mon Fusil d'Infanterie Modèle 1867, transformation d'un Fusil de Voltigeur Mle 1857.
Un tout petit peu d'histoire.
En 1867-68, le Fusil Mle 1866 Chassepot venait d'entrer en service et équipait progressivement l'ensemble de l'armée d'active.
Le 1866 avait fait l'objet d'une intense communication ou l'on vantait son petit calibre, sa précision, sa vitesse de tir, sa maniabilité, etc ...
Ça allait jusqu'à l'astiquage de pompes bien connu : "Sire, les Chassepots ont fait merveille !"
Le régime impérial en avait fait des tonnes autour du nouveau fusil, à tel point que tout homme recevant un fusil Mle 1867 ... se trouvait discriminé et - avant même de l'avoir utilisé - le trouvait lourd, d'un tir lent et peu précis.
Il est vrai que les fusils Mle 1867 conservaient presque intégralement l'apparence des fusils chargés par la bouche dont ils étaient issus.
De loin, impossible de les distinguer : même taille, même bayonnette, même calibre.
C'était en partie voulu, car ces armes étaient destinées à l'équipement de la Garde Mobile, c'est à dire les réservistes mobilisables au cas où ...
Les fusils Mle 1867 - faits AVANT l'été 1870 - étaient très sérieusement fabriqués et leurs cartouches en carton à culot de laiton de chez Gévelot donnaient toute satisfaction.
Au plan balistique (portée, précision), ils n'avaient rien à envier aux Dreyse des Prussiens, ils étaient plus robustes et leur fonctionnement était beaucoup plus simple.
De plus, leurs cartouches étaient de meilleure conception que celles du Chassepot. Elles ne se détérioraient pas dans les gibernes, et surtout l'encrassement des tirs était infiniment moindre. Pas de rondelle en caoutchouc, pas d'aiguille, pièces très sensibles du Chassepot et dont le remplacement sur le champ de bataille était délicat.
Mais ... tout allait changer avec le siège de Paris, puis lors de la Commune et la Semaine Sanglante, car les bataillons de Mobiles étaient armés essentiellement de fusils "à tabatière".
C'est à dire de fusils transformés selon les modalités du modèle de 1867, parfois par des "armuriers en mansarde" et jamais présentés à une quelconque inspection ... Fusil obtenus en utilisant toutes armes de rencontre (1822 T et Tbis, 1816T, 1842T rincés), en "usinant" des culasses en laiton ou en bronze ... Surtout, les munitions étaient trop souvent fabriquées à la va-vite dans des ateliers mal équipés. D'où de nombreux incidents de tir.
Je reviens à mon fusil.
Celui-ci est tout à fait réglementaire, il possède une culasse en acier du premier type et a été assemblé à partir d'un fusil Mle 1857 fait à Tulle et resté neuf.
Vous verrez plus loin que l'état intérieur du canon en témoigne.
Courte description :
Le fusil est complet, le mécanisme de la culasse mobile est fonctionnel et sans jeu, les ressorts sont très fermes.
La culasse se démonte aisément, elle est restée en excellente condition.
La platine est nickel également, toutes les pièces bien matriculées J28.
La monture a anciennement reçu une attaque de vers, fort heureusement stabilisée. Elle reste bien solide.
Le tampon de crosse a disparu, la cheville de buis est restée en place, mais les initiales MI sont effacées.
L'intérieur du canon est nickel, quasiment miroir, quelques traces en fond de rayures et du côté de la bouche.
La baguette est bien du modèle, c'est à dire une tête de clou normale mais avec un trou traversant pour loger une broche.
La hausse est du type anguleux. La planchette en L avec crans pour 200, 400 et 600 mètres est bien tenue par son ressort, aucun jeu.
Les marquages : Manufacture Impériale de Tulle sur la platine, poinçons de réception sur les garnitures, matricule 2302 à l'intérieur de la culasse.
Lors de la transformation au Mle 67, le canon a été coupé sur 8 cm afin de le visser dans un nouveau manchon de culasse. Dès lors, les marquages de la queue de culasse et des pans droit et gauche disparaissent.
L’intérieur de la platine porte toujours la dénomination de son modèle : Mle 1857.
Place aux photos.
La platine.
On remarque que son encastrement a souffert ...
Ici, c'est la monture qui accuse les ans bien davantage que les fers et aciers.
Le chien à l'armé. La tête du chien a été légèrement relevée et décalée afin de correspondre à la tête du percuteur.
La hausse en L:
L'intérieur de la platine. C'est quasiment neuf :
La culasse ouverte. Très bel état intérieur.
On remarque le fond de la culasse échancré et le N° matricule, le ressort de rappel de l'extracteur monté sur l'axe de la culasse :
On remarque ici l'orifice du percuteur.
La percussion des fusils 1867 était l'un des rares défauts de conception, en cela qu'elle se faisait presque à 45°.
Du coup la percussion des cartouches - surtout celles de mauvaise fabrication - pouvait donner lieu à des ratés.
Il arrivait qu'il faille percuter à 2 ou 3 reprises avant que l'arme fasse feu. On comprend que certains moblots n'appréciaient pas trop ...
Bonne vue aussi sur le fond de la boite de culasse et sa rainure en relief destinée à faciliter la prise de l'étui vide.
Les pièces démontées.
De haut en bas:
- la baguette et sa tête percée.
- le percuteur, son ressort de rappel et sa vis de retenue
- la culasse et l'extracteur, les deux pièces sont au même n°
- l'axe de pivotement de la culasse, le ressort de rappel de l'extraction, la vis-broche de blocage :
L'intérieur du canon vu depuis la chambre :
Les rayures nettes et régulières, un canon ... neuf.
L'arme n'a pas du beaucoup tirer ET a été bien nettoyée ET son canon est resté stocké CULASSE OUVERTE.
Il ne lui manque qu'une bonne bayonnette à douille modèle 1847 et il sera complet.
Au final, un fusil resté en bonne condition (à l'exception de la monture) et apte au tir.
Pas vraiment aisé à dénicher, il a rejoint ma petite armurerie 2d Empire ...
Le voici en compagnie d'un fusil Mle 1853 TCar et d'un Fusil de la Garde Mle 1854 ... comme je vous le disais : de loin ils sont tous identiques.
A bientôt
Et, (à nouveau peut-être) mais comme on est le Premier Janvier 2019 :
BONNE ET HEUREUSE ANNÉE !
Après le Sabre des Sous-Officiers de la Garde Impériale, voici cette autre rentrée récente :
On le surnommait par dérision : le "fusil à tabatière".
Ceci est mon Fusil d'Infanterie Modèle 1867, transformation d'un Fusil de Voltigeur Mle 1857.
Un tout petit peu d'histoire.
En 1867-68, le Fusil Mle 1866 Chassepot venait d'entrer en service et équipait progressivement l'ensemble de l'armée d'active.
Le 1866 avait fait l'objet d'une intense communication ou l'on vantait son petit calibre, sa précision, sa vitesse de tir, sa maniabilité, etc ...
Ça allait jusqu'à l'astiquage de pompes bien connu : "Sire, les Chassepots ont fait merveille !"
Le régime impérial en avait fait des tonnes autour du nouveau fusil, à tel point que tout homme recevant un fusil Mle 1867 ... se trouvait discriminé et - avant même de l'avoir utilisé - le trouvait lourd, d'un tir lent et peu précis.
Il est vrai que les fusils Mle 1867 conservaient presque intégralement l'apparence des fusils chargés par la bouche dont ils étaient issus.
De loin, impossible de les distinguer : même taille, même bayonnette, même calibre.
C'était en partie voulu, car ces armes étaient destinées à l'équipement de la Garde Mobile, c'est à dire les réservistes mobilisables au cas où ...
Les fusils Mle 1867 - faits AVANT l'été 1870 - étaient très sérieusement fabriqués et leurs cartouches en carton à culot de laiton de chez Gévelot donnaient toute satisfaction.
Au plan balistique (portée, précision), ils n'avaient rien à envier aux Dreyse des Prussiens, ils étaient plus robustes et leur fonctionnement était beaucoup plus simple.
De plus, leurs cartouches étaient de meilleure conception que celles du Chassepot. Elles ne se détérioraient pas dans les gibernes, et surtout l'encrassement des tirs était infiniment moindre. Pas de rondelle en caoutchouc, pas d'aiguille, pièces très sensibles du Chassepot et dont le remplacement sur le champ de bataille était délicat.
Mais ... tout allait changer avec le siège de Paris, puis lors de la Commune et la Semaine Sanglante, car les bataillons de Mobiles étaient armés essentiellement de fusils "à tabatière".
C'est à dire de fusils transformés selon les modalités du modèle de 1867, parfois par des "armuriers en mansarde" et jamais présentés à une quelconque inspection ... Fusil obtenus en utilisant toutes armes de rencontre (1822 T et Tbis, 1816T, 1842T rincés), en "usinant" des culasses en laiton ou en bronze ... Surtout, les munitions étaient trop souvent fabriquées à la va-vite dans des ateliers mal équipés. D'où de nombreux incidents de tir.
Je reviens à mon fusil.
Celui-ci est tout à fait réglementaire, il possède une culasse en acier du premier type et a été assemblé à partir d'un fusil Mle 1857 fait à Tulle et resté neuf.
Vous verrez plus loin que l'état intérieur du canon en témoigne.
Courte description :
Le fusil est complet, le mécanisme de la culasse mobile est fonctionnel et sans jeu, les ressorts sont très fermes.
La culasse se démonte aisément, elle est restée en excellente condition.
La platine est nickel également, toutes les pièces bien matriculées J28.
La monture a anciennement reçu une attaque de vers, fort heureusement stabilisée. Elle reste bien solide.
Le tampon de crosse a disparu, la cheville de buis est restée en place, mais les initiales MI sont effacées.
L'intérieur du canon est nickel, quasiment miroir, quelques traces en fond de rayures et du côté de la bouche.
La baguette est bien du modèle, c'est à dire une tête de clou normale mais avec un trou traversant pour loger une broche.
La hausse est du type anguleux. La planchette en L avec crans pour 200, 400 et 600 mètres est bien tenue par son ressort, aucun jeu.
Les marquages : Manufacture Impériale de Tulle sur la platine, poinçons de réception sur les garnitures, matricule 2302 à l'intérieur de la culasse.
Lors de la transformation au Mle 67, le canon a été coupé sur 8 cm afin de le visser dans un nouveau manchon de culasse. Dès lors, les marquages de la queue de culasse et des pans droit et gauche disparaissent.
L’intérieur de la platine porte toujours la dénomination de son modèle : Mle 1857.
Place aux photos.
La platine.
On remarque que son encastrement a souffert ...
Ici, c'est la monture qui accuse les ans bien davantage que les fers et aciers.
Le chien à l'armé. La tête du chien a été légèrement relevée et décalée afin de correspondre à la tête du percuteur.
La hausse en L:
L'intérieur de la platine. C'est quasiment neuf :
La culasse ouverte. Très bel état intérieur.
On remarque le fond de la culasse échancré et le N° matricule, le ressort de rappel de l'extracteur monté sur l'axe de la culasse :
On remarque ici l'orifice du percuteur.
La percussion des fusils 1867 était l'un des rares défauts de conception, en cela qu'elle se faisait presque à 45°.
Du coup la percussion des cartouches - surtout celles de mauvaise fabrication - pouvait donner lieu à des ratés.
Il arrivait qu'il faille percuter à 2 ou 3 reprises avant que l'arme fasse feu. On comprend que certains moblots n'appréciaient pas trop ...
Bonne vue aussi sur le fond de la boite de culasse et sa rainure en relief destinée à faciliter la prise de l'étui vide.
Les pièces démontées.
De haut en bas:
- la baguette et sa tête percée.
- le percuteur, son ressort de rappel et sa vis de retenue
- la culasse et l'extracteur, les deux pièces sont au même n°
- l'axe de pivotement de la culasse, le ressort de rappel de l'extraction, la vis-broche de blocage :
L'intérieur du canon vu depuis la chambre :
Les rayures nettes et régulières, un canon ... neuf.
L'arme n'a pas du beaucoup tirer ET a été bien nettoyée ET son canon est resté stocké CULASSE OUVERTE.
Il ne lui manque qu'une bonne bayonnette à douille modèle 1847 et il sera complet.
Au final, un fusil resté en bonne condition (à l'exception de la monture) et apte au tir.
Pas vraiment aisé à dénicher, il a rejoint ma petite armurerie 2d Empire ...
Le voici en compagnie d'un fusil Mle 1853 TCar et d'un Fusil de la Garde Mle 1854 ... comme je vous le disais : de loin ils sont tous identiques.
A bientôt
St Etienne- Messages : 629
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Tabatière
Chouette exemplaire d'une arme vraiment intéressante.
Toutes ces conversions à chargement par une culasse, à cartouche, sont admirables d’ingéniosité.
Comme dit, c'est assez étonnant, la considération entre la cartouche du chassepot & ces cartouches à percutions centrale....
....mettrais bien la main sur un!
Pâtre- Messages : 1449
Date d'inscription : 08/01/2015
Re: Tabatière
Magistrale présentation cher St Etienne , bravo , très belle arme .
3008nato- Messages : 1512
Date d'inscription : 14/12/2015
vidocq80- Old Timer
- Messages : 3750
Date d'inscription : 20/01/2015
Age : 70
Localisation : HALLENCOURT 80
Re: Tabatière
Merci de ce très bel exposé St Étienne, et félicitation pour cet acquisition.
Comme Pâtre, les premiers systèmes de chargement par la culasse me fascinent, et ces "tabatières" sont particulièrement désirables. C'est donc doublement un plaisir de suivre tes explications.
Comme Pâtre, les premiers systèmes de chargement par la culasse me fascinent, et ces "tabatières" sont particulièrement désirables. C'est donc doublement un plaisir de suivre tes explications.
freebird- Administrateur
- Messages : 2561
Date d'inscription : 04/01/2015
Age : 56
Re: Tabatière
Superbe présentation et très belles photos, merci messieurs
Citation de La Momie : "Vous n'aurez pas ma liberté de panser"...
Bébert
Membre UFA
bbrmque- Old Timer
- Messages : 741
Date d'inscription : 04/01/2015
Age : 50
Localisation : Guadeloupe
Re: Tabatière
Belle arme et présentation,
a t-on un ordre d'idée du nombre d'armes fabriquées?
fusilabroche
a t-on un ordre d'idée du nombre d'armes fabriquées?
fusilabroche
fusilabroche- Messages : 265
Date d'inscription : 08/05/2018
Re: Tabatière
en ce qui concerne Lefaucheux, il en aurait transformé 40.000 .
Eugène L .
Eugène L .
www.lefaucheux.net
Re: Tabatière
Rien que Lefaucheux 40 000
( Eugène,il me semblait que tu l'avais présentée, mais rien trouvé sur Lefaucheux.net, l'ancien fofo peut etre)
( Eugène,il me semblait que tu l'avais présentée, mais rien trouvé sur Lefaucheux.net, l'ancien fofo peut etre)
fusilabroche- Messages : 265
Date d'inscription : 08/05/2018
Re: Tabatière
Merci pour ces partages de grande qualité...l'année commence bien sur Paléo
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
CLOSDELIF- Administrateur
- Messages : 9129
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 72
Localisation : Tarn
Re: Tabatière
fusilabroche a écrit:...
a t-on un ordre d'idée du nombre d'armes fabriquées?
C'est pas "fabriquées", c'est transformées.
J'ai pas les chiffres.
Mais ça porte sur potentiellement toutes les armes en arsenal!
Heureusement, pas toutes ont été transformées! On aurait plus de fusil à percutions!
Par contre, Il semble qu'ils aient été chercher assez loin certaines armes. J'ai souvenir de lecture évoquant des fusils lisses qui ont été rayés, de fusils à silex "upgradés"!
Outre cette question d'angle du percuteur, je soupçonne que ce sont les armes transformées "à l’arrache" qui ont donné cette réputation....
+ le snobisme Chassepot/tabatière!
Pâtre- Messages : 1449
Date d'inscription : 08/01/2015
Re: Tabatière
Pâtre a écrit:
C'est pas "fabriquées", c'est transformées.
Oui ,je me suis mal exprimé
fusilabroche- Messages : 265
Date d'inscription : 08/05/2018
Re: Tabatière
fusilabroche a écrit:Rien que Lefaucheux 40 000
( Eugène,il me semblait que tu l'avais présentée, mais rien trouvé sur Lefaucheux.net, l'ancien fofo peut etre)
Pas faux ... mais c'était sur l'autre, celui qui a explosé ....
Je n'ai pas encore eu le temps ... courage.... possibilité , appel cela comme tu veux de le remettre sur l'actuel, mais c'est peut être le moment
Eugène L .
www.lefaucheux.net
Re: Tabatière
A la demande Fusilabroche j'ai "bricolé" un truc (l'article n'est pas fini mais suffisant pour satisfaire un certains nombre de questions ) sur les quantité de tabatières commandé par l'Etat chez les différents intervenant en Europe et Lefaucheux en particulier, ainsi que qq compte-rendus , bonne lecture... cliquez sur le lien ci-dessous.
http://s144812367.onlinehome.fr/les-fusils-dragon-transformes-en-tabatiere-par-eugene-lefaucheux
Eugène L .
http://s144812367.onlinehome.fr/les-fusils-dragon-transformes-en-tabatiere-par-eugene-lefaucheux
Eugène L .
www.lefaucheux.net
Re: Tabatière
fusilabroche a écrit:Belle arme et présentation,
a t-on un ordre d'idée du nombre d'armes fabriquées?
Oui.
Le Colonel J Martin dans son livre sur l'Armement Français 1860-1940 (page 178) précise :
"En 1870, il existe 342.115 armes transformées 1867"
Il ajoute aussi (on reste assis) :
"demeurent en réserve : 1.673.734 fusils rayés et 315.667 fusils lisses"
Dans le cahier du Boudriot sur les armes système 1867, R. Marquiset précise que seules les armes des modèles :
- 1853 T
- 1854 (de la Garde)
- 1857
- 1859 étaient destinées à la transformation 1867.
Il s'agissait de fusils d'infanterie et de voltigeurs, de fusils de dragons et de carabines (pour les 1859)
Les armes transformées étaient l'objet d'une sélection sévère et était rejetée toute arme qui n'était pas dans un état neuf ou impeccable.
Marquiset ajoute ces précisions :
"les fusils d'infanterie ont une culasse soit du 1er type toujours en acier, soit du 2e type en acier ou en bronze."
"les fusils de dragons reçoivent exclusivement une culasse du 2e type soit en acier, soit en bronze."
"Les carabines ne reçoivent que la culasse du 1er type toujours en acier."
De fait, la plupart des armes 1867 faites avant l'été 1870 sont d'anciens fusils d'infanterie ou fusils de dragons Mle 1857 ou carabines Mle 1859.
C'est à dire que les armes des modèles antérieurs 1853 et 1842T n'étaient pas concernés.
Encore moins les armes 1822 T et Tbis, 1840.
Les armes transformées "à tabatière" faites après Sedan échapperont totalement à toute réglementation.
C'est ainsi qu'il existe des tabatières faits à partir de fusils ou de carabines d'anciens systèmes : 1822 T bis, 1842T.
Et aussi d'anciens fusils à silex An IX ou 1816.
Il y avait de la ressource avec plus d'1,6 million de fusils rayés à percussion placés en réserve !
La plupart de ces armes ont une culasse en laiton, parfois en bronze, très rarement en acier.
A bientôt !
St Etienne- Messages : 629
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Tabatière
C'est une très belle arme ! Bien plus élégante que la mienne.
Au passage, remarquons les différences entre les hausses.
Plus proche de la culasse sur ton fusil, les crans sont plus larges et les angles sont abattus.
Effectivement ton fusil de dragons coche toutes les cases.
Fabriqué chez Lefaucheux ET culasse du second type.
En acier, heureusement. Ainsi, il reste apte au tir, sachant que les culasses en bronze ont plutôt mauvaise réputation question résistance ...
(un peu comme les Colts carcasse acier vs carcasse laiton)
Je voulais savoir comment - à part les tables de fabrication - peut-tu attribuer la transformation à Lefaucheux ? Un poinçon ?
Mon fusil porte plusieurs poinçons, essentiellement sous le canon et la boîte de culasse, dont le matricule 2302.
Mais ou sont les poinçons de la transformation ?
A bientôt
St Etienne- Messages : 629
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Tabatière
Marquiset ajoute ces précisions :
"les fusils d'infanterie ont une culasse soit du 1er type toujours en acier, soit du 2e type en acier ou en bronze."
"les fusils de dragons reçoivent exclusivement une culasse du 2e type soit en acier, soit en bronze."
"Les carabines ne reçoivent que la culasse du 1er type toujours en acier."
-Marquiset n'a décrit "comme disait Mr BOUDRIOT" que ce qu'il avait eu en mains et il me semble qu'il se soit trompé au sujet de son affirmation pour les culasses des carabines toujours en acier ..
"les fusils d'infanterie ont une culasse soit du 1er type toujours en acier, soit du 2e type en acier ou en bronze."
"les fusils de dragons reçoivent exclusivement une culasse du 2e type soit en acier, soit en bronze."
"Les carabines ne reçoivent que la culasse du 1er type toujours en acier."
-Marquiset n'a décrit "comme disait Mr BOUDRIOT" que ce qu'il avait eu en mains et il me semble qu'il se soit trompé au sujet de son affirmation pour les culasses des carabines toujours en acier ..
3008nato- Messages : 1512
Date d'inscription : 14/12/2015
vidocq80- Old Timer
- Messages : 3750
Date d'inscription : 20/01/2015
Age : 70
Localisation : HALLENCOURT 80
Re: Tabatière
[quote=
Je voulais savoir comment - à part les tables de fabrication - peut-tu attribuer la transformation à Lefaucheux ? Un poinçon ?
A bientôt
[/quote]
J'ai dans les archives la copie du contrat que Lefaucheux à signé dans lequel le nombre de 40.000 est signifié .... les tableaux de l'artillerie les recoupent.
Dans les tableaux il est le seul ....
Pas de signe distinctif , hélas qui confirme matériellement la chose
Je voulais savoir comment - à part les tables de fabrication - peut-tu attribuer la transformation à Lefaucheux ? Un poinçon ?
A bientôt
[/quote]
J'ai dans les archives la copie du contrat que Lefaucheux à signé dans lequel le nombre de 40.000 est signifié .... les tableaux de l'artillerie les recoupent.
Dans les tableaux il est le seul ....
Pas de signe distinctif , hélas qui confirme matériellement la chose
www.lefaucheux.net
Re: Tabatière
Il y a du nouveau pour les tabatières, les enfants.
Et c'est du lourd : l'ancêtre a tonné !
C'est d'ailleurs ce que je prévoyais depuis son arrivée.
Sauf qu'il a fallu ...
1 - trouver ZE moule idoine.
2 - me démerdapatouiller pour fabriquer la cartouche.
3 - en fabriquer autant que nécessaire pour ...
4 - définir la différence entre le point visé et le point touché.
Z'êtes prêts ? Alors c'est parti.
1 - LA BALLE
Quelles étaient les balles réglementaires dans l'armée Française ... et y en avait-il une pour les fusils 1867 ?
Voici les projectiles pour armes à chargement par la bouche depuis qu'on fait autre chose que les boulets ronds.
On remarquera la grande absente, la balle de 11 mm Mle 1866 du Chassepot :
J'ai recherché la balle Mle 1867.
Celle-ci existait en 2 types :
- la balle pour la carabines, pesant 47 g
- la balle pour la fusils d'infanterie, pesant 36 g.
La différence se situant dans la hauteur de l'ogive.
Le moule, je l'ai acheté au Pape du moule à balles : Herr Hensel.
Ca coûte un bras, mais c'est le top dans le genre.
Et il a prévu un plongeur monté sur barrette, mais surtout dont on peut faire varier la hauteur, de sorte d'obtenir soit la balle de 47 g soit celle de 36 g.
Futé.
Voici des ogives de 47 g :
2 - la cartouche
La cartouche Mle 1867 est en carton muni d'un culot en laiton portant l'amorce.
Seul le culot nécessitait un outillage spécifique.
La maison Gévelot qui avait reçu la commande de l'ensemble des munitions 1867 s'était équipée de machines outils américaines pour honorer le contrat.
Sauf que, depuis, Gévelot a cessé de produire cette cartouche.
On a donc recours au système D.
C'est à dire qu'on utilise la douille de chasse cal. 12 x 67 petit culot EN PLASTIQUE.
Il faut juste la raccourcir et resserrer un peu la gueule de la douille, mais ça le fait très bien.
De plus : la douille est rechargeable, les amorces se trouvent dans le commerce.
En réalité, la douille en plastique est quasiment inusable.
(Entre nous, on fait comme avec le Snider)
Alors, la cartouche ?
Voici comment je la fais.
1 - je coupe la douille à 37 mm (Évidemment que je l'ai vidée de ses plombs et de sa PSF tubal ... !)
1 - je découpe une bande de carton cible de 16,2 mm de large sur 169 mm de long.
2 - j'enroule cette bande autour d'un crayon (avec un bic ça le fait aussi)
3 - j'introduis le rouleau de carton cible dans la douille :
4 - je verse la charge de PNF1, elle arrive au raz du rouleau.
C'est très important car il faut que la poudre noire soit toujours TASSÉE :
5 - je pose une rondelle de 18 mm en carton d'1 mm :
6 - je remplis la cavité de l'ogive (papier comprimé) et je graisse les gorges :
7 - je pose l'ogive sur la rondelle :
C'est fini, la cartouche est prête.
A noter que l'ogive n'est pas sertie. Une fois chargée, la balle sera bloquée par les rayures, donc rentrera d'1 mm dans la douille, comprimant la charge une fois la culasse refermée.
3 - en fabriquer plein, plein ...
Y a qu'à demander :
4 - définir l'écart point visé/point touché
Pour ça, c'est pas mal de disposer d'un chevalet de pointage.
Il faut aussi un observateur avec une lunette, c'est même indispensable pour te dire ou ça tapes quand ça tape hors cible.
J'ai un chevalet et un copain a bien voulu observer.
Première séance ... sur 10 coups tirés, seuls 3 impacts observables ... dans le bas du porte-cible.
J'ai juste pu voir qu'il faut pointer environ 1 mètre SOUS le visuel pour rentrer dans le carton de la C50 à 50 mètres.
Deuxième séance.
Presque les mêmes cartouches. Mais balle de 36 g Mle 1854.
Je me suis dit que j'allais ainsi réduire la correction.
Presque.
Car il m'a fallu tirer 6 coups avant simplement de VOIR que le fusil tape toujours très bas ...
Mais j'ai fini par mesurer l'écart à 4 zones noires (80 cm) sous le visuel.
Et ça a fini par commencer à rentrer :
C'est pas encore un résultat de concours, mais il faut commencer par le commencement.
Le fusil reste très simple à utiliser, l'encrassement est dérisoire, les cartouches chambrent impeccablement, les extractions sont bonnes dès lors qu'on agit dans le calme.
Une action trop brusque risque de faire riper l'extracteur ... et là, c'est à la baguette.
Et surtout : quel plaisir !
Quel méga panard !
À bientôt
Et c'est du lourd : l'ancêtre a tonné !
C'est d'ailleurs ce que je prévoyais depuis son arrivée.
Sauf qu'il a fallu ...
1 - trouver ZE moule idoine.
2 - me démerdapatouiller pour fabriquer la cartouche.
3 - en fabriquer autant que nécessaire pour ...
4 - définir la différence entre le point visé et le point touché.
Z'êtes prêts ? Alors c'est parti.
1 - LA BALLE
Quelles étaient les balles réglementaires dans l'armée Française ... et y en avait-il une pour les fusils 1867 ?
Voici les projectiles pour armes à chargement par la bouche depuis qu'on fait autre chose que les boulets ronds.
On remarquera la grande absente, la balle de 11 mm Mle 1866 du Chassepot :
J'ai recherché la balle Mle 1867.
Celle-ci existait en 2 types :
- la balle pour la carabines, pesant 47 g
- la balle pour la fusils d'infanterie, pesant 36 g.
La différence se situant dans la hauteur de l'ogive.
Le moule, je l'ai acheté au Pape du moule à balles : Herr Hensel.
Ca coûte un bras, mais c'est le top dans le genre.
Et il a prévu un plongeur monté sur barrette, mais surtout dont on peut faire varier la hauteur, de sorte d'obtenir soit la balle de 47 g soit celle de 36 g.
Futé.
Voici des ogives de 47 g :
2 - la cartouche
La cartouche Mle 1867 est en carton muni d'un culot en laiton portant l'amorce.
Seul le culot nécessitait un outillage spécifique.
La maison Gévelot qui avait reçu la commande de l'ensemble des munitions 1867 s'était équipée de machines outils américaines pour honorer le contrat.
Sauf que, depuis, Gévelot a cessé de produire cette cartouche.
On a donc recours au système D.
C'est à dire qu'on utilise la douille de chasse cal. 12 x 67 petit culot EN PLASTIQUE.
Il faut juste la raccourcir et resserrer un peu la gueule de la douille, mais ça le fait très bien.
De plus : la douille est rechargeable, les amorces se trouvent dans le commerce.
En réalité, la douille en plastique est quasiment inusable.
(Entre nous, on fait comme avec le Snider)
Alors, la cartouche ?
Voici comment je la fais.
1 - je coupe la douille à 37 mm (Évidemment que je l'ai vidée de ses plombs et de sa PSF tubal ... !)
1 - je découpe une bande de carton cible de 16,2 mm de large sur 169 mm de long.
2 - j'enroule cette bande autour d'un crayon (avec un bic ça le fait aussi)
3 - j'introduis le rouleau de carton cible dans la douille :
4 - je verse la charge de PNF1, elle arrive au raz du rouleau.
C'est très important car il faut que la poudre noire soit toujours TASSÉE :
5 - je pose une rondelle de 18 mm en carton d'1 mm :
6 - je remplis la cavité de l'ogive (papier comprimé) et je graisse les gorges :
7 - je pose l'ogive sur la rondelle :
C'est fini, la cartouche est prête.
A noter que l'ogive n'est pas sertie. Une fois chargée, la balle sera bloquée par les rayures, donc rentrera d'1 mm dans la douille, comprimant la charge une fois la culasse refermée.
3 - en fabriquer plein, plein ...
Y a qu'à demander :
4 - définir l'écart point visé/point touché
Pour ça, c'est pas mal de disposer d'un chevalet de pointage.
Il faut aussi un observateur avec une lunette, c'est même indispensable pour te dire ou ça tapes quand ça tape hors cible.
J'ai un chevalet et un copain a bien voulu observer.
Première séance ... sur 10 coups tirés, seuls 3 impacts observables ... dans le bas du porte-cible.
J'ai juste pu voir qu'il faut pointer environ 1 mètre SOUS le visuel pour rentrer dans le carton de la C50 à 50 mètres.
Deuxième séance.
Presque les mêmes cartouches. Mais balle de 36 g Mle 1854.
Je me suis dit que j'allais ainsi réduire la correction.
Presque.
Car il m'a fallu tirer 6 coups avant simplement de VOIR que le fusil tape toujours très bas ...
Mais j'ai fini par mesurer l'écart à 4 zones noires (80 cm) sous le visuel.
Et ça a fini par commencer à rentrer :
C'est pas encore un résultat de concours, mais il faut commencer par le commencement.
Le fusil reste très simple à utiliser, l'encrassement est dérisoire, les cartouches chambrent impeccablement, les extractions sont bonnes dès lors qu'on agit dans le calme.
Une action trop brusque risque de faire riper l'extracteur ... et là, c'est à la baguette.
Et surtout : quel plaisir !
Quel méga panard !
À bientôt
St Etienne- Messages : 629
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Tabatière
Respect!! C'est du Grand Art, comme on aime bien en voir sur ce forum...
Bienheureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière (Audiard)
Corto Maltese- Administrateur
- Messages : 4876
Date d'inscription : 04/01/2015
Age : 60
Localisation : 44
Re: Tabatière
Je suis admiratif et respectueux !
Et je partage ta joie d'avoir réussi ton challenge...
Et je partage ta joie d'avoir réussi ton challenge...
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
CLOSDELIF- Administrateur
- Messages : 9129
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 72
Localisation : Tarn
Re: Tabatière
Superbe fusil (que j'ai toujours un peu (beaucoup serait plus exact) rêvé d'avoir dans ma modeste collection), et magnifique réalisation de la cartouche.
Effectivement, la pratique est identique à celle possible pour le "Snider", mais cela reste toujours à faire, et donc BRAVO (Admiration ).
Belle balle "Minié" que voilà. (J'ai un moule pour ce genre de balle, pour un Springfield, mais je ne sais plus le poids du projectile, ça fait un moment que je n'en ai pas coulé...
Le réglage du moule est vraiment une excellente idée !
Il me semble normal que ton tir soit "bas", vu que l'arme n'est pas vraiment faite pour tirer à 50 mètres
En tous cas, félicitations pour avoir fait revivre ce vieux soldat !
Effectivement, la pratique est identique à celle possible pour le "Snider", mais cela reste toujours à faire, et donc BRAVO (Admiration ).
Belle balle "Minié" que voilà. (J'ai un moule pour ce genre de balle, pour un Springfield, mais je ne sais plus le poids du projectile, ça fait un moment que je n'en ai pas coulé...
Le réglage du moule est vraiment une excellente idée !
Il me semble normal que ton tir soit "bas", vu que l'arme n'est pas vraiment faite pour tirer à 50 mètres
En tous cas, félicitations pour avoir fait revivre ce vieux soldat !
TALLYHOO, TALLYHOO !
Jeppesen- Messages : 2831
Date d'inscription : 11/09/2017
Age : 75
Localisation : Haut de Seine (92)
Page 1 sur 9 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Page 1 sur 9
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Hier à 21:41 par Can
» Couteau papillon de Poilu
Hier à 15:32 par Jeppesen
» Arme à rouet: existe t'il des répliques ?
Hier à 15:29 par Jeppesen
» Suite de mes armes à vendre; cat C
Sam 23 Nov - 8:45 par CLOSDELIF
» Salut tout le monde
Ven 22 Nov - 8:21 par vidocq80
» Joyeux anniv' à tadayoshi
Ven 22 Nov - 2:06 par bbrmque
» Anniversaire Jeanghis !
Jeu 21 Nov - 19:08 par jean santos
» Fusil à percussion Lefaucheux converti en fusil à broche, fabriqué en 1835
Mer 20 Nov - 20:10 par cromagnon 07
» Un 7 mm Lefaucheux pas comme les autres
Mer 20 Nov - 20:01 par cromagnon 07