Genèse du mauser 1888
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Genèse du mauser 1888
Avec plusieurs millions d’exemplaires produits à travers le monde, les armes du système « Mauser » sont aujourd’hui la référence pour les armes à verrou. Nombreux sont les armuriers de tous pays qui en ont copié le principe ou qui l’ont utilisé en y adaptant uniquement leur calibre national.
Dans une petite armurerie Royale de la ville d’Oberndorf sur Neckar, dans le Royaume du Württemberg, Monsieur von Mauser l’armurier des lieux eut deux fils. Le premier, se prénommait Wilhelm. Il est né en 1834 et décédera en 1882. Le second, Paul, est né le 27 juin 1838 et il mourra le 29 mai 1914. Durant leur enfance, les deux frères s’initient au beau métier d’armurier dans l’atelier paternel. Paul a 14 ans lorsqu’il devient apprentis.
En 1859 Paul est affecté comme artilleur à l’arsenal de Ludwigsburg ou il occupera, comme il se doit, la fonction d’armurier. C’était l’époque du Fusil Prussien à aiguille, le fusil Dreyse. Ce fusil était doté d’un système de chargement révolutionnaire par la culasse de cartouches faites en carton. Le système de mise à feu était constitué d’une aiguille qui traversait une rondelle de caoutchouc chargée assurer l’étanchéité et venait frapper l’amorce. Ce principe sera copié par la France pour le Chassepot.
Bien que moderne, ce fusil allait devenir rapidement obsolète car en France on travaillait déjà sur une nouvelle cartouche à douille métallique. La douille en laiton, grâce à l’élasticité du métal, allait résoudre les problèmes d’étanchéité et surtout d’encrassement lié à la douille en carton. Paul et son frère Wilhelm se mirent au travail pour mettent au point un fusil à un coup en calibre 11 mm à douille métallique avec un canon de 855 mm qui sera adopté sous le nom de Gewehr 1871. Ce fusil se déclinera en versions plus courtes : Carabine de cavalerie avec un canon de 512 mm, Carabine de chasseur avec un canon de 750 mm, Mousqueton d'artillerie avec canon de 540 mm. Cette arme sera le concurrent direct du fusil Gras Français. La cartouche 11 mm Mauser 1871 précédera la cartouche Française qui ne sera officialisé qu’en 1874. Le Gewehr 1871 arrivera en même temps que la création du nouvel Empire Allemand avec à sa tête Guillaume premier.
Pour satisfaire à la demande, les frères von Mauser quittent la petite armurerie familiale pour créer en 1872 une fabrique d’armes mais les commandes sont trop nombreuses et il faut faire appel aux arsenaux d'Amberg, de Dantzig, d'Erfurt et de Spandau et aussi à la sous-traitance à BSA et Österreich .
En 1882 Paul Mauser poursuivra seul la modernisation de l’armement militaire. Son frère Wilhelm est décédé.
En 1884 Le Gew 71 est modifié, désormais il sera équipé d’un magasin tubulaire de huit cartouches de calibre 11 mm sous le canon. Se sera le modèle Gewehr 71-84. Il sera adopté par l’armée en 1885 mais n’aura pas une longue carrière car l'évolution industrielle et la chimie des poudres vont très vite à cette époque.
En 1984, un ingénieur Français Paul Vieille invente la poudre sans fumée plus puissante que la traditionnelle poudre noir elle permet de réduire le calibre des cartouches. Les français passent comme beaucoup de pays au calibre 8 mm.
En 1887, 20 ans après avoir inventé la dynamite, Alfred Nobel invente la Ballistite une autre poudre sans fumée qui sera améliorée par les anglais et connue sous le nom de Cordite.
Guillaume premier a besoin d’une arme moderne puissante et fiable pour assoir son empire et faire face aux crises graves qui minent le pays. Dans ce but, une commission d’études pour la conception d’un fusil en 8 mm est créée : la « Gewehr-Prufungs-Komission (G.P.K.) ».
Paul Mauser qui n’appartenait pas à la nomenklatura de l’époque avait en étude ce type de fusil et le présenta à la commission d’évaluation. La réponse fut sans appel, ce fut un : Non!
Si l’arme fut rejetée, ce n’était pas parce qu’elle ne répondait pas au cahier des charges, c’est uniquement pour des raisons de lobbying. Les officiers de la G.P.K. voulaient tout simplement faire adopter le modèle qu’ils avaient conçu et réalisé eux même lui attribuant les meilleures notes.
C’est ainsi qu’à partir de 1888 les armée de Bismarck se virent attribuées un fusil : le Komission-Gewehr Modèle 88 à cinq coups en calibre 8 mm. Cette arme se fit très vite une mauvaise réputation suite à ses enrayages fréquents, son défaut d’étanchéité, ses ruptures de douille et de culasse. On peut rajouter également son échauffement excessif qui rendit obligatoire le port de d’une moufle à la main gauche pour éviter les brûlures. On notait également l’éclatement fréquent du canon dû à l’utilisation d’une poudre trop « cassante » qui transformait ce fragile canon de fusil en grenade qui explosait à la figure du tireur.
Face au refus de la G.P.K. Paul Mauser n’en resta pas là et parti aux Etats-Unis où il y déposa et vendit les premiers brevets de ce qui deviendra plus tard le G 98. C’est ainsi que va naître, aux USA, le Springfield 1903 qui n’est autre qu’une adaptation du Mauser 88.
En 1889, après y avoir apporté de légères modifications, Mauser vendait son nouveau fusil refusé dans son pays à la Belgique puis en 1891 à l’Espagne avec deux autres modèles le 1892 et 1893. Il y eu aussi le Modèle 1895 pour Le Brésil, le Chili, la Colombie ; le Guatemala, le Paraguay et la Serbie. Les modèles 1894 et 1896 seront vendus en suède, … Cette liste n’est pas limitative. Tous les modèles vendus furent adaptés pour satisfaire la demande des clients. Cette succession d’adaptations a permis de passer du modèle 88 à ce qui sera la référence, le modèle G98.
La question que l'on peut se poser est : que serait devenu le modèle 1888 s’il avait été adopté par la commission ? Aurait-il évolué aussi bien pour devenir le modèle G98 que nous connaissons aujourd’hui ?
En 1898, l’armée Allemande, face aux succès sans précédent du fusil Mauser, doit se rendre à l’évidence. Elle décidera de mettre au pilon des dizaines de milliers de Komission-Gewehr Modèle 1888 neufs. Pour acheter ce fusil génial qui après, prêt de dix ans de commercialisation et d’améliorations, en dehors du territoire allemand a prouvé que l’on pouvait être une arme simple, facile à fabriquer et avec une fiabilité qui est sans pareille.
La cartouche Mauser modèle 1888 avait une balle de forme cylindro-ogivale avec un noyau de plomb et une chemise en acier cupro-nickel. On la désignera sous le nom de « Patrone 88/8 » ou 8 x 57 J et également 7,92 x57 J ou 7,92 M 88.
A partir de 1905 la forme de l’ogive changera, elle deviendra ogivale pointue à base plate. L’étui sera l'étui en laiton ou en acier cuivré. On l’appellera « S Patrone » ou 8 x 57 JS. Le ‘S’ indique le nouveau type de forme de la balle. On peut aussi la trouver sous le nom 7,92 M 98.
Dan
Dans une petite armurerie Royale de la ville d’Oberndorf sur Neckar, dans le Royaume du Württemberg, Monsieur von Mauser l’armurier des lieux eut deux fils. Le premier, se prénommait Wilhelm. Il est né en 1834 et décédera en 1882. Le second, Paul, est né le 27 juin 1838 et il mourra le 29 mai 1914. Durant leur enfance, les deux frères s’initient au beau métier d’armurier dans l’atelier paternel. Paul a 14 ans lorsqu’il devient apprentis.
En 1859 Paul est affecté comme artilleur à l’arsenal de Ludwigsburg ou il occupera, comme il se doit, la fonction d’armurier. C’était l’époque du Fusil Prussien à aiguille, le fusil Dreyse. Ce fusil était doté d’un système de chargement révolutionnaire par la culasse de cartouches faites en carton. Le système de mise à feu était constitué d’une aiguille qui traversait une rondelle de caoutchouc chargée assurer l’étanchéité et venait frapper l’amorce. Ce principe sera copié par la France pour le Chassepot.
Bien que moderne, ce fusil allait devenir rapidement obsolète car en France on travaillait déjà sur une nouvelle cartouche à douille métallique. La douille en laiton, grâce à l’élasticité du métal, allait résoudre les problèmes d’étanchéité et surtout d’encrassement lié à la douille en carton. Paul et son frère Wilhelm se mirent au travail pour mettent au point un fusil à un coup en calibre 11 mm à douille métallique avec un canon de 855 mm qui sera adopté sous le nom de Gewehr 1871. Ce fusil se déclinera en versions plus courtes : Carabine de cavalerie avec un canon de 512 mm, Carabine de chasseur avec un canon de 750 mm, Mousqueton d'artillerie avec canon de 540 mm. Cette arme sera le concurrent direct du fusil Gras Français. La cartouche 11 mm Mauser 1871 précédera la cartouche Française qui ne sera officialisé qu’en 1874. Le Gewehr 1871 arrivera en même temps que la création du nouvel Empire Allemand avec à sa tête Guillaume premier.
Pour satisfaire à la demande, les frères von Mauser quittent la petite armurerie familiale pour créer en 1872 une fabrique d’armes mais les commandes sont trop nombreuses et il faut faire appel aux arsenaux d'Amberg, de Dantzig, d'Erfurt et de Spandau et aussi à la sous-traitance à BSA et Österreich .
En 1882 Paul Mauser poursuivra seul la modernisation de l’armement militaire. Son frère Wilhelm est décédé.
En 1884 Le Gew 71 est modifié, désormais il sera équipé d’un magasin tubulaire de huit cartouches de calibre 11 mm sous le canon. Se sera le modèle Gewehr 71-84. Il sera adopté par l’armée en 1885 mais n’aura pas une longue carrière car l'évolution industrielle et la chimie des poudres vont très vite à cette époque.
En 1984, un ingénieur Français Paul Vieille invente la poudre sans fumée plus puissante que la traditionnelle poudre noir elle permet de réduire le calibre des cartouches. Les français passent comme beaucoup de pays au calibre 8 mm.
En 1887, 20 ans après avoir inventé la dynamite, Alfred Nobel invente la Ballistite une autre poudre sans fumée qui sera améliorée par les anglais et connue sous le nom de Cordite.
Guillaume premier a besoin d’une arme moderne puissante et fiable pour assoir son empire et faire face aux crises graves qui minent le pays. Dans ce but, une commission d’études pour la conception d’un fusil en 8 mm est créée : la « Gewehr-Prufungs-Komission (G.P.K.) ».
Paul Mauser qui n’appartenait pas à la nomenklatura de l’époque avait en étude ce type de fusil et le présenta à la commission d’évaluation. La réponse fut sans appel, ce fut un : Non!
Si l’arme fut rejetée, ce n’était pas parce qu’elle ne répondait pas au cahier des charges, c’est uniquement pour des raisons de lobbying. Les officiers de la G.P.K. voulaient tout simplement faire adopter le modèle qu’ils avaient conçu et réalisé eux même lui attribuant les meilleures notes.
C’est ainsi qu’à partir de 1888 les armée de Bismarck se virent attribuées un fusil : le Komission-Gewehr Modèle 88 à cinq coups en calibre 8 mm. Cette arme se fit très vite une mauvaise réputation suite à ses enrayages fréquents, son défaut d’étanchéité, ses ruptures de douille et de culasse. On peut rajouter également son échauffement excessif qui rendit obligatoire le port de d’une moufle à la main gauche pour éviter les brûlures. On notait également l’éclatement fréquent du canon dû à l’utilisation d’une poudre trop « cassante » qui transformait ce fragile canon de fusil en grenade qui explosait à la figure du tireur.
Face au refus de la G.P.K. Paul Mauser n’en resta pas là et parti aux Etats-Unis où il y déposa et vendit les premiers brevets de ce qui deviendra plus tard le G 98. C’est ainsi que va naître, aux USA, le Springfield 1903 qui n’est autre qu’une adaptation du Mauser 88.
En 1889, après y avoir apporté de légères modifications, Mauser vendait son nouveau fusil refusé dans son pays à la Belgique puis en 1891 à l’Espagne avec deux autres modèles le 1892 et 1893. Il y eu aussi le Modèle 1895 pour Le Brésil, le Chili, la Colombie ; le Guatemala, le Paraguay et la Serbie. Les modèles 1894 et 1896 seront vendus en suède, … Cette liste n’est pas limitative. Tous les modèles vendus furent adaptés pour satisfaire la demande des clients. Cette succession d’adaptations a permis de passer du modèle 88 à ce qui sera la référence, le modèle G98.
La question que l'on peut se poser est : que serait devenu le modèle 1888 s’il avait été adopté par la commission ? Aurait-il évolué aussi bien pour devenir le modèle G98 que nous connaissons aujourd’hui ?
En 1898, l’armée Allemande, face aux succès sans précédent du fusil Mauser, doit se rendre à l’évidence. Elle décidera de mettre au pilon des dizaines de milliers de Komission-Gewehr Modèle 1888 neufs. Pour acheter ce fusil génial qui après, prêt de dix ans de commercialisation et d’améliorations, en dehors du territoire allemand a prouvé que l’on pouvait être une arme simple, facile à fabriquer et avec une fiabilité qui est sans pareille.
La cartouche Mauser modèle 1888 avait une balle de forme cylindro-ogivale avec un noyau de plomb et une chemise en acier cupro-nickel. On la désignera sous le nom de « Patrone 88/8 » ou 8 x 57 J et également 7,92 x57 J ou 7,92 M 88.
A partir de 1905 la forme de l’ogive changera, elle deviendra ogivale pointue à base plate. L’étui sera l'étui en laiton ou en acier cuivré. On l’appellera « S Patrone » ou 8 x 57 JS. Le ‘S’ indique le nouveau type de forme de la balle. On peut aussi la trouver sous le nom 7,92 M 98.
Dan
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