Quelques pistolets de tir ou duel à percussion du XIXme, sans stecher.

"Tir "ou peut-être "duel" pour ces pistolets à détente directe : je vois mal l'utilisation d'une détente à stecher hyper sensible par des duellistes, avec le stress qu'ils devaient subir durant ce type de combat. Les dispositifs à stecher sont à mon avis plus utiles pour un tir de précision, au calme dans un stand.
La suite de ce sujet présente quelques uns des pistolets ainsi équipés : https://prehistoire-xixeme.forumactif.org/t2822-mes-autres-pistolets-de-tir-du-xixme-avec-stecher#47208

Remarque : quasiment tous les pistolets présentés dans les deux sujets ont été acquis en mauvais état, ou du moins loin d'être capables de tirer : monture cassée ou fissurée, mécanisme souvent hors d'usage, avec pièces manquantes, canon très rouillé... Ils ont donc été réparés par mes soins et "toilettés" pour les rendre présentables. Un gros travail de restauration, mais maintenant tous sont capables de s'exprimer dans un stand... sur une cible carton.
En contrepartie de ce travail le prix d'achat de chacune de ces armes n'a jamais dépassé celui d'une bonne réplique d'occasion : mon côté auvergnat !

Pistolet belge canon damas :
Crosse style renaissance et platine avant (fabrication post 1855 ?). Pontet à repose majeur, détente directe.
Aucun marquage fabriquant, seulement le poinçon d'épreuve préliminaire belge. No 1 d'une paire.
Canon octogonal en damas longueur 24 + 1,5cm, à 10 rayures en "anses de panier" au pas de 46cm, calibres 12,90mm (.508") / 12,37mm. C'est le seul présenté que je n'ai pas encore testé au tir.


Pistolet Mangeot :
Crosse style renaissance et platine avant (post 1855 ?) signée "Mangeot, Arq-r de la Cour de Bruxelles", avec restes de nickelage. No 2 d'une paire. Repose majeur, platine à linguet d'échappement ("Fly") mais pas de stecher. Cette détente directe est quand même très sensible.
Hausse réglable en hauteur, guidon dérivable. Canon de 23,5 + 2cm octogonal, légèrement tromblonné, 12 rayures en "anses de panier", au pas de 44cm. Calibres 11,89mm (.468") / 11,12mm.  
Chargement type : 0,95 S2, calepin 0,27mm, 1,3cc semoule, balle de .431".


Pistolet F.P. Lepage-Moutier :
Crosse renaissance et platine avant (1855 - 1865). No 2 d'une paire.
Marqué "F.P. LEPAGE MOUTIER ARQR DU ROI", signature qui semble assez prestigieuse, mais le "F. P." se traduit par Fini par (ou Fourni par). C'est donc une importation, même si l'arme a, peut-être, été un peu améliorée par le revendeur. En général, quand on rencontre  "Fni. P." ou "Fni Par" le fabriquant était belge, et les poinçons d'épreuve sont bien ici ceux de Liège.
Canon de 19,2 + 2cm de long. 14 rayures en anses de panier, 12,55 (.494") / 12,12mm au pas de +- 46cm.
Etat : bouche du canon très abîmée... pourtant il groupe plutôt bien d'après les premiers tests.


Je vous invite à consulter le sujet consacré à mes pistolets de tir à détente stecher : https://prehistoire-xixeme.forumactif.org/t2822-mes-autres-pistolets-de-tir-du-xixme-avec-stecher#47208

Tes pistolets sont parfaitement présentables; tu as dû sacrément travailler dessus pour les obtenir dans cet état !

hello
non seulement ils sont présentables mais tu a su les remettre en état en leur gardant une jolie patine ,félicitations pour cet excellent travail

Merci pour vos appréciations !
Je précise que tous les pistolets présentés dans les deux sujets ont été restaurés pour assurer, avant tout, une remise en l'état fonctionnel (de tir). Avec une précision maximum, et une solidité garantie. L'aspect cosmétique est passé en second, mais je n'aime pas tirer avec une arme qui présente mal.

Divers travaux effectués pour le tir : démontage complet et extraction toutes vis, recollage de montures (parfois livrées cassées en plusieurs morceaux, toujours fissurées), pose d'entures, dérouillage toutes pièces (surtout l'intérieur des canons !), ré-ajustement des pièces encastrées, re-fabrication de celles manquantes ou trop endommagées ("Fly" perdu, vis et ressorts divers, axes et clavettes...), brasage de crête de chien, pose d'inserts dans certaines cheminées - ou remplacement, polissage des pièces en contact mobile, réglage et stabilisation des stechers, reprise hauteurs de guidons ...

Et pour la présentation : enlèvement vernis d'origine, ponçage léger des bois, éclaircissement des taches de rouille et recoloration (partielle ou totale), reprise de certains quadrillages, brossage et polissage léger des pièces acier... Le ravivage des canons en acier damas (à l'acide) et un re-bronzage (à la couche) pourraient aussi être tentés.

Un exemple (un cas extrême) : le pistolet "F.P. LEPAGE MOUTIER" tel que je l'ai acquis :


La colle qui maintenait (tout juste) les morceaux de la monture avait envahi le mécanisme de la platine, et les rayures très rouillées du canon ont dû être dégagées une à une avec un mandrin ajusté sur-mesure.

Une vue de son état actuel :


En fait le tir en "Kuchenreuter origine" est à la portée de toutes les bourses. Pourvu que l'on soit très bricoleur, un peu outillé, et que l'on ait du temps (beaucoup !) à consacrer à la restauration. Et ensuite du temps et des connaissances pour la mise au point du chargement.
Mais au final, c'est vrai, quel plaisir de les utiliser en match. Et on peut s'apercevoir que ces pistolets d'époque peuvent procurer d'aussi bons scores que des répliques "haut de gamme" de fabrication moderne.

belle remise en état bravo !