Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
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CLOSDELIF
St Etienne
Aaron
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Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
J'ai récemment acquis une paire de pistolets à percussion ayant des numéros de série correspondants, fabriqués par Casimir Lefaucheux. Ils présentent un mécanisme intéressant avec la cheminée de percussion située sur la carcasse et un orifice d'amorçage à la culasse. De plus, ils disposent d'une vis derrière la détente qui semble pouvoir ajuster la force de la pression sur celle-ci. Quelqu'un a-t-il déjà vu un modèle similaire auparavant ? Avez-vous des idées à ce sujet ?
Ces pistolets sont en si bon état que j'imagine qu'ils ont été conservés dans une sorte de boîte d'exposition pendant près de 200 ans. Je n'ai aucune idée de ce qui aurait pu arriver à cette boîte, mais j'aimerais savoir quel type de cartouche était utilisé avec ces armes. Je suppose que cela serait quelque chose de similaire à ce qui est présenté dans l'ajout au brevet de 1834.
Ces pistolets sont en si bon état que j'imagine qu'ils ont été conservés dans une sorte de boîte d'exposition pendant près de 200 ans. Je n'ai aucune idée de ce qui aurait pu arriver à cette boîte, mais j'aimerais savoir quel type de cartouche était utilisé avec ces armes. Je suppose que cela serait quelque chose de similaire à ce qui est présenté dans l'ajout au brevet de 1834.
Mon site avec Armes à broche & cartouches à broche
Musée: Lefaucheux.com
Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
Bonjour Aaron,
Très belle paire !
Intéressant, ce système de mise à feu à percussion d'amorces - capsules fulminantes - qu'il faut poser sur la cheminée après avoir inséré une "cartouche" constituée d'un tube métallique renfermant la charge propulsive et (certainement) le projectile, tube percé d'une ouverture à son culot et permettant à la flamme de l'explosion de l'amorce d'atteindre la charge.
Mais qu'en était-il de l'étanchéité de la culasse ?
Comme sur ces pistolets, les systèmes primitifs de chargement par la culasse conservaient l'allumage par percussion d'une amorce analogue à celles utilisées sur les armes à chargement par la bouche depuis les années 1830-1840.
Des armes assez proches ont été produites lors de la Guerre de Sécession américaine avec les Sharps, les Burnside, les Smith et autres que j'oublie tellement il y en a eu, mais aussi les mousquetons d'essais de Manceaux-Vieillard, d'Arcelin et de Chassepot en France des années 1858-62. Tous ces systèmes on été plus ou moins sujets aux crachements de gaz vers l'arrière.
Ce ne sera résolu définitivement qu'avec l'adoption de cartouches complètes à étui en laiton (Fusils Henry, puis Winchester, Remington ...)
Le sytème de réglage de la détente est très classique, c'est ce qu'on appelle de nos jours un stecher, celui-ci étant du type français, démocratisé notamment par Gastine-Renette, contrairement au type germano-suisse caractérisé par ses deux détentes.
Ces systèmes permettent d'obtenir un départ particulièrement doux en amenant la gâchette à quelques dixièmes de la position du lâcher = action minimale du doigt sur la queue de détente = suppression des mouvements parasites dûs aux contractions musculaires = pas de dépointage au lâcher.
Belles armes !
À bientôt
Très belle paire !
Intéressant, ce système de mise à feu à percussion d'amorces - capsules fulminantes - qu'il faut poser sur la cheminée après avoir inséré une "cartouche" constituée d'un tube métallique renfermant la charge propulsive et (certainement) le projectile, tube percé d'une ouverture à son culot et permettant à la flamme de l'explosion de l'amorce d'atteindre la charge.
Mais qu'en était-il de l'étanchéité de la culasse ?
Comme sur ces pistolets, les systèmes primitifs de chargement par la culasse conservaient l'allumage par percussion d'une amorce analogue à celles utilisées sur les armes à chargement par la bouche depuis les années 1830-1840.
Des armes assez proches ont été produites lors de la Guerre de Sécession américaine avec les Sharps, les Burnside, les Smith et autres que j'oublie tellement il y en a eu, mais aussi les mousquetons d'essais de Manceaux-Vieillard, d'Arcelin et de Chassepot en France des années 1858-62. Tous ces systèmes on été plus ou moins sujets aux crachements de gaz vers l'arrière.
Ce ne sera résolu définitivement qu'avec l'adoption de cartouches complètes à étui en laiton (Fusils Henry, puis Winchester, Remington ...)
Le sytème de réglage de la détente est très classique, c'est ce qu'on appelle de nos jours un stecher, celui-ci étant du type français, démocratisé notamment par Gastine-Renette, contrairement au type germano-suisse caractérisé par ses deux détentes.
Ces systèmes permettent d'obtenir un départ particulièrement doux en amenant la gâchette à quelques dixièmes de la position du lâcher = action minimale du doigt sur la queue de détente = suppression des mouvements parasites dûs aux contractions musculaires = pas de dépointage au lâcher.
Belles armes !
À bientôt
"J'aimerai que l'État descende de mon dos et sorte ses mains de mes poches" R. Reagan
St Etienne- Messages : 629
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
De très belles armes !!
Le type exact de cartouche serait effectivement à approfondir...
NB: Concernant l'invention de la cartouche métallique contenant tous les ingrédients, il me semble bien que son inventeur, en 1845, fut Nicolas Flobert, un Français qu'on oublie souvent !!! (et c'est dommage)
Le type exact de cartouche serait effectivement à approfondir...
NB: Concernant l'invention de la cartouche métallique contenant tous les ingrédients, il me semble bien que son inventeur, en 1845, fut Nicolas Flobert, un Français qu'on oublie souvent !!! (et c'est dommage)
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
CLOSDELIF- Administrateur
- Messages : 9127
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 72
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Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
Incroyable l'état de fraîcheur de ces pistolets , Ils ont été conservés dans des conditions idéales . Félicitations Aaron et merci de les partager avec nous
Intéressant le dessin de la cartouche avec la capsule de fulminate amovible, il y avait sans doute un léger gain de temps lors du chargement . Mais sur ta paire les cheminées auraient été trop petites pour une telle capsule dont le diamètre devait être proche du calibre ( 10mm, 12 mm?)
Intéressant le dessin de la cartouche avec la capsule de fulminate amovible, il y avait sans doute un léger gain de temps lors du chargement . Mais sur ta paire les cheminées auraient été trop petites pour une telle capsule dont le diamètre devait être proche du calibre ( 10mm, 12 mm?)
Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
Oui, je pense que la photo correspond à un autre système (brevet)
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CLOSDELIF- Administrateur
- Messages : 9127
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 72
Localisation : Tarn
Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
Ces pistolets sont absolument magnifiques...... comme neufs !
Et bravo au photographe !
Et bravo au photographe !
Lone Rider- Messages : 828
Date d'inscription : 08/03/2017
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Localisation : Belgique
Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
Je viens de faire un petit dessin de la cartouche telle que je la verrais. Je sais que certaines armes comme les Sharps tirant des cartouches papier avaient l'extremité de la cartouche cisaillée par la remontée de la culasse ( culasse bloc tombant) cela exposait directement la charge de poudre devant la lumière de mise à feu.
Ici ce n'était pas possible avec le canon basculant d'obtenir un effet de cisaillement. Mais il y a un détail qui me fait penser que Casimir Lefaucheux avait pensé à exposer directement la charge de poudre devant la lumière : Regardez autour de la lumière on voit une demi douzaine de coups de burin qui partent de gauche à droite et se terminent vers le bas :
Ces coups de burin ne sont certainement pas là par hasard et si vous regardez attentivement leur forme triangulaire montre que le graveur les a arrêtés net , laissant certainement en place le micro copeau qui se soulève devant le burin au fur et à mesure que celui-ci avance . Si vous comparez ces coupes à celles qu'il a faites sur l'axe ( coupes rayonnantes) vous voyez que sur celles-ci il a pris soin de baisser le burin en fin de coupe pour qu'il finisse par sauter: C'est ce que recherchent généralement les graveurs pour faire une coupe douce et ne pas laisser de copeaux qui peuvent aller jusqu'à occasionner des coupures si on passe le doigt dessus .
Concernant la gravure de ces pistolets : Elle a été entièrement faite au burin/marteau , le dessin des rinceaux et des feuillages est classique . L'exécution des quadrillages sur le levier de verrouillage me semble assez moyenne. Par contre là où le graveur s'est déchiré , c'est sur les marquages du canon Ce n'est pas de " l'or moulu" comme on le voyait encore beaucoup sur les armes datant de 1800 / 1830 . Ici le graveur a d'abord creusé un cartouche ovale dans le canon, là cela a été certainement été fait à l'acide car au burin cela aurait été très long d'aplanir le fond et de le polir pour enlever les traces de burin. Dans ce cartouche creux ( certainement de moins de 0,2 mm) le graveur est venu ensuite couper les lettres au burin et il a préparé à la suite toutes les coupes en y taillant des micro queues d'aronde pour que le fil d'or s'accroche .
Le fil d'or dépassant a été arasé et lorsque le canon a été bronzé , le dessin du damas s'est contrasté et les lettres d'or ressortent sur l'acier sombre .
Là les coupes sont d'une grande finesse , les petites coupes au bout des lettres sont parfaitement rectangulaires , l'accent du é de breveté démarré très fin . Le point faible de ce genre d'incrustations ce sont justement ces pointes très fines où l'or accroche plus difficilement et pourrait sauter si on vient à l'accrocher avec la peau ou avec un chiffon. Le fait que cette gravure soit dans cet ovale creux lui apporte un peu de protection contre les frottements qui pourraient faire sauter accidentellement le fil d'or.
C'est du beau travail . Je ne suis pas certain que ce soit le même artisan qui ait incrusté ces lettres et fait les quadrillages du verrou .
Voilà c'était le petit quart d'heure matinal du graveur:lol:
Bon Aaron il ne te reste plus qu'à leur trouver un beau coffret pour les loger
Ici ce n'était pas possible avec le canon basculant d'obtenir un effet de cisaillement. Mais il y a un détail qui me fait penser que Casimir Lefaucheux avait pensé à exposer directement la charge de poudre devant la lumière : Regardez autour de la lumière on voit une demi douzaine de coups de burin qui partent de gauche à droite et se terminent vers le bas :
Ces coups de burin ne sont certainement pas là par hasard et si vous regardez attentivement leur forme triangulaire montre que le graveur les a arrêtés net , laissant certainement en place le micro copeau qui se soulève devant le burin au fur et à mesure que celui-ci avance . Si vous comparez ces coupes à celles qu'il a faites sur l'axe ( coupes rayonnantes) vous voyez que sur celles-ci il a pris soin de baisser le burin en fin de coupe pour qu'il finisse par sauter: C'est ce que recherchent généralement les graveurs pour faire une coupe douce et ne pas laisser de copeaux qui peuvent aller jusqu'à occasionner des coupures si on passe le doigt dessus .
Concernant la gravure de ces pistolets : Elle a été entièrement faite au burin/marteau , le dessin des rinceaux et des feuillages est classique . L'exécution des quadrillages sur le levier de verrouillage me semble assez moyenne. Par contre là où le graveur s'est déchiré , c'est sur les marquages du canon Ce n'est pas de " l'or moulu" comme on le voyait encore beaucoup sur les armes datant de 1800 / 1830 . Ici le graveur a d'abord creusé un cartouche ovale dans le canon, là cela a été certainement été fait à l'acide car au burin cela aurait été très long d'aplanir le fond et de le polir pour enlever les traces de burin. Dans ce cartouche creux ( certainement de moins de 0,2 mm) le graveur est venu ensuite couper les lettres au burin et il a préparé à la suite toutes les coupes en y taillant des micro queues d'aronde pour que le fil d'or s'accroche .
Le fil d'or dépassant a été arasé et lorsque le canon a été bronzé , le dessin du damas s'est contrasté et les lettres d'or ressortent sur l'acier sombre .
Là les coupes sont d'une grande finesse , les petites coupes au bout des lettres sont parfaitement rectangulaires , l'accent du é de breveté démarré très fin . Le point faible de ce genre d'incrustations ce sont justement ces pointes très fines où l'or accroche plus difficilement et pourrait sauter si on vient à l'accrocher avec la peau ou avec un chiffon. Le fait que cette gravure soit dans cet ovale creux lui apporte un peu de protection contre les frottements qui pourraient faire sauter accidentellement le fil d'or.
C'est du beau travail . Je ne suis pas certain que ce soit le même artisan qui ait incrusté ces lettres et fait les quadrillages du verrou .
Voilà c'était le petit quart d'heure matinal du graveur:lol:
Bon Aaron il ne te reste plus qu'à leur trouver un beau coffret pour les loger
Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
se sont des oeuvres d'art ces pistolets bravo !
Vidocq80
vidocq80- Old Timer
- Messages : 3750
Date d'inscription : 20/01/2015
Age : 70
Localisation : HALLENCOURT 80
Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
decidement ,ces armes sont magnifiques. entre simplicité des formes et finitions..
mountain54- Messages : 467
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 67
Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
Voici également les versions haute résolution des images :
https://aaronnewcomer.smugmug.com/Guns/Casimir-Lefaucheux/1833-Percussion/n-J6cv86
J'ajouterai bientôt également mes réflexions sur les cartouches :
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Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
Le deuxième pistolet n'a pas ces coups de burin et vous ne pouvez pas vraiment les sentir en passant votre doigt dessus.
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Musée: Lefaucheux.com
Re: Paire de pistolets à percussion Lefaucheux
Ce seraient donc des restes de traces d'outil mal poncées sur le premier pistolet ? L'idée me plaisait car on les voyait alignés dans le sens du forage de la lumière qui est incliné. Comme si on avait voulu déchirer la cartouche juste à cet endroit-là
La flamme de l'amorce devait donc suffire pour percer le papier de la cartouche
La flamme de l'amorce devait donc suffire pour percer le papier de la cartouche
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