un petit suisse imprévu

Ca fait un bon moment que je n'ai pas participé, il faut pas m'en vouloir.
Plein de trucs fétides à régler et Dieu sait que régler une succession et autres, ç'est bien fétide.

Bref.

Les amis, je vais probablement en surprendre plus d’un, mais là, je ne viens pas avec une arme ancienne, poudre noire et XIXe siècle.

Non.

Voici ce qu’un tireur de mon club vient de me céder. C’était pas prévu …. mais j’ai craqué pour ce mousqueton :


Déjà, avec la culasse à anneau, on a une idée.

L'autre côté pour préciser les choses :


Cette ravissante petite chose est un Karabiner 11, un K11 pour les intimes. De la grande famille des fusils signés Schmidt et Rubin.

Il m'a immédiatement plu (ce qui explique le craquage décrit plus haut) et comme son précédent propriétaire et honorable membre de mon club en est à sa 2e opération de la cataracte, il ne s'est pas opposé à ma proposition d'offrir un système oculaire en meilleur état - le mien - à cette arme. Et on a fait affaire, validée devant l'armurier.

Je reviens à mon petit suisse.
Il n'est pas neuf, la monture est pas mal poquée et le bronzage est plutôt terne, mais le canon est nickel et encore bien serré.
C'est pas mal pour ce pépère de 91 ans, vu qu'il a été fabriqué en 1930 !

Il est au même matricule (même la queue de détente et le bonhomme d'armement !) et toutes, je dis bien TOUTES les pièces ont une petite croix helvétique ...

Visite rapide :
(d'autres photos plus tard)





Il a sa bretelle, assez bizarre je trouve, et son bouchon de canon, accessoires dûment porteurs de la croix helvète.

Voila.
Je vous laisse avec ce K11.
Je compte revenir bientôt pour un meilleur reportage, mais aussi et surtout pour avoir vos précieux conseils en matière de rechargement.

A bientôt

C'est toujours joli...As-tu regardé sous la plaque de couche si l'étiquette avec le nom de son propriétaire initial s'y trouve encore?

Félicitations et content de te retrouver !!!
Ah! Craquer pour un petit Suisse; c'est une maladie que je connais !!!

la chaire est faible mon bon seigneur

Merci messeigneurs, vous êtes tous bien bons !

Pour répondre au maltais : non, pas d'étiquette sous la plaque.
Pourtant, il y a le poinçon P sous le matricule, attestant que le fusil a été ... disons affecté à titre personnel au carabinier qui l'a porté pendant son service actif.

Ce système de milice propre à la Suisse : tout citoyen est armé - et dont Israël s'est inspiré - est une chose complètement incompréhensible au citoyen français lambda et je ne parle même pas de nos pseudo élites.

Bref.

J'ai déjà appris le démontage-remontage grâce aux tutos vidéos. C'est d'une simplicité ... biblique.
Le nettoyage après tir doit être facilité : rien que des grosses pièces pour la culasse.
J'ai aussi noté dans la trousse d'entretien, ce petit outil coudé pour nettoyer la chambre. Génial.
Je me rappellerai toute ma vie les séances de nettoyages de nos FSA 49/56, brosse-curette-chiffons et 1 baguette pour 10 armes, ces chiffons qui ne ressortaient jamais propres du canon, mais jamais, jamais, même après 20 passes.
(Au passage, j'ai adoré ce fusil 49/56, surtout à côté du ... famasse)

Maintenant, je compte recharger mes munitions, une chose que j'ai appris à faire avec la cartouche 30-30 et grâce aux admins
Parce que je ne pense jamais pouvoir tirer au-delà de 100 mètres, donc pas besoin d'une cartouche à charge de guerre, mais plutôt d'une cartouche "sur mesure" pour rester précis à 50 et 100 mètres.

Alors, concernant la munition de 7,5x55 ... même sur Tcar, on lit tout et le contraire de tout ... et j'ai rien compris.
Certains disent :
« c'est du 308 » dit l'un.
« vous êtes un âne ! c'est du 306 devant et 308 derrière » dit l'autre. (ou le contraire) ...
« mais non ! si on prend le P-a du carré de la parabole sécante au tiers, vous voyez bien que ....» dit un troisième qui a eu son bac.

Et ils chargent avec de la Tubal par-ci, de la Vita par-là, même avec de la A0, et patin-couffin ...
       

Moi, j'ai la presse.
J'ai des ogives H&N cuivrées 165 grs (pour les 30-30)
J'ai un bidon de Ao (de la bio, bien sûr)
J'ai des amorces LP et LR

Et les outils ?
Des apachers (Lee) des chers (RCBS) ou des kikout1bras (CH4D)

Help ...

Bonne soirée ...

Rien de plus facile mon ami : A0 et HN 308 !!!!!
J'en ai "causé" dans Cibles.....

J'utilise des outils LEE, ils conviennent très bien...

Pour ce qui est du diamètre du canon, il y a effectivement eu pas mal de discussions...Sans vouloir entrer dans un débat qui me dépasse un peu, je note quand même que les dimensions alésage/fond de rayures indiquées dans mon vieux Malfati (n°3) sont 7,51/7.74 donc un peu plus serrées que le 308. Il n'empêche que je n'ai jamais vu quelqu'un charger cette cartouche avec autre chose que du 308...

Bonsoir à tous.

Comme promis, voici un reportage un peu plus étoffé, et aussi le retour des premiers tirs.

Mais je reviens quand même sur cette photo de profil.
La bretelle, que je voyais comme une aberration, en fin de compte, est très intelligemment pensée.
Elle se règle à l'aide d'un bouton métal comme pour celle de nos 36 et 49/56. Et se replie le long de l'arme sur un simple pontet en cuir lorsqu'elle est au râtelier. Et, quand on tire, que ce soit debout ou couché, la bretelle - une fois réglée - se positionne immédiatement à sa place sur et sous le bras et le tir peut immédiatement commencer.
C'est bluffant.


La hausse 'de luxe' portant ses graduations sur sa face ... mais aussi sur les côtés ! On sait jamais.
Au passage, ce gros plan me fait dire que la monture est en hêtre alors que le garde-main est en noyer. Le grain est très différent malgré les couches de gomme-laque teintées.


On continue ?

OK

En parcourant certains sites, on apprend bien des choses sur ces armes helvétiques.
Voici quelques marquages du boîtier et leur signification :


Sous le canon :

Le classique poinçon de la crosse, présent aussi à l'intérieur, bois et garde-main :


Les marquages de la bretelle. Plus suisse que ça, tu meurs :

Accessoire bien utile et bien foutu : le bouchon de canon.

Lorsqu'il est en place, il assure la protection du canon contre l'ingestion de neige, de gadoue et autres cochonneries MAIS, il permet quand même la respiration du canon avec les 4 canelures prévues pour. Enfin, cet appareil protège le guidon et, en interceptant la visée, avertit le citoyen étourdi qu'il doit le retirer avant d'ouvrir le feu, juste pour le cas où...

Il faut savoir que chaque citoyen détenteur d'une arme en est pécunièrement responsable en cas d'avarie ou d'accident consécutif à sa négligence. Donc, on soigne son arme en Suisse.

Pour l'entretien, justement, la Confédération ne reculant devant aucun sacrifice, a mis à disposition ce petit tournevis d'ordonnance à lame réversible :


Comme vous avez été bien sages, et avant de parti au pas de tir (et au pas cadencé), vous avez le droit vous détendre et la compagnie vous offre ce strip-tease intégral :


Ca y est ? Vous vous êtes bien rincés l'œil ?
Scrogneugneu !
Je parie que personne n'a remarqué, au dessus du tournevis, une lame à double ergot, outil indispensable pour le démontage du ressort à épinglette retenant la grenadière. Et aussi du bonhomme d'armement.
Bonne humeur ne dissout pas la discipline : 20 pompes pour tout le monde. En position ...

Bref.

Le fusil est né pour tirer. Moi aussi, et c'est donc à cette activité que, lui et moi, nous nous sommes livrés au pas de tir 50 et 100 mètres de mon club.

Question munitions :
20 cartouches Partizan PPU soft nose :

et une boîte de 50 cartouches FMJ (Vollmantel en teuton) Topshot TSC made in république Tchèque :


1 passe de tir à 50 mètres pour tester les 2 cartouches en prenant la même visée base visuel :

Tir sur les coudes.
Les 5 impacts 1 = cartouches TSC (canon froid)
Les 10 impacts 2 = cartouches PPU (canon chaud. Très chaud même sur la fin) Les impacts descendent au fur et à mesure de l'échauffement.

2 passe de tir à 100 mètres, pour finir les 10 PPU restantes et 10 TSC. J'ai laissé le canon refroidir avant ...

Visée base visuel ... mais vu à 100 mètres, c'est beaucoup plus aléatoire.

Quand on est obligé de contreviser ... indulgence pour cette fois. Mais faudrait pas prendre l'habitude, okay ?

Pour les prochains tirs, je compte utiliser des cartouches rechargées à différents poids afin de trouver la bonne charge.
La suite ... euh ... après.

Rompez.

Merci pour ce cours magistral!!!
Et bonne fin de soirée!!!

MAGISTRAL cher St Étienne.
belle arme et bel objet de plaisir ...
bravo encore
nato

hello
il ne faut pas trop te formaliser a ces premiers cartons car tu ne connais pas encore l'arme comme il faudrait et tu n'as pas encore la bonne formule de chargement ,j'observe quand meme que le groupement reste correct vu les circonstances

Superbe arme, et excellent résultat pour ce "premier contact"

Le K11 est un modèle qui me plaît beaucoup et je me laisserais bien tenter, d'autant plus qu'on le trouve à un prix très abordable, souvent inférieur aux autres fusils suisses...Il me permettrait en plus de me fournir en munitions sans restriction pour un autre fusil du même calibre en D.

Sympas vos retours !

Question munitions, j'ai reçu celles-ci qui vont sûrement rappeler de bons souvenirs à l'ami Nato ...

La trousse de 60 cartouches en papier paraffiné contenant 6 boîtes en carton de 10 cartouches :


Une boîte ouverte (en décollant, pas en déchirant) de 10 munitions :


Les cartouches réglementaires :


On remarque immédiatement que les balles et les amorces sont sévèrement serties. L'amorce porte un joint (vernis ?) noir.

Quelqu'un saurait-il interpreter le marquage du culot :


A bientôt

Hello !
Il m'en reste encore un paquet de 60 complet...
Ces cartouches tapent très fort !!!

Déserteur

wagram a écrit:Déserteur

A la tienne Jean Marc

En haut: le mois (ici 3 = mars)

en bas, l'année (ici 83 = 1983)

à gauche la provenance du laiton (je n'ai pas recherché)

à droite le fabricant de la douille (je n'ai pas recherché, mais T pourrait bien être Thun ?)

Je confirme "T" pour "Thoune" (qu'il me semble également pouvoir s'écrire Thune, selon la "langue" utilisée ?)

Le "D" serait pour "DORMACH"

St Etienne a écrit:
.....
On remarque immédiatement que les balles et les amorces sont sévèrement serties. L'amorce porte un joint (vernis ?) noir.
.....

C'est que ces cartouches ont été assemblées pour fonctionner dans des FASS'57/STG'57, ou des mitrailleuses.

Jeppesen a écrit:Je confirme "T" pour "Thoune" (qu'il me semble également pouvoir s'écrire Thune, selon la "langue" utilisée ?)
.....

Ville très importante militairement & industriellement.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Thoune
C'est "Thun"
https://duckduckgo.com/?q=Thoune&t=newext&atb=v290-2&ia=web&iax=about&iaxm=about
Que les Romans & autres Francophones, dans une débauche dispendieuse en voyelles écrivent "Thoune".