Ma Carabine Fédérale 1851
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cromagnon 07
Jeppesen
CLOSDELIF
Corto Maltese
St Etienne
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Ma Carabine Fédérale 1851
Amis du forum, bonjour.
Certains l'ont peut-être aperçue brièvement ici.
Mais, comme l'arme n'est pas vraiment courante, il est possible que quelques uns parmi vous se demandent ce que ça peut bien être ? ...
Arme de chasse ?
Arme de tir ?
Ex-voto ?
Canne (à pêche) ?
Ouvre-boîte (crânienne) ?
Accélérateur (à belle-mère) ?
...
Alors cette page est pour vous et je vous garantis que vous n'allez pas regretter d'êtres venus.
Bref, voici ma Carabine Fédérale modèle 1851 :
De l'autre côté :
À part celle de Clos transformée Milbank-Amsler, je crois bien que c'est la première Fédérale 1851 de ce forum.
La Carabine Fédérale est la première arme réglementaire fabriquée pour l'Armée Fédérale Suisse.
Auparavant, chaque canton achetait les armes de ses troupes sans vraiment se préoccuper des cantons voisins.
On a fini par se rendre compte que tout ça demandait à être un petit peu mieux géré au niveau fédéral.
Ne serait-ce que pour obtenir l'unicité du matériel, ce qui ne pouvait que diminuer les frais d'équipement.
Et, au passage, toutes les armes utilisant les mêmes munitions et ayant les mêmes caractéristiques, on pouvait se préoccuper d'adopter des schémas tactiques plus cohérents.
Les carabines fédérales seront fabriquées essentiellement en Belgique, l'État Fédéral Suisse ne possédant pas (encore) les établissement industriels nécessaires.
En 1850, la carabine Fédérale est à la pointe du progrès en matière d'arquebuserie militaire :
- Par l'adoption d'un canon rayé.
- Par l'adoption d'une chambre à poudre rétrécie.
- Par l'adoption d'un calibre réduit, encore plus qu'aux USA ou en Angleterre : 10,5 mm.
- par l'adoption d'une détente à stecher variable, système jusque là réservé aux armes de luxe pour le tir et la chasse.
- par l'adoption d'éléments de visée réglables.
(Il faut préciser que, hélas, la France adoptait au même moment le système 1853 lisse et au calibre de 17,5 mm ... ! On n'avait pas fini de préparer la dernière guerre ...)
La platine.
De forme tout à fait classique avec grand ressort en avant, elle est bronzée noir, le chien aussi. Il n'y a aucun marquage.
Au passage, observons que la masselotte et sa cheminée sont encadrées par deux remparts venus de forge et destinés à protéger le canon et la monture des projections de l'explosion de l'amorce. Un luxe rarement vu sur une arme militaire.
Vue de l'intérieur, la platine nous offre une autre spécificité. La noix n'a qu'un seul cran d'armé.
Il n'y a pas de cran de sûreté avant le cran d'armé. Disposition classique sur les armes de tir suisses du moment.
Le grand ressort agit sur la noix par l'intermédiaire d'une chaînette.
On remarquera l'excellent état des pièces de la platine :
Le logement de la platine.
La platine est très étroitement prise dans la monture au point qu'un maillet est nécessaire pour l'extraire une fois dévissée. Elle ne tient que par une seule et unique vis de contreplatine :
Puisqu'on en parle, voici la contreplatine, réduite à une rondelle insérée dans la monture et retenant la tête de vis de fixation de la platine.
Une jolie étoile en marqueterie vient décorer la monture. On retrouvera ce motif plus loin, et nous en reparlerons.
Le stecher.
Ce sytème de double détente permet d'obtenir un départ extrêmement doux, diminuant la pression du lâcher et favorisant ainsi la précision des tirs.
Les différentes parties du stecher :
Voici les deux états du stecher, 'armé' et 'normal'.
Extérieurement, seule la position de la détente arrière permet de savoir si le stecher est armé ou pas.
Il faut préciser que le stecher permet le tir dans les deux configurations, en mode 'normal' la détente est juste plus dure :
Le système est réglé en armurerie au niveau de la tension de son ressort. Ce réglage n'est pas accessible au combat, car il faut démonter tout l'ensemble sous-garde - pontet - stecher de l'arme.
Le tireur peut régler la sensibilité du stecher en agissant sur la tête de vis située entre les deux détentes.
Concrètement, on l'actionne en appuyant sur la 2e détente jusqu'à entendre l'encliquètement de la gâchette.
Une légère action sur la 1e détente fait abattre le chien et partir le coup.
À noter que le stecher est indépendant de la platine : chien à l'abattu, on peut actionner le système.
Voici ce qu'il faut démonter (sauf la fausse culasse ni l'anneau de bretelle) pour sortir le stecher :
Le canon.
Il est en acier, long de 84 cm, son épaisseur variant de 27 à 21 mm de la culasse à la bouche.
Il pèse 2,760 kg, de forme octogonale sur 15 cm à la culasse, puis ronde jusqu'à la bouche.
Un 'tube' porte-baïonnette est soudé à droite de la bouche.
Le canon porte un guidon et une hausse arrondie, éléments posés à queue d'aronde, donc réglables en direction.
Sous le canon, deux pontets soudés permettent de le fixer à la monture via deux clavettes plates.
L'arrière de la culasse est prolongé d'un fort crochet destiné à se fixer dans une fausse culasse vissée à la monture.
Voici quelques vues du canon.
Les rayures.
Restées nettes et bien profondes, mais ... beaucoup de crasse qu'il reste à retirer :
Le guidon et le tube porte baïonnette
Le bronzage est un peu atténué :
La hausse réglable donnant les distances de 200, 400, 600, 800 et 1000 pas avec repères intermédiaires de 50 pas.
On la retrouvera quasiment inchangée (mais graduée en mètres) sur le Peabody M1867, puis sur la longue série des Vetterli :
La hausse nous offre ces marquages frappés juste sous la planchette.
En particulier on y voit le poinçon BF couronné. Il s'agit du poinçon des armuriers BEURET Frères de Liège en Belgique, fabricants de fusils à percussion, notamment ... pour la Suisse.
Le chiffre 2 se retrouve sur différentes pièces de la carabine.
La bouche du canon.
À noter la forte épaisseur des parois et le tube à baïonnette sur le côté.
Dessous, la tête de baguette car, ne l'oublions pas, c'est une arme à chargement par la bouche :
Le canon porte la signature de ZOLLER au niveau du tonnerre.
Sur le site Littlegun, on apprend que Zoller A. était armurier de 1851 à 1869 à Frauenfeld, dans le canton de Turgovie, où il fournissait des carabines de récompense pour les prix de tir.
Autre marquage sur le canon, cette mention GS:STAHL juste devant la hausse.
Si quelqu'un sait à qui ou à quoi correspond ce marquage, je prends :
La monture.
La monture est d'une seule pièce en bois fortement nervuré. Je n'ai jamais vu de noyer présentant de semblables veinages.
L'effet décoratif est manifestement recherché, mais pas que. En effet, le veinage suit la pente de la poignée, assurant ainsi une solidité optimale.
Nous l'avons vu, une étoile en marqueterie agrémente la contreplatine.
La partie droite de la crosse possède également cette étoile. La photo montre l'aspect très particulier du veinage :
La plaque de couche "à crochets" est caractéristique des armes de tir et de chasse suisses et allemandes du XIXe siècle.
La Carabine Fédérale reste fidèle à cet appendice très particulier, lequel, conjugué au stecher et au canon rayé, favorise la précision des tirs debout à l'épaulé.
La plaque de couche est faite d'un fer qui a pris un aspect gris grumeleux, un peu comme la parkérisation de mon MAS 36.
L'ajustage est très serré :
Elle tient à la monture via deux grosses vis à bois, celle du haut participant à l'effet "crochet" de la crosse :
Nous avons vu, sous la poignée, l'ensemble des pièces constituant le pontet-sous garde. Ces pièces portent le poinçon BF couronné de Beuret Frères déjà rencontré sur la hausse :
La monture sert surtout de support au canon.
Ici, nous avons le détail des goupilles de fixation, mais aussi le ressort à cuiller servant à retenir la baguette dans son canal et l'empêcher de balloter bruyamment.
Les deux vis à tête fraisées retiennent le tube-embouchoir de la baguette :
L'embouchoir protège le bout de la monture et assure le positionnement de la baguette.
La baguette de la carabine Fédérale est très inhabituelle.
Elle est munie d'une bague destinée à limiter son enfoncement dans le canon.
Intérieurement, le canon mesure 79,7 cm. La longueur utile de la baguette est de 75 cm.
Il reste un espace de 4,7 cm . Cet espace était destiné à recevoir la charge de poudre noire et la balle.
La longueur de la baguette était calculée pour positionner la balle juste sur la poudre sans comprimer la charge.
Ce n'est pas la seule particularité de la baguette.
D'un diamètre variant de 8,4 à 7,7 mm, elle est munie à demeure d'un embout en laiton long de 6 cm et large de 9,6 mm.
Cet embout est creux ... du moins c'est ce que je pense, mais il y a tellement de crasse durcie !
Normalement, on devait pouvoir y visser des accessoires, genre tire-balle, brosse ...
La monture, c'est tout cela. Mais ici, c'est encore bien davantage :
Ce sont aussi des feuillages sculptés dans le bois, un quadrillage magnifique sous le devant :
Cette arme, décorée avec goût, reprend toutes les caractéristiques de la Carabine Fédérale d'ordonnance, celle qui était distribuée aux Jäger de l'armée Suisse.
La signature de ZOLLER, le poinçon GS:STAHL, les étoiles en marqueterie, les feuillages sculptés ...
Ce n'est pas une arme ordinaire.
L'excellent état de la monture, à peine éraflée à la crosse, montre que l'arme a été peu utilisée, jamais sur le terrain et toujours avec respect.
Assemblée chez Zoller sur la base d'une carabine d'ordonnance, on a conservé certaines pièces d'origine belge (poinçons BF), on a remplacé le canon et la platine par des productions locales. La monture a été faite à part avec un bois sélectionné.
Tous ces éléments me font penser que cette carabine est probablement une arme de récompense.
Reste à vous donner les mensurations de la belle.
Une arme faite pour les grandes et fortes mains des hommes des montagnes. Pas un poids plume, en tout cas :
Voila.
Ca me fait une nouvelle arme suisse !
Mais surtout, c'est une Fédérale.
J'en voulais une depuis longtemps.
Et, sans chercher, au détour d'une allée à la bourse d'Antony, voila que j'en tombe une et de toute beauté.
Même que le vendeur m'a fait un prix.
Il y a des moments bizarres, non ?
Maintenant, bien entendu, il va me falloir le moule.
Car je veux tirer avec cette arme, le 50 mètres et le 100 aussi.
Il faudra que je comprenne comment on nettoie une chambre rétrécie sans perdre l'écouvillon ...
Il faudra aussi une cheminée de rechange.
Y a du travail en perspective !
À bientôt !
Certains l'ont peut-être aperçue brièvement ici.
Mais, comme l'arme n'est pas vraiment courante, il est possible que quelques uns parmi vous se demandent ce que ça peut bien être ? ...
Arme de chasse ?
Arme de tir ?
Ex-voto ?
Canne (à pêche) ?
Ouvre-boîte (crânienne) ?
Accélérateur (à belle-mère) ?
...
Alors cette page est pour vous et je vous garantis que vous n'allez pas regretter d'êtres venus.
Bref, voici ma Carabine Fédérale modèle 1851 :
De l'autre côté :
À part celle de Clos transformée Milbank-Amsler, je crois bien que c'est la première Fédérale 1851 de ce forum.
La Carabine Fédérale est la première arme réglementaire fabriquée pour l'Armée Fédérale Suisse.
Auparavant, chaque canton achetait les armes de ses troupes sans vraiment se préoccuper des cantons voisins.
On a fini par se rendre compte que tout ça demandait à être un petit peu mieux géré au niveau fédéral.
Ne serait-ce que pour obtenir l'unicité du matériel, ce qui ne pouvait que diminuer les frais d'équipement.
Et, au passage, toutes les armes utilisant les mêmes munitions et ayant les mêmes caractéristiques, on pouvait se préoccuper d'adopter des schémas tactiques plus cohérents.
Les carabines fédérales seront fabriquées essentiellement en Belgique, l'État Fédéral Suisse ne possédant pas (encore) les établissement industriels nécessaires.
En 1850, la carabine Fédérale est à la pointe du progrès en matière d'arquebuserie militaire :
- Par l'adoption d'un canon rayé.
- Par l'adoption d'une chambre à poudre rétrécie.
- Par l'adoption d'un calibre réduit, encore plus qu'aux USA ou en Angleterre : 10,5 mm.
- par l'adoption d'une détente à stecher variable, système jusque là réservé aux armes de luxe pour le tir et la chasse.
- par l'adoption d'éléments de visée réglables.
(Il faut préciser que, hélas, la France adoptait au même moment le système 1853 lisse et au calibre de 17,5 mm ... ! On n'avait pas fini de préparer la dernière guerre ...)
Examinons cette carabine dans tous ses détails, coins et recoins.
La platine.
De forme tout à fait classique avec grand ressort en avant, elle est bronzée noir, le chien aussi. Il n'y a aucun marquage.
Au passage, observons que la masselotte et sa cheminée sont encadrées par deux remparts venus de forge et destinés à protéger le canon et la monture des projections de l'explosion de l'amorce. Un luxe rarement vu sur une arme militaire.
Vue de l'intérieur, la platine nous offre une autre spécificité. La noix n'a qu'un seul cran d'armé.
Il n'y a pas de cran de sûreté avant le cran d'armé. Disposition classique sur les armes de tir suisses du moment.
Le grand ressort agit sur la noix par l'intermédiaire d'une chaînette.
On remarquera l'excellent état des pièces de la platine :
Le logement de la platine.
La platine est très étroitement prise dans la monture au point qu'un maillet est nécessaire pour l'extraire une fois dévissée. Elle ne tient que par une seule et unique vis de contreplatine :
Puisqu'on en parle, voici la contreplatine, réduite à une rondelle insérée dans la monture et retenant la tête de vis de fixation de la platine.
Une jolie étoile en marqueterie vient décorer la monture. On retrouvera ce motif plus loin, et nous en reparlerons.
Le stecher.
Ce sytème de double détente permet d'obtenir un départ extrêmement doux, diminuant la pression du lâcher et favorisant ainsi la précision des tirs.
Les différentes parties du stecher :
Voici les deux états du stecher, 'armé' et 'normal'.
Extérieurement, seule la position de la détente arrière permet de savoir si le stecher est armé ou pas.
Il faut préciser que le stecher permet le tir dans les deux configurations, en mode 'normal' la détente est juste plus dure :
Le système est réglé en armurerie au niveau de la tension de son ressort. Ce réglage n'est pas accessible au combat, car il faut démonter tout l'ensemble sous-garde - pontet - stecher de l'arme.
Le tireur peut régler la sensibilité du stecher en agissant sur la tête de vis située entre les deux détentes.
Concrètement, on l'actionne en appuyant sur la 2e détente jusqu'à entendre l'encliquètement de la gâchette.
Une légère action sur la 1e détente fait abattre le chien et partir le coup.
À noter que le stecher est indépendant de la platine : chien à l'abattu, on peut actionner le système.
Voici ce qu'il faut démonter (sauf la fausse culasse ni l'anneau de bretelle) pour sortir le stecher :
Le canon.
Il est en acier, long de 84 cm, son épaisseur variant de 27 à 21 mm de la culasse à la bouche.
Il pèse 2,760 kg, de forme octogonale sur 15 cm à la culasse, puis ronde jusqu'à la bouche.
Un 'tube' porte-baïonnette est soudé à droite de la bouche.
Le canon porte un guidon et une hausse arrondie, éléments posés à queue d'aronde, donc réglables en direction.
Sous le canon, deux pontets soudés permettent de le fixer à la monture via deux clavettes plates.
L'arrière de la culasse est prolongé d'un fort crochet destiné à se fixer dans une fausse culasse vissée à la monture.
Voici quelques vues du canon.
Les rayures.
Restées nettes et bien profondes, mais ... beaucoup de crasse qu'il reste à retirer :
Le guidon et le tube porte baïonnette
Le bronzage est un peu atténué :
La hausse réglable donnant les distances de 200, 400, 600, 800 et 1000 pas avec repères intermédiaires de 50 pas.
On la retrouvera quasiment inchangée (mais graduée en mètres) sur le Peabody M1867, puis sur la longue série des Vetterli :
La hausse nous offre ces marquages frappés juste sous la planchette.
En particulier on y voit le poinçon BF couronné. Il s'agit du poinçon des armuriers BEURET Frères de Liège en Belgique, fabricants de fusils à percussion, notamment ... pour la Suisse.
Le chiffre 2 se retrouve sur différentes pièces de la carabine.
La bouche du canon.
À noter la forte épaisseur des parois et le tube à baïonnette sur le côté.
Dessous, la tête de baguette car, ne l'oublions pas, c'est une arme à chargement par la bouche :
Le canon porte la signature de ZOLLER au niveau du tonnerre.
Sur le site Littlegun, on apprend que Zoller A. était armurier de 1851 à 1869 à Frauenfeld, dans le canton de Turgovie, où il fournissait des carabines de récompense pour les prix de tir.
Autre marquage sur le canon, cette mention GS:STAHL juste devant la hausse.
Si quelqu'un sait à qui ou à quoi correspond ce marquage, je prends :
La monture.
La monture est d'une seule pièce en bois fortement nervuré. Je n'ai jamais vu de noyer présentant de semblables veinages.
L'effet décoratif est manifestement recherché, mais pas que. En effet, le veinage suit la pente de la poignée, assurant ainsi une solidité optimale.
Nous l'avons vu, une étoile en marqueterie agrémente la contreplatine.
La partie droite de la crosse possède également cette étoile. La photo montre l'aspect très particulier du veinage :
La plaque de couche "à crochets" est caractéristique des armes de tir et de chasse suisses et allemandes du XIXe siècle.
La Carabine Fédérale reste fidèle à cet appendice très particulier, lequel, conjugué au stecher et au canon rayé, favorise la précision des tirs debout à l'épaulé.
La plaque de couche est faite d'un fer qui a pris un aspect gris grumeleux, un peu comme la parkérisation de mon MAS 36.
L'ajustage est très serré :
Elle tient à la monture via deux grosses vis à bois, celle du haut participant à l'effet "crochet" de la crosse :
Nous avons vu, sous la poignée, l'ensemble des pièces constituant le pontet-sous garde. Ces pièces portent le poinçon BF couronné de Beuret Frères déjà rencontré sur la hausse :
La monture sert surtout de support au canon.
Ici, nous avons le détail des goupilles de fixation, mais aussi le ressort à cuiller servant à retenir la baguette dans son canal et l'empêcher de balloter bruyamment.
Les deux vis à tête fraisées retiennent le tube-embouchoir de la baguette :
L'embouchoir protège le bout de la monture et assure le positionnement de la baguette.
La baguette de la carabine Fédérale est très inhabituelle.
Elle est munie d'une bague destinée à limiter son enfoncement dans le canon.
Intérieurement, le canon mesure 79,7 cm. La longueur utile de la baguette est de 75 cm.
Il reste un espace de 4,7 cm . Cet espace était destiné à recevoir la charge de poudre noire et la balle.
La longueur de la baguette était calculée pour positionner la balle juste sur la poudre sans comprimer la charge.
Ce n'est pas la seule particularité de la baguette.
D'un diamètre variant de 8,4 à 7,7 mm, elle est munie à demeure d'un embout en laiton long de 6 cm et large de 9,6 mm.
Cet embout est creux ... du moins c'est ce que je pense, mais il y a tellement de crasse durcie !
Normalement, on devait pouvoir y visser des accessoires, genre tire-balle, brosse ...
La monture, c'est tout cela. Mais ici, c'est encore bien davantage :
Ce sont aussi des feuillages sculptés dans le bois, un quadrillage magnifique sous le devant :
Cette arme, décorée avec goût, reprend toutes les caractéristiques de la Carabine Fédérale d'ordonnance, celle qui était distribuée aux Jäger de l'armée Suisse.
La signature de ZOLLER, le poinçon GS:STAHL, les étoiles en marqueterie, les feuillages sculptés ...
Ce n'est pas une arme ordinaire.
L'excellent état de la monture, à peine éraflée à la crosse, montre que l'arme a été peu utilisée, jamais sur le terrain et toujours avec respect.
Assemblée chez Zoller sur la base d'une carabine d'ordonnance, on a conservé certaines pièces d'origine belge (poinçons BF), on a remplacé le canon et la platine par des productions locales. La monture a été faite à part avec un bois sélectionné.
Tous ces éléments me font penser que cette carabine est probablement une arme de récompense.
Reste à vous donner les mensurations de la belle.
Une arme faite pour les grandes et fortes mains des hommes des montagnes. Pas un poids plume, en tout cas :
Voila.
Ca me fait une nouvelle arme suisse !
Mais surtout, c'est une Fédérale.
J'en voulais une depuis longtemps.
Et, sans chercher, au détour d'une allée à la bourse d'Antony, voila que j'en tombe une et de toute beauté.
Même que le vendeur m'a fait un prix.
Il y a des moments bizarres, non ?
Maintenant, bien entendu, il va me falloir le moule.
Car je veux tirer avec cette arme, le 50 mètres et le 100 aussi.
Il faudra que je comprenne comment on nettoie une chambre rétrécie sans perdre l'écouvillon ...
Il faudra aussi une cheminée de rechange.
Y a du travail en perspective !
À bientôt !
Dernière édition par St Etienne le Lun 28 Nov - 20:39, édité 1 fois
St Etienne- Messages : 629
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
Superbe présentation, comme d'habitude. Une bien belle arme, félicitations....
Bienheureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière (Audiard)
Corto Maltese- Administrateur
- Messages : 4876
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Age : 60
Localisation : 44
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
Hello !
Ta Fédérale est bien belle et, comme d'hab, te présentation de haut niveau !
C'est amusant, je reviens de la bourse de Toulouse...d'où j'ai ramené une arme rare, très proche de la Fédérale, mais réalisée pour la gendarmerie Vaudoise.....
Mais; nous en reparlerons: Profitons déjà du magnifique modèle de St Etienne!!!
NB: je pense que le marquage vient de l'Allemand "Gusstahl" ou acier fondu (ou au creuset)
Ta Fédérale est bien belle et, comme d'hab, te présentation de haut niveau !
C'est amusant, je reviens de la bourse de Toulouse...d'où j'ai ramené une arme rare, très proche de la Fédérale, mais réalisée pour la gendarmerie Vaudoise.....
Mais; nous en reparlerons: Profitons déjà du magnifique modèle de St Etienne!!!
NB: je pense que le marquage vient de l'Allemand "Gusstahl" ou acier fondu (ou au creuset)
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
CLOSDELIF- Administrateur
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Localisation : Tarn
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
"Stahl" veut bien dire "acier" en allemand.
Pour le reste,je ne ferai aucune conjoncture, mais l'hypothèse de Clos est séduisante (et probable).
Magnifique présentation, hyper détaillée !
Merci St-Etienne
Pour le reste,je ne ferai aucune conjoncture, mais l'hypothèse de Clos est séduisante (et probable).
Magnifique présentation, hyper détaillée !
Merci St-Etienne
TALLYHOO, TALLYHOO !
Jeppesen- Messages : 2829
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Age : 75
Localisation : Haut de Seine (92)
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
hello
belle arme qui donne envie de tirer avec
excellente présentation
belle arme qui donne envie de tirer avec
excellente présentation
Les hommes de l'age de bierre habitent des tavernes
ni dieu ni maitre
cromagnon 07- Old Timer
- Messages : 2598
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 65
Localisation : ardèche
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
L'hypothèse de l'acier fondu est très crédible, d'autant plus que 1851 est approximativement le début de la période ou cet acier commence à être utilisé pour réaliser les tubes des canons d'armes rayées et ce marquage est à la fois un gage de qualité et un argument "marketing" (sic).
Merci de cette magnifique présentation St Etienne.
Merci de cette magnifique présentation St Etienne.
freebird- Administrateur
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vidocq80- Old Timer
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Re: Ma Carabine Fédérale 1851
AU TIR DANS UNE DISCIPLINE MLAIC ce doit être le TOP ! ??
d'ailleurs cela donne quoi au tir
car du coup ça fait très envie
d'ailleurs cela donne quoi au tir
car du coup ça fait très envie
WICHITA- Messages : 267
Date d'inscription : 02/01/2017
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
WICHITA a écrit:AU TIR DANS UNE DISCIPLINE MLAIC ce doit être le TOP ! ??
d'ailleurs cela donne quoi au tir
car du coup ça fait très envie
Dans le circuit MLAIC des années 80 - 90, avant l'apparition des Gibbs et consorts, les fédérales étaient imbattables dans la discipline Vetterli (Vincennes en ADF) = tir debout à bras francs sur C50 à 50 mètres, balles libres, 13 coups en 30 mn.
La carabine fédérale a été conçue pour appliquer des tirs précis jusqu'à 300 mètres : stecher, canon rayé lourd, calibre réduit, projectile Buholzer optimisé, plaque de couche à crochets, éléments de pointage réglables ...
Au tir, pour le moment, elle ne donne rien du tout : je n'ai pas encore tiré.
Il me reste à faire une empreinte des rayures pour connaître le diamètre à retenir pour le moule.
Après le moule sera un Hensel pour une balle Buholzer, mais ajusté à mon canon.
Maintenant, il y a plusieurs tireurs (suisses ou pas) qui rapportent tous une belle précision de l'arme.
J'aurai SURTOUT besoin de trouver des cheminées de rechange.
À tous ceux qui tirent à la 1851, vous n'avez pas un fournisseur ?
À bientôt !
"J'aimerai que l'État descende de mon dos et sorte ses mains de mes poches" R. Reagan
St Etienne- Messages : 629
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
oui le dioptre a du détrôner ses armes avec leur visées ouvertes
WICHITA- Messages : 267
Date d'inscription : 02/01/2017
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
Ta carabine est magnifique .
construite sur une base règlementaire probablement elle devait être destinée à un notable Suisse , bon tireur certainement et agrémentée de belles gravures (fort utiles pour la retrouver au râtelier "pour ceux qui ont participé à des tirs fédéraux" parmi les centaines d'autres.
j'en possédais une qui doit être emballée et en caisse....alors je dois me résoudre à vous montrer une modeste Amsler-Milbank .
bravo Paul
construite sur une base règlementaire probablement elle devait être destinée à un notable Suisse , bon tireur certainement et agrémentée de belles gravures (fort utiles pour la retrouver au râtelier "pour ceux qui ont participé à des tirs fédéraux" parmi les centaines d'autres.
j'en possédais une qui doit être emballée et en caisse....alors je dois me résoudre à vous montrer une modeste Amsler-Milbank .
bravo Paul
3008nato- Messages : 1512
Date d'inscription : 14/12/2015
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
Cher Nato,
Venant de toi, en ce dernier jour de l'an 2022, je suis comblé !
Merci pour ta "carabine de vœux" !
Tout de bon !, comme se disent les suisses entre eux ...
Et ... à l'année prochaine !
Venant de toi, en ce dernier jour de l'an 2022, je suis comblé !
Merci pour ta "carabine de vœux" !
Tout de bon !, comme se disent les suisses entre eux ...
Et ... à l'année prochaine !
"J'aimerai que l'État descende de mon dos et sorte ses mains de mes poches" R. Reagan
St Etienne- Messages : 629
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
Hello !
Alors, cette magnifique carabine...l'as tu essayée ?
Alors, cette magnifique carabine...l'as tu essayée ?
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
CLOSDELIF- Administrateur
- Messages : 9127
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 72
Localisation : Tarn
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
CLOSDELIF a écrit:Hello !
Alors, cette magnifique carabine...l'as tu essayée ?
Eh bien pas encore. Et pourtant, j'ai toujours très envie de tirer avec elle !
Mais pas eu le temps. Trop de chantiers à gérer : toiture, isolation, chaudières, aménagements, murs du jardin, portails, etc ...
Pour le tir, j'ai dû me concentrer sur le fusil 1842 T et le Remington Défense nationale ... la mise au point n'est pas évidente. Et il faudra aussi penser au Lebel.
À ce propos, je crois bien que je vais vendre mon Vetterli M78 et ses étuis, il est très beau mais il faut que je concentre ma collection sur du français.
À bientôt !
"J'aimerai que l'État descende de mon dos et sorte ses mains de mes poches" R. Reagan
St Etienne- Messages : 629
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Ma Carabine Fédérale 1851
Hello!
Je comprends bien sûr....
Quoiqu'à nos âges tu sais qu'il ne faut pas trop tarder pour tirer avec une nouvelle pensionnaire car le temps nous est compté
Dommage de se séparer d'un Vetterli...n'hésite pas à mettre l'annonce ici; on ne sait jamais !
Et j'espère que tu pourras nous faire un de ces jours un petit "retex" sur cette Fédérale
Je comprends bien sûr....
Quoiqu'à nos âges tu sais qu'il ne faut pas trop tarder pour tirer avec une nouvelle pensionnaire car le temps nous est compté
Dommage de se séparer d'un Vetterli...n'hésite pas à mettre l'annonce ici; on ne sait jamais !
Et j'espère que tu pourras nous faire un de ces jours un petit "retex" sur cette Fédérale
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
CLOSDELIF- Administrateur
- Messages : 9127
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 72
Localisation : Tarn
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