Glaive des troupes à pied, modèle 1831

Je viens de "ressortir" ce glaive des troupes à pieds, modèle 1831.

Il y a quelques marquages sur lesquels je ne m'étais pas trop attardés, et sur lesquels je me suis dit que, grâce à vos lumières, j'aurais quelques éventuelles infos...

Ce glaive n'a rien d'extraordinaire, si ce n'est son bon état, de même que son fourreau (sans doute pas d'origine, ou du moins sans doute "réassorti" à un moment ou un autre...).

Il comporte les classiques 26 "cordons", et la longueur de lame de la version "lourde".

il s'agit d'un exemplaire fabriqué par le fourbisseur privé "TALABOT Fr - PARIS".

Le fourreau est du 2ème type, le fourreau "MANCEAU", de 1846. Est-ce celui d'origine ? j'ai un doute car l'un et l'autre portent des numéros, mais qui ne correspondent pas...mais réaffectation possible. Possible aussi que le glaive soit plus ancien que le fourreau....?

Le glaive, lui est d'une fabrication "antérieure" à 1852, puisqu'il ne comporte pas de pan creux médian


le fourreau porte quelques marquages:

- un chiffre "21", barré, des deux cotés, remplacé semble t'il par le chiffre "15" sur un seul coté.

On distingue également un "L", et je pense une "étoile"

Sur la bouterolle, on retrouve le même "L" et également un "T" : certainement les poinçons des inspecteurs contrôleurs , et ce sont eux que je n'ai pas identifiés...


Sur le glaive lui-même, également quelques poinçons:

- le marquage "TALABOT Fr," puis "PARIS" dans un ovale (mais sans date qui figure parfois, 1932)

- au-dessous, sur la lame: poinçon "PR" (pas identifié non plus)

- sur la garde, un numéro "496" au-dessus duquel on a refrappé un "0" (à-priori): il s'agit (normalement) du "numéro de rack" ou d'attribution au soldat.

- du coté lame de la garde figure également un poinçon à 2 lettres, que je n'ai pas bien pu lire car mal placé pour utiliser une loupe, mais j'ai l'impression qu'il s'agit également des lettres "PR" (je vais faire une meilleure photo, ce qui devrait me permettre de le lire, enfin je l'espère).

Je crois bien que c'est "tout" !


Cette arme, ou l'on pourrait dire cet "outil" a donc été utilisé depuis l'époque LOUIS-PHILIPPE (date de sa mise en service) jusqu'à celle du Second EMPIRE de NAPOLEON III et la mise en service du CHASSEPOT et de sa baïonnette (en 1866).

Elle a donc connue les diverses guerres et batailles qui ont jalonné cette période: guerres coloniales ( Maroc, Algérie...), guerre de Crimée, et même guerre du Mexique, entre les mains de l'infanterie et même de la Légion Étrangère sur ces différents théâtres d'opérations.

Et comme vous le savez, elle a terminée sa carrière généralement dans les unités de sapeurs-pompiers, voir de gardes champêtre pour certaines.

Une très longue carrière, donc, pour ce "glaive" inspiré de la grande époque romaine, qui revenait à la mode en cette fin de première moitié du XIXème siècle, aux environs de 1830 !

Voici quelques photos:



































Si vous avez quelques infos supplémentaires, je suis "preneur"      

je te félicite jepp

Sympa comme sujet....et belle lame !

Merci les amis

Ah, oui, je n'avais pas vu, bien que parcouru les différents posts...

En ce qui concerne les différentes versions de ce glaive (outre les modèles artillerie comportant des "écailles" sur la poignée en lieu et place des "anneaux", par exemple), il y a eu par la suite une version "allégée", avec une lame plus courte, ainsi qu'une version pour les "cantinières", qui reprend l'allure générlae du glaive, mais en taille réduite, avec une lame faisant plus penser à un "gros poignard", si on peut dire.

Ensuite, quand l'arme a été déclassée suite à l'apparition de la baïonnette yatagan du CHASSEPOT, qui remplissait l'utilisation "outil" également, le glaive a parfois été modifié, transformé, pour des affectation différentes , que nous avons déjà évoquées (pompiers, etc...)

bonne idée, Wichita, si tu pouvais poster une ou deux photos ?

Et pour Cromagnon, une poignée devrait pouvoir se trouver, c'est sûrement plus résistant que la lame, vu la masse de laiton !

Mon exemplaire, modèle léger,  pas bien beau, acheté à vil prix, juste pour....devinez

Il est très bien, ce glaive !

il a son "vécu", voilà tout....et quand on se laisse aller à deviner quels usages ils ont pu connaitre depuis leur "déclassement" (surtout dans les campagnes, comme "outil" qui sert un peu à tout...y compris parfois à couper le cou des volailles ou des lapins ?), je trouve qu'ils ont bien résisté, ceux qui sont parvenus jusqu'à nous !

Je crois bien que nous avons les deux jumeaux....

Je crois surtout qu'il y en a eu beaucoup de fabriqués, distribués un peu partout, et qu'ils avaient autant, sinon plus, un rôle "d'outil" de coupe que d'arme et donc ils ont joué ensuite un rôle dans le monde "rural", et aussi comme "accessoire" plus ou moins "militaires" chez les représentants de la "force publique" (garde-champêtre, garde forestiers, etc...) et les pompiers....

Et comme c'est manifestement du "solide", beaucoup ont survécus aux injures du temps ?

Même si la "troupe" n'appréciait pas cet équipement (à vérifier, mais je crois que les avis sont partagés sur le sujet), je ne pense pas un seul instant qu'elle est eu le choix : si l'ordre était de portait ce glaive, et bien, "elle" le portait"...
même si les fantassins ont sûrement appréciés de le délaisser (au ordres) pour la baïonnette "yatagan" du CHASSEPOT, beaucoup plus légère (mais peut-être moins efficace pour l'élagage et la taille du bois ?).

Ben, le "glaive" modèle 1831 portait aussi le surnom de "coupe-choux" auprès de la troupe

j'en possède quelques uns dont les moins beaux , à supposer que .....sont très pratiques avec les sabres briquets pour ouvrir les bouteilles de champ !!!

3008nato a écrit:j'en possède quelques uns dont les moins beaux , à supposer que .....sont très pratiques avec les sabres briquets pour ouvrir les bouteilles de champ !!!

Oui, et j'ai acheté mon glaive uniquement dans cet objectif....