Baïonnette à douille 1877

Salut à toutes et a tous

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Je suis la baïonnette souvent appelée Modèle 1777.
Je n'aime pas cette appellation qui fait trop moderne. On me classe souvent avec les baïonnettes type 1822. Ce n'est pas faux mais ce n'est pas logique car la 1822 n'est que ma lointaine descendante. On devrait plutôt dire pour la 1822 voilà un modèle type 1777. Un peu de respect pour les anciens quand même.

Je suis la compagne fidèle du fusil Charleville crée en 1777 par Jean-Baptiste de Gribeauval. Mon fusil et moi, nous ne nous séparions jamais car, j'étais ajusté sur le canon du fusil. Malgré des tentatives à l'époque de standardisation, nous n'étions pas vraiment interchangeables. Deux regrets, j'ai très mal vieilli et aujourd’hui j’ai perdu mon partenaire d'aventure.

Mon compagnon, le fusil modèle 1777, à eu une longue carrière sa fabrication se termine en 1822. Ma descendance continuera jusqu'en 1847 ou là on estimera que nous étions trop fragiles, qu'il fallait modifier la forme de notre coude qui était rond de diamètre 11,3 mm. C'est ainsi qu'est née notre cousine la 1847 avec son coude court et trapu, de section ovale.

En 1811 un mariage contre nature à fait naître une baïonnette qui n'était pas vraiment de notre famille malgré une légère ressemblance. Sa douille n'avait qu'une fente droite, nous nous en avons 3 en forme de "Z". Sa virole était en partie basse de la douille la notre est au milieu. Que dire de son coude de section carrée, il n'a pas la classe du notre … Heureusement cette branche s’est éteinte.

Mes dimensions sont modestes j'ai une lame de 15 pou, (c'est ainsi que l'on parlait à mon époque, c’est le pouce qui a pour valeur 27,07 mm) soit 406,5 mm. Moi je suis veille et ma pointe s’est émoussée ; je ne fais plus que 402 mm.

J'ai été la reine, la plus belle, l'unique, je trônais perchée au bout du long fusil Charleville dont la longueur faisait 1,52 mètre. Cela dura 24 années puis il est apparu nécessaire en l'an IX (1801) de réformer ma longueur, j'étais trop petite aussi je fus rallongée et ma lame eu de nombreuses variantes qui étaient liées aux changements de longueur du fusil 1777.
La plus grande de la famille est le "modèle" An IX (1801) pour le mousqueton sa lame fait 18 pouces (selon les tables de l'époque 487,25 mm).

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Ma descendances sera la 1806 - La 1809 - La 1811 mais je vous en ai déjà parlé – La 1822

En 1847 se sera la fin de mon règne. Oh ! Je serais encore utilisée pendant de longues années puis je sombrerais dans l'oubli. Mon corps se recouvrira progressivement d'une grosse couche d'oxydation me transformant progressivement en épave, première étape avant de tomber en poussière.

Un beau matin, on m'a sorti de ma torpeur, de mon agonie. Après un vigoureux brossage je me suis retrouve dans un bain de soude caustique accompagné d'un doux courant électrique de 2 ampères sous 12 volts. Cela à duré 48 heures entrecoupées de généreux brossage. Au bout de 12 heures ma virole commençait à bouger. A la sortie du bain d'électrolyse je me sentais revivre ma virole était libre. Un poinçon est apparu (un JB) je ne me souviens plus qui c’est, il y a beaucoup de JB dans le monde des contrôleurs.

Certes j'ai subi les outrages du temps mon métal est rongé mais je revis. Il est prévu un second nettoyage manuel, plus fin, mais se sera pour plus tard …

En attendant mon nouveau propriétaire ma fait une belle livrée, elle n'est pas dans le cuir de l'époque, ce n'est qu'une copie mais elle me va bien. Elle n'est pas encore finie il manque la masselotte en acier.

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Dan

on fait des miracles avec l'électrolyse

Post sympa et belle récréation du fourreau !!!

ZR

Merci, je voudrais bien terminer ce travail mais la température de la clinique est au plus bas
Dan