Re: Pistolet 1777 MAATEB

par ENHABDEC Mar 26 Mar - 1:33

Bonjour Messieurs,

Ainsi que vous l'a indiqué plus haut mon ami Jeppesen, je viens de m'inscrire sur votre forum (voir ma présentation) afin de vous éclairer sur la genèse du Pistolet Modèle 1777 de la MAATEB, genèse à laquelle j'ai participé de manière extrêmement active. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous poste, ci-dessous, la totalité des pages du livret que j'ai écrit, mis en pages et fait imprimer afin d'accompagner l'arme. Je l'ai volontairement écrit dans le style des ouvrages du XVIIIe siècle et la mise en pages est également inspirée des ouvrages techniques de l'époque.

Le livret était accompagné de deux planches représentant le pistolet en éclaté, avec la liste des pièces.

Je vous souhaite une bonne lecture. Je reviens bientôt pour vous raconter l'histoire du 1777 de la MAATEB.

That's all, folks!

par tadayoshi Mar 26 Mar - 7:04

Merci beaucoup pour ce scan, j'ai hâte d'en savoir plus sur cette belle aventure. J'avais 15 ans quand je lorgnais sur ce modèle mais hélas pas le budget ( je crois me rappeler 4500 F, une grosse somme ! ) . Quand j'ai vu ce modèle en salle des ventes ( je l'ai payé le prix d'un San Marco!) je n'ai pas hésité une seconde! A très bientôt!

par **CLOSDELIF** Mar 26 Mar - 8:32

Un grand merci pour la communication du livret: Je l'ai parcouru rapidement: Quel travail !
Tout cela me fait regretter encore plus de ne pas avoir cette pièce dans ma collection !

par vidocq80 Mar 26 Mar - 8:38

merci pour la publication de ce livret !

par tadayoshi Dim 31 Mar - 11:02

faudra être patient, mon nouveau joujou n'arrivera que fin avril...

par tadayoshi Sam 6 Avr - 17:00

petites questions... est ce que vous avez une idée du nombre fabriqué? est ce qu'il ne resterait pas par hasard des armes non vendues ou des kit , ou même des pièces détachées? ... Je pense que cela intéresserait nombre d'entre nous!

par Jeppesen Sam 6 Avr - 18:58

A ce que j'en sais, non.

J'aimerai bien aussi Very Happy

Mais ENHABDEC pourra nous en dire plus d'ici peu, je pense. Wink

par Bagnoz Sam 6 Avr - 21:34

Les originaux en bon etat se trouvent encore assez facilement. Personnellement quitte à investir, ça serait plutôt un original

par tadayoshi Sam 6 Avr - 21:38

j'en ai déjà deux! pas très beaux mais payés vraiment pas cher, bien moins qu'une réplique!

par pldem806 Dim 7 Avr - 9:59

Gazette 132 en vente sur https://www.librairie-du-collectionneur.fr/produit/2425-numero-gazette-des-armes-132
Prix 6€.

par ENHABDEC Mar 16 Avr - 1:53

Bonjour Messieurs,

Je viens de supprimer ce post qui est désormais remplacé par celui que je publie plus bas.

Bonne lecture…

par tadayoshi Mar 16 Avr - 3:25

Merci pour ce témoignage, c'est passionnant, vivement la suite!

par **CLOSDELIF** Mer 17 Avr - 18:05

C'est effectivement passionnant à découvrir...merci !!!!

par cromagnon 07 Jeu 18 Avr - 12:48

hello
j'avais lu l'article dans la gazette des armes a l'époque de la sortie de cette très belle arme ,j'en ai rêvé mais j'étais jeune père de famille et je n'avais pas les moyens de me l'offrire .
ce pistolet n'avait pas très bonne réputation auprès des soldats qui en étaient équipés mais j'imagine que sans le stress de la guerre sur un pas de tir il doit faire sensations
il y'a quelques années j'ai manqué bètement un North & Cheney sur natura buy parce que j'ai trop hésité a cliquer a cause du ressort de bassinet qui ne me semblait pas d'époque ,mais j'ai été bien con car le prix n'était pas trop exagéré
Pistolet 1777 MAATEB - Page 3 3794301464

Pistolet 1777 MAATEB - Page 3 3794301464

par ENHABDEC Ven 19 Avr - 13:33

Bonjour Messieurs,

Après avoir commencé d’écrire l’histoire de la MAATEB, en me fondant essentiellement sur mes souvenirs, j’ai eu la curiosité de faire une recherche dans mes archives afin de vérifier certains détails. En fait, je me suis aperçu que ma mémoire m’avait en partie trahi (je vais avoir soixante dix-neuf ans, ce qui explique la chose, hélas !) et que j’avais oublié comment les choses s’étaient exactement passées. Je me suis alors plongé dans les numéros de la Gazette des Armes qui parlaient de la MAATEB et j’ai enfin pu reconstituer complètement le déroulement des évènements. Cela va me permettre d’apporter des précisions et des détails qui m’étaient sortis de la tête. Je vous proposerai donc, la semaine prochaine, une version corrigée, et cette fois-ci complète, de cette histoire.
À la semaine prochaine, donc…

par **CLOSDELIF** Ven 19 Avr - 13:39

Bonjour !
Merci pour ce correctif et complément à venir.
Oui, la mémoire devient plus lourde à gérer avec parfois quelques petites erreurs de piste, comme un disque dur trop rempli...
L'essentiel étant de rester bien opérationnel, les détails ne doivent pas prendre trop d'importance d'après moi du moins!

par ENHABDEC Jeu 25 Avr - 2:05

Bonjour Messieurs,

Comme promis dans un précédent post, je vais vous narrer l’histoire du pistolet Modèle 1777 de la MAATEB telle que je l’ai personnellement vécue. Je tiens à préciser que je peux apporter les preuves de tout ce que je vais écrire ci-dessous : j’ai encore en ma possession tout un tas de documents qui peuvent attester de la véracité de mon récit, dont les photocopies de toutes les factures des fournisseurs avec lesquels j’ai travaillé. Je possède également un double de toutes les commandes que j’ai moi-même traitées.

J’étais passionné depuis mon plus jeune âge par les armes à silex réglementaires. En 1972 – j’ai 27 ans – paraît le premier numéro d’un magazine bimestriel consacré aux armes anciennes, La Poudre Noire, sous-titré Gazette des Armes, fondé par Jean-Jacques Buigné. Tout d’abord imprimé en noir et blanc, sous forme d’un journal de huit pages, il va rapidement devenir un vrai magazine mensuel et prend le nom de son sous-titre, La Gazette des Armes. J’achète immédiatement le magazine dont je deviens un fidèle lecteur. J’y découvre les articles du regretté Jean Boudriot † qui était – et qui reste – LE spécialiste incontesté de l’armement réglementaire français à silex. J’achète ensuite ce que tous les collectionneurs nomment LE BOUDRIOT, son ouvrage en quatre volumes consacré aux armes à feu réglementaires françaises de 1717 à 1918. Je commence alors d’étudier très sérieusement les armes à silex réglementaires, puis je reprends contact avec Jean Boudriot qui a la gentillesse de me parrainer et de me faciliter l’accès aux Archives de l’Artillerie, lesquelles étaient conservées, à cette époque, au fort d’Arcueil. Je me plonge avidement dans ces archives passionnantes où je découvre un monde dont je ne soupçonnais pas la richesse. Les Archives de l’Artillerie ont ensuite été déménagées au Fort de Vincennes où j’ai continué de les étudier pendant des années.

À cette époque, je rêvais de reconstituer artisanalement l’un de mes pistolets favoris, le Modèle An IX. J’avais commencé de réunir toute la documentation le concernant et grâce à une connaissance qui travaillait dans une société de mécanique, j’avais fait tourner quelques ébauches de canons avec leur culasse à vis. J’avais également trouvé des reproductions de garnitures en laiton brutes de fonderie et mon beau-frère avait commencé de fabriquer une ébauche de monture. Restait à régler le problème de la platine. L’étude et la réalisation de ces ébauches se sont étalées sur plusieurs années au cours desquelles j’y ai consacré le plus clair de mon temps libre.

En août 1984, paraît, dans le numéro 132 de la Gazette des Armes, un article de François Vauvillier, assorti d’une analyse technique de Jean-Boudriot, consacré à la réplique française du pistolet modèle 1777 fabriqué par la MAATEB (Manufacture d’Armes Anciennes de Tulle et d’Études Balistiques). Vous imaginez ma surprise et ma joie ! Je me précipite sur l’article et me me rends alors compte, en le lisant, que ce projet avait déjà été évoqué dans la partie magazine du numéro 121 de la Gazette des Armes, en septembre 1983, et que j’étais passé complètement à côté de cette information ! :

Cette toute jeune société avait été créée le 1er janvier 1983. Le code APE (Activité Principale Exercée) était le suivant : Fabrication d’armes de chasse, de tir, de défense. Parallèlement à la fabrication de reproductions d’armes à silex, la société avait prévu de mener des recherches sur le prototype d’une munition moderne auto-propulsive, ce qui explique les mots Recherches Balistiques de sa dénomination. Je n’ai jamais été impliqué dans cette branche de la MAATEB, mais je sais que les recherches en question n’ont jamais débouché sur quelque chose de concret.

Parmi les quelques passionnés ayant présidé à la naissance de cette jeune manufacture se trouvait un colonel de la Garde Républicaine. L’article de la Gazette des Armes soulignait bien l’implication de cette dernière institution : « Cette perspective d’une véritable renaissance de la tradition est encouragée, sinon suscitée [c’est moi qui souligne], par un corps d’élite de l’armée française , la Garde Républicaine, qui s’intéresse de très près à cette possibilité de pouvoir disposer, progressivement, d’une gamme complète d’armes à feu de haute qualité pour ses reconstitutions historiques et ses démonstrations techniques ». On découvrira plus tard que cette perspective se révélera n’être qu’un rêve.
Le colonel de la Garde Républicaine cité plus haut allait avoir une influence prépondérante sur le choix des premiers modèles d’armes à naître. Comme le soulignait l’information de la Gazette des Armes, la France se préparait à célébrer le bicentenaire des traités de Versailles et de Paris de septembre 1783 qui reconnaissaient l’indépendance de la toute jeune Amérique. Or notre colonel travaillait avec les membres du Comité Colbert. Ce comité confidentiel, créé en 1954 par Jean-Jacques Guerlain, regroupait quinze sociétés pionnières du renouveau du luxe français d’après-guerre. Son but était de promouvoir la culture et l’art de vivre français, notamment à l’étranger.

C’est donc lui qui a suggéré à la MAATEB de lancer la fabrication de cette copie du pistolet Modèle 1777, lui faisant miroiter un marché potentiel pour cette arme aux États-Unis, grâce au parrainage prestigieux du Comité Colbert. Il faut également savoir que ce pistolet français avait été copié, à quelques menus détails près, par les Américains qui en avaient fait leur première arme de poing réglementaire sous le nom de North and Chenay Model of 1799. C’était un argument supplémentaire.
Il était même prévu, pour accompagner le pistolet, une réplique du fusil d’infanterie Modèle 1766, identique à ceux que la France avait fourni aux “Insurgents“ et que les Américains ont baptisé “Charleville“, du nom de l’une des manufactures dans lesquelles il était fabriqué. En fait, cette réplique ne sera jamais fabriquée par la MAATEB, qui la remplacera par le mousqueton Modèle 1777, ainsi que nous le verrons plus loin.
Vous noterez que le prototype de cette réplique avait fait sa première apparition publique, en juin 1984 à Paris, lors d’une journée Portes Ouvertes de la Garde Républicaine, ce qui était une sorte de lancement officiel en même temps qu’une bonne publicité.

Mais revenons en août 1984. Voici l’article consacré à la réplique du pistolet modèle 1777 :

Je lis cet article avec jubilation ! Pensez donc : une entreprise français se lançait dans la fabrication de répliques d’armes réglementaires françaises à silex de haute qualité, mon rêve… De plus, la note de seize sur vingt attribuée à cette réplique par mon maître, Jean Boudriot, était, à mes yeux très encourageante pour la suite. Je décide immédiatement d’acquérir cette arme.

Au dos de la dernière page de l’article, je découvre la publicité de la MAATEB annonçant la « reprise de fabrication » du pistolet modèle 1777, précisant qu’il serait vendu en souscription:

Je décide alors de contacter la société afin de demander des informations supplémentaires, mais la page de publicité ne mentionne qu’une adresse postale, sans aucun numéro de téléphone. Après quelques recherches fébriles, je finis par le trouver et j’appelle. Je tombe alors sur le gérant de la société auquel je fais part de mon enthousiasme et je lui indique que j’allais commander un exemplaire de ce fameux pistolet.

Or, il se trouve qu’à cette époque, j’étais au chômage, ayant subi un licenciement économique de la société de matériels pour laboratoires dans laquelle je dirigeais le service commercial. Comme j’en informe mon interlocuteur au cours de notre conversation, ce dernier me propose alors de démarcher des acheteurs potentiels moyennant commission. Je décline son offre, n’étant pas très doué pour le démarchage. En revanche, au cours de la conversation, j’apprends que dans cette toute jeune société, rien n’est encore structuré, tant sur sur le plan administratif que sur le plan commercial.

À ce moment, une idée me vient à l’esprit : et si j’essayais de m’impliquer dans ce projet ? Je tente alors le coup, sans me faire trop d’illusions et je fais donc au gérant de la MAATEB une contre-proposition : je suis libre, je maîtrise la gestion administrative et commerciale et je lui propose donc de travailler pour lui gratuitement jusqu’à ce qu’il puisse me payer. À mon agréable surprise, il accueille ma proposition de façon positive ! L’aventure commence et vous allez constater qu’elle n’est pas de tout repos…

En effet, lorsque je commence à travailler pour la MAATEB, dès le mois d’août, je découvre que tout est à faire : le pistolet modèle 1777 n’existe qu’à un seul exemplaire, le prototype ! Dans l’article de la Gazette des Armes, il était écrit : « Nous avons à faire à une réalisation entièrement artisanale, effectuée par une réunion de spécialistes travaillant sans divers ateliers de Tulle et d’autres villes de France à forte tradition artisanale ». En fait, je découvre que la fabrication est confiée à trois artisans armuriers de Champagne-au-Mont-d’Or, dans la banlieue lyonnaise. Il s’agit du talentueux Raphaël Huard, (bien connu pour sa production de moules à balles Lynx) aidé de son fils et d’un ouvrier. En revanche, tout est à mettre sur pied : le montage des gammes de fabrication, les contacts avec les différents fournisseurs, la réception, le classement et le suivi des commandes.

De plus, l’arme est proposée en deux versions :

— Version « Commémorative », au prix de 4 500 francs, livré en coffret de noyer massif, charnière et serrure en laiton vieilli, clé en fer, garniture intérieure en velours bleu uni, avec le nom du modèle et celui de la Manufacture en lettres d’or frappées au balancier ; coussin de protection en mousse revêtu de moire bleue ; accompagné du livret, du certificat d’épreuve à la poudre noire et du certificat de garantie.

— Version en « Kit », au prix de 3 000 francs, livré une valise en bois gainée de plastique noir, charnières, serrures et coins de protection en métal laitonné, 2 clés, garniture intérieure en mousse haute densité floquée, couleur noire, avec empreintes contenant les différentes pièces, notice de montage, livret, certificat d’épreuve poudre noire et certificat de garantie.

Une nouvelle publicité, est publiée, en septembre 1984, dans le numéro 133 de la Gazette des Armes :

Elle propose les deux versions, le tout assorti de modalités de paiement échelonné afin d’encourager les souscriptions. Les délais annoncés sont de trois mois, à réception de commande, pour l’arme montée et de deux mois pour l’arme en kit. On va voir que ces prévisions se révèleront beaucoup trop optimistes, d’autant que va apparaître un nouvel élément qui va venir les bousculer : le lancement du mousqueton modèle 1777. Ce dernier est en majeure partie dû au colonel de la Garde Républicaine qui, tout à son désir de le proposer aux Américains, presse le gérant de la MAATEB, qui va lui céder. Il le poussera également à lancer une reproduction du sabre de hussard modèle 1776. Nous verrons plus bas comment ces deux projets vont virer à la catastrophe.

Donc, dans le numéro suivant de la Gazette des Armes, (N°134, août 1984) est publié un article de Jean Boudriot traitant de la nouvelle réplique de la MAATEB, le mousqueton de cavalerie modèle 1777. Comme le pistolet, ce dernier reçoit la note encourageante de seize sur vingt et fait même l’objet de la couverture du magazine :

Bien entendu, l’article est accompagné d’une publicité qui présente le mousqueton et qui propose une offre exceptionnelle de règlement valable jusqu’au 15 octobre suivant, assortie d’une possibilité de faire personnaliser les armes gratuitement :

Les délais annoncés sont de trois mois à dater de la commande. Nous sommes en août 1984 et la fabrication est encore dans les limbes !

Elle sera suivie de plusieurs autres :

La publicité ci-dessus paraîtra , toujours dans la Gazette des Armes, dans les numéros de novembre et décembre 1984 et dans les numéros de janvier, février, mars et avril 1985.

Je pense, pour ma part, que le lancement du mousqueton, alors que la fabrication du pistolet n’a même pas démarré, est une erreur, mais je ne suis pas le décideur final. Cependant, loin d’être découragé par cette situation, tout à mon enthousiasme, je fonce ! Le gérant de la MAATEB n’ayant pas le temps matériel de s’occuper lui même en détail de l’opération, me fait confiance et me laisse tout organiser. Bien entendu, je le tiens fidèlement au courant de l’avancement du projet. Je commence à travailler dans un bureau mis à ma disposition par l’un de ses amis, rue de Turbigo, dans le 11e arrondissement de Paris. Cet ami, également intéressé dans le projet, dirige une équipe de dessinateurs industriels, lesquels, le moment venu, dessineront les deux planches du livret qui va accompagner le pistolet. Tout le travail que je vais décrire en détail ci-dessous va s’étaler sur plusieurs mois.

Je commence par organiser tout l’administratif : je crée une fiche synthétique qui me permet d’enregistrer et de suivre les commandes des clients :

Bien entendu, je fais tout à la main… je n’ai pas d’ordinateur. D’ailleurs, à cette époque, les micro-ordinateurs ont encore balbutiants… Cette fiche me permet de suivre une commande, de sa réception à sa livraison ; j’ai même prévu des cases pour les retards !

Je m’occupe ensuite de monter les gammes de fabrication. Je descends rencontrer Raphaël Huard à Champagne-au-Mont-d’Or. Ce dernier est chargé du montage complet de l’arme et de sa finition. C’est lui qui fait exécuter les ébauches de poignées en noyer, qui les finit et qui les ajuste. Pour ma part, je suis chargé de lui fournir les pièces métalliques qui doivent être réalisées en fonte à cire perdue : la platine en laiton (ou coffre), les différentes pièces du mécanisme, la bride poignée, la calotte, le pontet et le crochet de ceinture. Je dois également fournir les canons complets, avec leur culasse, la baguette et toute la visserie. Comme on peut le constater, ce n’est pas une petite affaire !

Je prends donc contact avec les différents fournisseurs afin de faire réaliser toutes ces pièces. Je discute technique, je négocie les prix, je passe mes commandes et surveille les délais de livraison. Les différentes pièces sont livrées brutes, directement chez Raphaël Huard qui les polit, les assemble et en assure la finition. Tout le travail est réalisé à la main, y compris le polissage, dans le respect des traditions artisanales du XVIIIe siècle. Je descends régulièrement à Champagne-au-Mont-d’Or afin de suivre les fabrications et discuter avec Raphaël Huard pour résoudre les problèmes qui pourraient survenir. Je vais également monter les gammes de fabrication du mousqueton.

Le problème se pose de savoir quels marquages nous allons apposer sur cette réplique. Nous décidons, après consultation de nombreuses personnes – dont certaines font autorité en la matière – de procéder comme suit : seules les gravures de la queue de culasse et du coffre sont copiées sur des modèles authentiques.
Quant aux différents poinçons, je les ai moi-même dessinés dans le style de l’époque, puis je les fait réaliser par un graveur afin que l’on puisse les frapper à la main. J'ai encore en ma possession la plaque en laiton sur laquelle j'ai réalisé les essais de frappe des poinçons :

Voici les photos de quelques marquages du pistolet :

Pour le détail complet des dessins de ces poinçons et de leur emplacements, se reporter au « Mémoire » que j’ai posté plus haut.

Il était prévu que ce pistolet soit accompagné d’une notice. Compte tenu de la qualité de l’arme, il était hors de question de fournir quelques feuilles imprimées. Je choisis donc de réaliser un document qui soit à la hauteur de la qualité de l'arme : j’approfondis mes recherches sur le modèle 1777, puis j’écris un « Mémoire » historico-technique à la façon du XVIIIe siècle, tant par le style de l’écriture elle-même que dans la mise en pages et les illustrations. Je réalise moi-même la maquette de ce livret, je le fait imprimer sur un superbe papier, puis j’en relie moi-même tous les exemplaires à la main, à l’aide de deux rubans de soie bleue, comme sont reliées un certain nombre de documents d'époque conservées aux Archives de l’Artillerie de Vincennes. Ce mémoire est accompagné de deux planches représentant le pistolet et son mécanisme sous forme d’éclaté.

Toujours compte tenu du niveau de qualité de l’arme, il faut la livrer dan un « écrin » digne d’elle.. Je choisis donc de faire réaliser un coffret « à la française », en noyer, garni de velours bleu :

Un coussin en mousse, recouvert de moire bleue, empêche le pistolet de bouger et protège le fond du couvercle :

Le fond du couvercle est également garni de velours bleu sur lequel sont frappées, en lettres d’or à froid, les mentions :

et dans un cartouches carré, le nom de la manufacture :

Ce coffret est garni d’une serrure à clef.

Pour ce qui concerne le kit, nous choisissons une valise plus moderne, en bois gainé de plastique noir, charnières, serrures et coins de protection en métal laitonné, 2 clés, garniture intérieure en mousse haute densité floquée, couleur noire, avec empreintes contenant les différentes pièces. Je ne possède malheureusement aucune photo de cette valise dans mes archives.

Avant de continuer, je vais vous fournir un état des commandes dont je me suis occupé jusqu’à ma démission de la MAATEB. Cela vous permettra d’évaluer la quantité de travail que j’ai dû fournir pour faire face.

COMMANDES DE PISTOLETS

— du 3 au 30 août 1984 : 12 pistolets montés

— du 4 au 27 septembre 1984 : 16 pistolets montés et 7 pistolets en kit

— du 4 au 25 octobre 1984 : 11 pistolets montés et 13 pistolets en kit

— du 5 au 20 novembre 1984 : 2 pistolets montés et 3 pistolets en kit

— fin décembre 1984 : 1 pistolet monté

—l e 8 janvier 1985 : 1 pistolet monté

—du 18 au30 mars 1985 : 7 pistolets montés

— le 2 avril 1985 : 1 pistolet en kit

Soit un total de 50 pistolets montés et 24 pistolets en kit.

COMMANDES DE MOUSQUETONS

—du 14 septembre 1984 au 1er mars 1985 : 15 mousquetons montés et 18 mousquetons en kit

Mais revenons au début de l’aventure, c’est-à-dire au mois d’août 1984. Je me lance à fond dans le travail afin de tenter de tenir les délais de livraison annoncés dans les publicités. Mais cela ne va pas être facile, car je suis tributaire d’abord des délais des fournisseurs extérieurs et ensuite, de la capacité de travail de l’atelier de Champagne-au-Mont-d’Or : n’oublions pas que Raphaël Huard, malgré l’énergie qu’il déploie avec son fils et son ouvrier ne peut pas faire de miracles s’il veut fournir un travail de haute qualité. Je me rends vite compte de ce qu’il va être impossible de tenir les délais annoncés et dès le début du mois de novembre, je commence d’envoyer des lettres aux premiers clients afin de les avertir du retard estimé.

Autre complication, et non des moindres, le gérant de la MAATEB, toujours « aiguillonné » par le colonel de la Garde Républicaine, décide de lancer la réplique d’un sabre de hussard du modèle 1776 afin d’accompagner le pistolet et le mousqueton ! Je décide alors de contacter Michel Pétard pour lui demander s’il accepterait de parrainer et d’aider la MAATEB à faire réaliser la copie d’un sabre de hussard du modèle 1776. Je lui demande, par la même occasion, s’il accepterait de réaliser lui-même la gravure des queues de culasse des pistolets.
Petit rappel, pour les plus jeunes d’entre vous : Michel Pétard est LE spécialiste incontesté et mondialement connu des armes blanches réglementaires françaises, un dessinateur hors pair et un passionné du XVIIIe siècle. Devant mon enthousiasme, il accepte de me recevoir et j’ai donc la joie de faire la connaissance de l’un de mes auteurs favoris. Nous deviendrons très vite amis et je travaillerai avec lui, plus tard, lorsque je serai rédacteur-en-chef de Tradition Magazine. Mais fermons la parenthèse…

Je lui ai donc apporté les canons et sur chaque queue de culasse, il a déposé une couche de vernis. Il a ensuite dessiné, à main levée, la date de l’année du modèle, 1777, puis il l’a gravé à l’acide :

Pour ce qui est de la fabrication du sabre de hussard Modèle 1776, le problème principal était de faire réaliser une lame parfaitement conforme au modèle original. Il a donc d’abord dessiné un plan détaillé (un bleu) de cette lame à l’échelle grandeur. Puis nous avons contacté les dirigeants de la société France Lames, un fabricant de lames de fleurets et de sabres pour l’escrime sportive. Lors de notre visite, nous leur avons demandé de fabriquer des étampes afin de reproduire la lame. Nous leur avons fourni le plan réalisé par Michel Pétard et ce dernier leur a confié une lame authentique afin qu’elle puisse servir de modèle. Nous leur avons bien spécifié que la lame authentique n’avait pas la bonne longueur, ayant été raccourcie de cinq centimètres. Il fallait donc se fier uniquement au dessin de Michel Pétard.
Et que pensez vous qu’il arriva ? France Lames ne s’étant pas fié au plan de Michel Pétard, fournit un prototype de lame trop court car copié sur la lame authentique ! De plus, la qualité de la fabrication était moyenne : la lame était mal équilibrée en raison d’une pointe trop lourde et son talon était défectueux. Michel Pétard refusa donc de donner son aval à cette fabrication et cessa de s’en occuper. Cela n’empêchera pas la MAATEB de le proposer à ses clients, comme nous le verrons plus loin.

En novembre 1984, je fais réaliser un stand d’exposition entièrement démontable afin de pouvoir présenter les armes dans les salons Je complète et améliore ce stand de mes propres mains en fabricant des plaques transparentes de protection en plexiglas, montées sur des plots cylindriques, également en plexiglas, afin de protéger les armes exposées. Ce stand sera utilisé pour la première fois au VIIIe Salon International de l’Arme Ancienne et de Collection qui aura lieu dans le Manège Royal,à Saint-Germain-en-Laye les 23, 24 et 25 mars 1985 :

Ce salon sera une occasion supplémentaire de faire connaître la MAATEB au grand public et de prendre quelques commandes.

Cette (mauvaise) photo est parue dans un petit article rendant compte du Salon de Saint-Germain, dans le numéro 141 de la Gazette des Armes. Vous pouvez y apercevoir le stand évoqué plus haut et votre serviteur (à gauche) ainsi que le gérant de la MAATEB (au centre)

Mais revenons à la suite de l’histoire. Nous avions pris un retard important, pout toute les raisons que j’ai évoquées plus haut, et je devais essayer de faire patienter les clients qui commençaient à réclamer. Je n’ai pu commencer d’expédier les premiers pistolets qu’au début du mois de février 1985.
Dans le numéro 140 de la Gazette des Armes d’avril 1984, la MAATEB fait paraître une publicité dans laquelle elle présente aux clients ses excuses pour les retards de livraisons en tentant de les justifier par par son souci de respecter son engagement de qualité. Elle en profite pour annoncer une augmentation des prix et annonce de futurs modèles à venir :

Cette publicité sera de nouveau publié en mai 1985 dans le numéro 141 de la Gazette des Armes.

Mais le problème principal qui est survenu est le suivant : si j’étais l’organisateur des fabrications de la MAATEB et, à ce titre, l’interlocuteur de ses différents fournisseurs, en revanche, je n’étais pas responsable du paiement des factures, ne disposant pas de la signature. Or, au bout de quelques mois, j’ai commencé de recevoir des réclamations de fournisseurs dont les factures n’avaient pas été honorées. Je me suis alors douté de ce que la MAATEB devait avoir des problèmes de trésorerie.
De plus la fabrication du mousqueton posait de plus en plus de problèmes et n’avançait pas : je me suis alors rendu compte qu’il n’allait probablement pas être possible de le produire… et la suite m’a, hélas, donné raison ! Je commençais de voir un désastre se profiler l’horizon et j’ai alors suggéré au gérant que nous achevions les fabrications et la fourniture des pistolets et que nous laissions tomber la fabrication du mousqueton et remboursions les acheteurs.
Il n’a pas voulu m’écouter et s’est entêté, me disant qu’il allait obtenir des subventions. Comme ses explications et son comportement m’ont parues louches, j’ai décidé de démissionner de la société, ne voulant pas que mon nom soit associé à un comportement que je jugeais irresponsable et, pour tout dire, pas très clair. N’oubliez pas que j’étais en première ligne avec les fournisseurs et que c’est moi qui recevaient leurs réclamations. Tenant à protéger ma réputation, je suis donc parti le 30 avril 1985, en travaillant jusqu’au bout : j’ai procédé à ma dernière expédition de pistolet (le numéro 0021) le 27 avril.
Finalement, j’ai donc travaillé gratuitement pour la MAATEB pendant six mois, d’août 1984 à janvier 1985. Je n’ai été payé qu’en février mars et avril 1985. Quant à mes doutes concernant l’honnêteté du gérant de la MAATEB, ils ont été confirmé vingt-cinq ans plus tard, lorsque je suis parti en retraite : j’ai alors appris, par la CNAV, que mon ex-patron n’avait pas payé les cotisations sociales de mon salaire ! Heureusement que j’avais gardé mes trois bulletins de paie…

Après ma démission de la MAATEB, j’ai prévenu Raphaël Huard en lui en expliquant les raisons et je l’ai mis en garde. Il m’a dit qu’il n’avait pas de problème avec la MAATEB et qu’il allait continuer tant qu’il serait payé pour son travail. Et est arrivé ce qui devait arriver : il s’est retrouvé, lui aussi, avec des factures impayées. Il alors prévenu le gérant de la MAATEB qu’il arrêtait de travailler pour lui et qu’il ne livrerait les armes finies en sa possession que contre le paiement de ses factures. Il a finira obtenir satisfaction et décidera, fort de son expérience acquise avec le pistolet 1777, de se lancer dans la fabrication de répliques à silex pour son propre compte. Nous aurons l’occasion d’en reparler plus loin…

Mais l’histoire de la MAATEB n’est pas encore finie, pas encore… Le gérant décide alors de confier les fabrications à un autre armurier et de les rapatrier à Tulle, ayant apparemment réussi à obtenir une ou des subventions. Mais il est bien obligé de faire face à la réalité concernant le mousqueton 1777, comme le prouve la publicité qu’il fait paraître dans le numéro 142 de juin 1985 de la Gazette des Armes :

Il y annonce le report de la fourniture du mousqueton modèle 1777 au premier semestre de 1986. Ce qui ne l’empêche pas de promettre la mise en vente, pour octobre1985, d’un pistolet modèle An IX et d’un mousqueton de hussard modèle 1786 pour Noël 1985 !
De plus, toujours en recherche de financement, il lance le Club MAATEB auquel on peut adhérer moyennant une cotisation de 1 000 francs donnant droit à une réduction de 500 francs sur les deux prochains achats ! Mais cette fuite en avant n’est pas encore terminée, comme la suite va vous le montrer.

La publicité parue dans le Gazette des Armes numéro 143, de juillet 1985, ne fait plus qu'une demi-page et se contente d’indiquer que le pistolet modèle 1777 est désormais en stock :

Dans le numéro 144 de la Gazette des Armes d’août 1985, un petit rédactionnel publicitaire rappelle l’existence du fameux pistolet modèle 1777 et promet des nouveaux modèles à venir. On notera également que, dans le souci d’attirer des collectionneurs moins fortunés, la MAATEB propose une version du pistolet monté sans coffret ni livret. Même demi-page publicitaire que dans le numéro précédent :

Dans la Gazette des Armes numéro 145 de septembre 1985, parution d’une demi-page en couleurs en quatrième de couverture :

Elle sera répétée dans le numéro 146 d’octobre 1985

La demi-page noir et blanc publiée dans les numéros 147 et 148 de novembre et décembre 1985 voit apparaître le pistolet modèle An IX, le mousqueton de hussard modèle 1786 et le sabre de hussard modèle 1776. :

Dans le numéro 149 de la Gazette des Armes de janvier 1986, paraît un article de Daniel Fernay : c’est le pseudonyme de Stéphane Ferrard †, collaborateur de la Gazette et spécialiste des engins blindés. L’article en question est consacré à l’armement des hussards présenté au travers des productions de la MAATEB. Le mousqueton modèle 1786 et le sabre modèle 1776 sont présentés dans une belle photo en couleurs :

Son article est élogieux, mais son analyse du prototype du sabre modèle 1776 montre qu’il est plus familiarisé avec les chars qu’avec la fabrications des armes blanches du XVIIIe siècle. En effet, il fait un éloge appuyé du prototype de sabre fourni par France Lames, prétendant que (je cite) « … le forgeur a réalisé un exploit ». Je rappelle (voir plus haut) que Michel Pétard avait refusé de valider le prototype en question, non seulement parce que la lame était trop courte, mais également parce qu’il jugeait que la qualité de la fabrication était moyenne. Or, l’auteur de de l’article, écrit : « Mais il faut savoir que la MAATEB a mis tous les atouts de son côté. En effet, Michel Pétard a accepté d’assumer le projet d’un bout à l’autre contre l’assurance, éthique oblige, d’un contrôle sur les pièces produites, qu’il s’agisse des lames, de la monture, de la poignée et du fourreau ». Comme je suis toujours en contact avec Michel Pétard, je lui ai téléphoné pour lui parler de cet article. Il m’a confirmé qu’il avait effectivement accepté d’assumer le projet, mais qu’il y avait renoncé après avoir vu et analysé le prototype de la lame. Il m’a par ailleurs précisé qu’il avait vu les divers éléments de la monture qui, eux étaient corrects, mais qu’en revanche, il n’avait vu aucun fourreau.La façon dont l’auteur de l’article présente la chose laisse entendre que Michel Pétard est toujours impliqué dans le projet, ce qui est totalement faux.

Par ailleurs, il prétend qu'il s’est rendu au Musée de l’Armée afin de le confronter le prototype à un sabre authentique et il écrit : « Résultat absolument surprenant, sauf les poinçons. Nous sommes en présence de jumeaux absolus ! ». On croit rêver ! Lorsque j’ai lu cette affirmation à Michel Pétard, il a bien ri. Et de conclure que cet article n’était qu’un rédactionnel publicitaire destiné à aider la MAATEB.

Un détail à noter : dans la dernière légende de l’article, l’auteur écrit (je cite) « Autre surprise, les quinze premiers mousquetons seront munis de canons d’époque, dont un petit lot a été retrouvé dans une vieille grange par le manufacturier ». J’ignore si cette information est vraie, mais elle pourrait effectivement être à l’origine des bruits qui ont couru à propos de l’utilisation de pièces d’époque pour fabriquer les répliques de la MATEB. Pour ma part, je peut affirmer que pendant la période où je me suis occupé des fabrications, aucune pièce d’époque n’a été utilisée.

Dans le même numéro, une demi-page publicitaire de la MAATEB :

On notera que cette publicité indique sur toutes les armes sont en stock, à l’exception du mousqueton de cavalerie 1777 qui, décidément, aura été « L’Arlésienne » de la MAATEB. Ce quart de page sera publié à l’identique dans le numéro 150 de la Gazette des Armes de février 1986 et ce sera la dernière publicité de la MAATEB.
En mars 1986, la MAATEB va participer au IXe Salon International de l’Arme Ancienne et de Collection, qui se tient, comme tous les ans, dans le Manège Royal de Saint-Germain-en-Laye :

Ce sera son « chant du cygne »… En effet la société fermera définitivement ses portes le 21 août 1986.

J’ai indiqué plus haut qu’après avoir cessé de travailler pour la MAATEB, Raphaël Huard avait décidé de se lancer dans la fabrication de répliques à silex pour son propre compte. Il se trouve qu’à force de travailler ensemble, nous avions appris à nous connaître et à nous apprécier mutuellement. Bref, nous étions devenus amis. Je l’ai donc aidé à réaliser son projet en trouvant le nom de sa société, la M.A.R.S. (Manufacture Artisanales de Réglementaires à Silex). J’en ai également dessiné le logo en m’inspirant d’un dessin antique dans le style XVIIe siècle et en lui fabricant les maquettes de ses publicités :

Or, il se trouve que Raphaël Huard avait décidé d’exposer, pour la première fois, les productions de la MARS au IXe Salon International de l’Arme Ancienne et de Collection de Saint Germain-en-Laye et que je l’ai accompagné. Nous nous sommes retrouvés face à face avec le stand de la MAATEB ! Ambiance…

Et dans le numéro 153 de la Gazette des Armes de mai 1986, la MARS publiant sa première publicité, réalisée par mes soins :

Mais l’histoire de la MARS est une autre histoire…

Une dernière anecdote, malgré tout. Vous connaissez le proverbe « Ce sont toujours les cordonniers les plus mal chaussés ». Et bien il s’est révélé juste, en ce qui me concerne. En effet, après avoir travaillé avec acharnement pour aider la MAATEB à créer le pistolet modèle 1777, je suis parti sans en avoir reçu un exemplaire. C’est Raphaël Huard qui, quelques mois plus tard, ma offert un pistolet modèle 1777 de sa propre production :

Mais j’ai quand même réussi à acquérir un pistolet modèle 1777 de la MAATEB. Il y a quelques année, j’en découvre un, en coffret, en excellent état, sur NaturaBuy. Je me suis dit qu’en ayant passé autant de temps et mis autant de passion pour le faire fabriquer, je méritais bien d’en posséder un… et j’ai craqué, je me le suis offert ! C’est l’exemplaire qui porte le numéro de série 0027, dont les photos s’illustrent mon texte (voir plus haut).

Pour finir, je vous communique le nombre des pistolets modèle 1777 que j’ai expédié ou livré moi-même pendant que je travaillais pour la MAATEB :

— 25 pistolets montés, avec coffret et livret
— 15 pistolets version kit

Soit un total de 40 armes. J’ajoute que j’ignore totalement le type et le nombre d’armes effectivement vendues par la MAATEB après ma démission. J’ignore également dans quelles conditions s’est déroulée la fermeture de la société.

Voilà Messieurs, c’est la fin de cette longue histoire. Veuillez me pardonner si j’ai été trop long, mais le fait de remettre le nez dans cette aventure m’a donné l’envie de la raconter avec le maximum de détails.

That all, Folks !

par Jeppesen Jeu 25 Avr - 16:28

Merci Enhabdec, récit très documenté et précis, comme toujours lorsque tu te "livres" à ce genre d'exercice.

Je pense que nos amis auront là tous les détails qu'ils pouvaient souhaiter sur le sujet.

Mais voilà que cela me donne furieusement "envie" d'un pistolet 1777, original ou MAATEB, voir MARS....la chose ne va pas être évidente, à première vue Sad

par tadayoshi Jeu 25 Avr - 16:41

Je te remercie infiniment pour nous avoir conté cette histoire , je n'imaginais pas en apprendre autant en ouvrant ce post, c'était tout à fait passionnant. Mon exemplaire arrive lundi , j'ai hâte!

par **CLOSDELIF** Jeu 25 Avr - 21:01

La lecture de tout cela est un régal!
Merci......

par cromagnon 07 Hier à 12:48

hello
tu as participé a une belle aventure et c'était aussi très passsionnant de lire ce sujet
Pistolet 1777 MAATEB - Page 3 3794301464

par EKAERGOS Hier à 15:37

En résumé ; et sans mauvais esprit Pistolet 1777 MAATEB - Page 3 3170437791

:finalement je trouve cette "aventure industrielle"....très française Pistolet 1777 MAATEB - Page 3 2146573937

C"est à dire un projet ambitieux avec un haut niveau de qualité qui mobilise des bonnes volontés très motivées ...et qui aboutit....à ce qui vous a été relaté plus haut Sad

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