Allez, encore un Suisse. Enfin, presque...

Bonjour les amis,

J'en ai pas pour longtemps.
Juste vous présenter mon fusil Suisse modèle 1867 Peabody, calibre 10,4x38R.
Un vrai fusil réglementaire Suisse, mais de fabrication 100% US :



Un fusil à l'esthétique incroyable, il y a longtemps que j'en voulais un.
Et celui-ci est en percussion centrale !

Et en plus, le fusil Peabody est vraiment passionnant et très caractéristique des premiers systèmes de culasse mobile américains nés pendant ou juste après la guerre civile US : les systèmes Sharps, Henry, Spencer, Snider, Berdan, Remington ... et Peabody, etc, etc ...

Calibre obsolète ? pas grave : j'ai un certain goût pour tâcher de faire revivre les cartouches anciennes : 577 Snider, 43 Egyptien, 10,4x38 Vetterli, 11 mm Gras.
(À propos, faudra que je vous parle du 43 Egyptien...)

Mais revenons à mon fusil pour un petit tour en photos.

C'est parti.

La platine, on devine encore le jaspage que le chien a mieux conservé. Aucun marquage.


La culasse ouverte a conservé son bronzage.
Notez la lame de l'extracteur-éjecteur au bout de la culasse.
Remarquer que le cran de mire de la hausse est décalé sur la gauche. :


Le levier de pontet / sous-garde permettant d'ouvrir et de fermer la culasse.
Le mouvement est net et presque dur, sans jeu, le ressort est hyper ferme.
C'est pas un peu fermé ou à peine ouvert. Non, c'est On ou OFF. Point.
Le boîtier jaspé est sans aucun marquage de ce côté :


Le boîtier côté gauche montre un marquage de patent US.
On remarqua aussi la petite hausse à cadran qui sent bon l'Helvète.
À noter également la courte barrette vissée au boîtier et à la crosse, faisant pendant à la platine pour bien assurer la crosse.
Les 3 vis visibles sur le boîtier correspondent aux axes des pièces mobiles. J'y reviendrai plus tard :


Le marquage de patent du boîtier, malheureusement décapé griffé par un précédent propriétaire un peu brutal.


Traduction rapide :

Sur le canon : le pied de hausse et le matricule de l'arme. Ce matricule a été apposé à son arrivée en Suisse. 
La hausse est posée à queue d'aronde.
Le matricule est répété sur la monture.
Observons que le canon est rond = c'est le canon d'origine US des 15 mille exemplaires achetés d'urgence.
Les armes ayant un canon hexagonal ont reçu un canon neuf en 1877 et leur millésime devient 1867/77 et seront versées aux troupes du Génie.


La partie inférieure du boîtier et de la monture montre deux marquages :
- le matricule de l'arme sur la monture
- le poinçon E devant la vis de fixation de la plaque support de l'extracteur-éjecteur.


Photo de la poignée montrant le levier formant pontet et, derrière la pièce de détente et sa vis de fixation.
Sous la poignée est répété le matricule de l'arme.
Le levier est jaspé, la pièce de détente est bronzée :


La crosse vue de gauche.
On note l'excellent état du bois et sa patine :


La crosse vue de droite, montrant le poinçon M+ au centre. 
Ce poinçon est celui du colonel de l'armée Suisse Mischler, négociateur de l'achat aux USA et en charge de l'importation des fusils Peabody en Suisse :


Les garnitures du canon, grenadière et embouchoir.
Les pièces portent la majuscule U poinçonnée sur leur partie droite. Ceci pour indiquer le sens de remontage : le fusil posé sur la crosse on doit lire la lettre dans le bon sens. Ce poinçon U (UP) est d'origine US.
Notons aussi le maintient des pièces par un ressort à épaulement et à pivot.


L’intérieur du canon :


Enfin, voici les mensurations du fusil, quasiment celles d'un Chassepot ou d'un Remington Egyptien :


Ici se termine la visite de ce très beau fusil Peabody modèle 1867.
À peine quelques gnons et éraflures sur la monture. Bronzage du canon à peine atténué, action ferme, aucun jeu entre les pièces mobiles, crans du chien bien nets, tous marquages bien présents.
Je dis que l'arme est magnifique.

Dès que possible, l'arme ira au pas de tir et on verra ce qu'elle a dans le ventre.

D'ores et déjà, je me suis fait une dizaine d'étuis juste pour lui : des étuis 10,4x60R neufs que j'ai passés au calibreur Lee, après avoir retiré l'olive de désamorçage.

Voici un étui :


Eh oui ! C'est que les étuis du Vetterli basés sur du 348 W ou du 8 Lebel ne sont pas acceptés par le Peabody.
1 les culots doivent rester suffisamment minces à cause de la culasse qui remonte au raz du drageoir.
2 la chambre du Peabody n'accepte que les étuis strictement aux cotes de collet les plus étroites : une cartouche expérimentale montée avec la balle en .431 (que je tire sur le Vetterli) ne chambre pas. Collet trop élargi par la balle. Tolérance zéro.

Donc, c'est un peu comme pour le Gras. Il faut une balle rétreinte du culot. Faudra un moule dédié ...

Enfin, avant de terminer, il y aura une suite à ce post : le démontage - remontage des pièces mobiles.
C'est pas de la tarte, mais j'ai enfin pigé la manip.
Indispensable si on veut pouvoir entretenir le fusil, par exemple à l'issue d'un tir.

Voilà. 

J'espère vous avoir intéressés et même, j'oserai dire : apportés quelques éléments pour mieux connaître l'arme.

À bientôt !

ton fusil est superbe , bonne pioche .

Tu nous gâtes !!!

Merci de vos retours.  

Vous avez mérité un bonus.  

Voici l'aperçu de mes 6 fusils Suisses classés par millésimes du plus ancien (le Peabody) au plus récent (le Mq 31) :



A bientôt

Je vais en remettre une couche.

L'âme-sœur (lame-sœur) du Peabody est arrivée !



C'est une jolie baïonnette modèle 1863-69.
Cette baïonnette est interchangeable sur les fusils 1863/67, les fusils 1867 Peabody et les fusils 1869/71 Vetterli.
Remarquer les restes de la finition bleutée au fond des angles de la lame :




Baïonnette à douille et lame quadrangulaire.
Le coude le la lame est de section ovale, un peu comme sur notre baïonnette modèle 1847.

Les marquages sont bien conservés.
Matricule sur la douille et poinçon W sur le coude :


Poinçon S à la croix fédérale.
La photo est dans le bon sens : la majuscule S est à l'envers :


La voici montée à sa place, le guidon servant de tenon.
L'assemblage est aisé et une fois verrouillé : sans le moindre jeu :


Voila.

Une bonne chose est faite !

A bientôt !

Bravo cher Saint ÉTIENNE. Belle brochette !

je t'en mets un de coté ....pour compléter un jour ton magnifique ensemble .

Waou !

Magnifique cette carabine !

La conversion 22LR du K31 ? ... mon Dieu, qu'elle est jolie !  

Merci de l'avoir extraite du bunker rien que pour nous !  

J'ai les yeux qui pique !