Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
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Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Bonsoir chers amis paléotireurs aux armes anciennes.
Aujourd'hui, je vous présente un fusil largement mal connu :
Je précise : c’est un fusil de voltigeurs, mais … il a reçu une hausse ? Comme les carabines, alors ?
Les bons vieux fusils Mle 1853 et 1853 T n'ont pas de hausse mais un cran de mire dressé au ras de la culasse … kesako ?
Voir le Boudriot :
Alors, alors ? Qu’est-ce que c’est ?
Eh bien c’est marqué dessus :
Mle 1853 T car. Et ça vous fait une belle jambe, car (quasiment) personne ne sait ce qu’est un fusil Mle 1853 T car.
Parce que les fusils 1853 T car sont - et c’est très dommage - largement passés sous les radars de J. Boudriot, mais aussi de R. Marquiset, P. Lorrain et tutti quanti. Du coup, question infos, c'est dem...de-toi.
Donc, ces armes, (car il existe aussi des fusils 1842 T car et j’ai connu même un fusil 1822 T car) ne sont décrites par pratiquement personne.
L’ouvrage passionnant de Puaud et Méry sur les armes de La Défense Nationale est le seul que je connaisse à mentionner (p 61) l’existence de fusils T car malgré quelques inexactitudes. Et on n’a quasiment aucune information quand à l’histoire de ces armes particulières.
On en voit passer de temps en temps sur les sites d’enchères, Expertissim, Malafosse, Ader, etc … Mais là, à part 2 lignes de description minimaliste, on n’a rien.
Je vais d’abord vous présenter ce fusil, puis, dans un second post, nous verrons l’hypothèse que j’ai formée sur son origine, après pas mal de temps à chercher des traces. Enfin, nous complèterons par un aperçu du tir de cette arme.
Voici la description du fusil :
Ce fusil Modèle 1853 T car est un fusil d’infanterie long d’1,421 mètre. Il pèse 4,200 kg sans baïonnette (avec bretelle)
Il a un canon rayé de 4 rayures plates de 7 mm de large tournant de droite à gauche avec un pas de 2 mètres. Classique.
La particularité est que les rayures sont de profondeur progressive de 0,2 mm à la bouche et de 0,5 mm à la culasse.
Le calibre du canon en sortie de bouche est de 17,8 mm au plat des rayures. Aucune usure.
Le canon porte une hausse réglable à planchette articulée et cran de mire sur curseur, portant des graduations de 150 à 900 mètres.
Devant la masselotte le canon est marqué S.1853 et MI, et de l’autre côté, le matricule 1102 et 2 poinçons de réception.
Marquages réglementaires aux endroits réglementaires.
La queue de culasse porte le marquage du modèle : Mle 1853 T car, le T surmontant l’abréviation ‘car’.
La platine ‘en arrière’ est marquée de la Manufacture Impériale de St Etienne. Elle porte à l’intérieur le millésime 1857.
La crosse porte à droite un macaron de réception avec cheville en buis, puis un second macaron et la mention ST ETIENNE parallèle la plaque de couche.
De l’autre côté, on peut encore lire le matricule 1102 frappé parallèlement à la plaque de couche.
Le canon est assuré sur la monture par 3 garnitures classiques, capucine, grenadière et embouchoir, garnitures retenues par leurs ressors à pivot.
La baguette à tête de clou est du modèle apparu en 1857, puis généralisé pour toutes les armes longues dès 1860 (Hormis les mousquetons).
Enfin une baïonnette Mle 1847 NT - M vient se fixer sur l'habituel tenon brasé sous la bouche. Cette baïonnette est tout aussi spécifique que le fusil.
Résumons les particularités de l’arme et de sa baïonnette par rapport à un fusil Mle 1853 T normal :
1 un marquage de modèle 1853 T car
2 un rayage progressif.
3 une hausse réglable copiée sur celle des carabines 1842 et 1853.
4 une baïonnette spécifique Mle 1847 NT-M.
Avant tout, voici un reportage en images.
Trois vues de l’arme, baïonnette au canon. Dans l’ensemble, ce fusil est resté en très bon état.
On reconnaît sans peine la silhouette classique des fusils français d’infanterie de 1840 à 1857.
À ce niveau, seule la hausse sur le canon est … une nouveauté sur un fusil :
Vue de biais de la platine et de la hausse.
Remarquez la forte embase de cette hausse et son implantation … juste devant les pans plats du canon.
À l’origine pourtant, on avait dessiné le canon avec des pans allongés justement en prévision d’y poser une hausse … :
L’embouchoir, la baguette (reproduction Serrmi), la douille de la baïonnette.
Sous cet angle, cette photo pourrait tout aussi bien être celle d’un fusil Mle 1842 T ou 1853 :
Sous un autre angle, on distingue déjà une bizarrerie sur la douille (J'y reviendrai plus loin):
Les marquages du canon :
1 la queue de culasse et le modèle de l’arme. Marquage très net. L’inscription T et car superposés est tout à fait inhabituelle.
2 sur le pan droit devant la masselotte, le millésime de fabrication du canon et le préfixe S de St Etienne. Poinçons de contrôleurs. Le fer du canon porte les traces causées par les étincelles de l’allumage des amorces : ce fusil à été utilisé.
3 le matricule de l’arme sur le pan gauche. Il est répété sur la gauche de la crosse. Ce numéro est propre au corps d’affectation. Ce n’est pas un numéro de série.
4 les poinçons de réception du canon.
5 sous le canon, les poinçons de l’épreuve du canon. Le poinçon du Contrôleur en charge de l’épreuve, la marque d’épreuve E, le mois de l’épreuve, ici 6 pour Juin (1853)
6 sur le pan droit sous la masselotte, le marquage MI pour Manufacture Impériale et, caché par le bois, l’année de passage en manufacture pour transformation, S pour St Etienne.
Les garnitures avec ressorts et poinçons :
1 et 2 la capucine.
3 et 4 la grenadière.
4 et 5 l’embouchoir.
La hausse :
La planchette avec son cran de mire sur curseur et ses graduations en hectomètres sauf pour les distances de 250 et 350 mètres.
Rabattue, la hausse présente sur son pied un cran de mire à 150 mètres.
Le matricule 1102 réglementairement marqué sur la crosse à gauche, parallèlement à la plaque de couche.
Comme c’est presque effacé, j’ai doublé la photo pour surligner les caractères.
Les marquages de la crosse à droite :
Malheureusement très atténués. On a le macaron de contrôle de l’arme en fin de production avec sa pastille en buis portant les traces des initiales MI.
Ce macaron apposé à l’arme est la marque que le fusil est devenu la propriété de l’Etat.
Juste en dessous, un second macaron, dont on lit les initiales centrales MI (le reste est malheureusement illisible) est suivi de la mention St ETIENNE. Ce second macaron a été apposé lors de la transformation du fusil en 1854 ou 55. J’y reviendrai. Plus tard.
La platine marquée de la Manufacture Impériale e St Etienne.
Cette photo permet de remarquer une spécificité du système 1853 : la masselotte est décalée vers la droite de 3,2 mm.
Ceci afin de dégager la ligne de visée qui était gênée par le chien sur les armes 1842. Du coup, la tête d’un chien 1853 est décalée à droite.
La position de la masselotte va avoir son importance, comme vous le verrez plus loin…
L’intérieur de la platine.
Ici, on a posé l’outil indispensable pour retirer le ressort et démonter la platine.
Examinons le marquage en cursives Mle 1857. Il a été apposé après un resurfacage. C’est très net car le métal est comme nettoyé.
Ce marquage est l’un des points de la transformation T de 1860 des armes 1853. Soit la platine d’origine est trop usée et on pose une platine neuve Mle 1857.
Soit il a suffi de remplacer la chaînette de noix - spécificité des platines 1857 - et d’apposer l’indication du modèle 1857. C’est le cas de cette platine.
La platine démontée.
Ici, on voit mieux le surfaçage effectué pour apposer le modèle.
Les autres numéros sont les marques des compagnons platineurs quoi ont forgé les différentes pièces.
L’utilité du démonte-ressort est mise en évidence. La force de cette pièce est telle qu’un mauvais démontage peut entraîner des blessures aux mains du maladroit.
1 la plaque de platine
2 la vis de fixation et la rosette de contre-platine. La vis venant se serrer sur la rosette formant écrou.
3 le chien est son orifice hexagonal.
4 le ressort.
5 la noix et la vis de retenue du chien.
6 la chaînette reliant la noix au ressort.
7 les vis de piliers de la bride de noix.
8 la gâchette avec son bec et sa queue.
9 la bride de noix.
Le canon.
Nous avons vu qu’il es trayé.
Ici, lors d’une passe, l’outil de rayage a laissé une forte trace sur les côtés des rayures (accident, hoquet du compagnon canonnier, décalage de la machine …?) :
Voici maintenant un aperçu de la baïonnette.
Vous reconnaissez aisément un bonne vieille baïonnette 1847, n’est-ce pas ?
Longueur totale : 53,3 cm
Longueur lame : 46 cm
En fait, cette baïonnette modèle 1847 est bien du modèle de CE fusil. Elle correspond bien à la seule description que nous en ayons.
La douille est poinçonnée des initiales N, T. Ça on connaît. Sur le coude, un poinçon M fait son apparition.
Et surtout, elle porte un grain d’orge rond brasé sur le haut de la douille, sensé permettre le tir aux grandes distances, c’est à dire hausse relevée.
Seuls les fusils transformés T car ont reçu une baïonnette munie d’un tel grain d’orge.
Pour ma part, je n’ai JAMAIS vu ou rencontré cette baïonnette ni dans le circuit des armes anciennes ni sur les sites dédiés.
Elle est plus rare que le fusil :
Ce fusil m'est parvenu sur un énorme coup de bol. Je vous raconterai.
Surtout, le fusil est resté complet avec SA baïonnette, il est homogène et en très bon état.
Il tire régulièrement la discipline Camerone / Lamarmora.
Voila.
Pour le moment, je vais m’arrête ici afin de susciter vos réactions.
Peut-être même que des éléments probants concernant l’histoire de cette arme seront dévoilés ?
Moi, j’ai une hypothèse. Je vous la présenterai plus tard.
A bientôt
Aujourd'hui, je vous présente un fusil largement mal connu :
Je précise : c’est un fusil de voltigeurs, mais … il a reçu une hausse ? Comme les carabines, alors ?
Les bons vieux fusils Mle 1853 et 1853 T n'ont pas de hausse mais un cran de mire dressé au ras de la culasse … kesako ?
Voir le Boudriot :
Alors, alors ? Qu’est-ce que c’est ?
Eh bien c’est marqué dessus :
Mle 1853 T car. Et ça vous fait une belle jambe, car (quasiment) personne ne sait ce qu’est un fusil Mle 1853 T car.
Parce que les fusils 1853 T car sont - et c’est très dommage - largement passés sous les radars de J. Boudriot, mais aussi de R. Marquiset, P. Lorrain et tutti quanti. Du coup, question infos, c'est dem...de-toi.
Donc, ces armes, (car il existe aussi des fusils 1842 T car et j’ai connu même un fusil 1822 T car) ne sont décrites par pratiquement personne.
L’ouvrage passionnant de Puaud et Méry sur les armes de La Défense Nationale est le seul que je connaisse à mentionner (p 61) l’existence de fusils T car malgré quelques inexactitudes. Et on n’a quasiment aucune information quand à l’histoire de ces armes particulières.
On en voit passer de temps en temps sur les sites d’enchères, Expertissim, Malafosse, Ader, etc … Mais là, à part 2 lignes de description minimaliste, on n’a rien.
Je vais d’abord vous présenter ce fusil, puis, dans un second post, nous verrons l’hypothèse que j’ai formée sur son origine, après pas mal de temps à chercher des traces. Enfin, nous complèterons par un aperçu du tir de cette arme.
Voici la description du fusil :
Ce fusil Modèle 1853 T car est un fusil d’infanterie long d’1,421 mètre. Il pèse 4,200 kg sans baïonnette (avec bretelle)
Il a un canon rayé de 4 rayures plates de 7 mm de large tournant de droite à gauche avec un pas de 2 mètres. Classique.
La particularité est que les rayures sont de profondeur progressive de 0,2 mm à la bouche et de 0,5 mm à la culasse.
Le calibre du canon en sortie de bouche est de 17,8 mm au plat des rayures. Aucune usure.
Le canon porte une hausse réglable à planchette articulée et cran de mire sur curseur, portant des graduations de 150 à 900 mètres.
Devant la masselotte le canon est marqué S.1853 et MI, et de l’autre côté, le matricule 1102 et 2 poinçons de réception.
Marquages réglementaires aux endroits réglementaires.
La queue de culasse porte le marquage du modèle : Mle 1853 T car, le T surmontant l’abréviation ‘car’.
La platine ‘en arrière’ est marquée de la Manufacture Impériale de St Etienne. Elle porte à l’intérieur le millésime 1857.
La crosse porte à droite un macaron de réception avec cheville en buis, puis un second macaron et la mention ST ETIENNE parallèle la plaque de couche.
De l’autre côté, on peut encore lire le matricule 1102 frappé parallèlement à la plaque de couche.
Le canon est assuré sur la monture par 3 garnitures classiques, capucine, grenadière et embouchoir, garnitures retenues par leurs ressors à pivot.
La baguette à tête de clou est du modèle apparu en 1857, puis généralisé pour toutes les armes longues dès 1860 (Hormis les mousquetons).
Enfin une baïonnette Mle 1847 NT - M vient se fixer sur l'habituel tenon brasé sous la bouche. Cette baïonnette est tout aussi spécifique que le fusil.
Résumons les particularités de l’arme et de sa baïonnette par rapport à un fusil Mle 1853 T normal :
1 un marquage de modèle 1853 T car
2 un rayage progressif.
3 une hausse réglable copiée sur celle des carabines 1842 et 1853.
4 une baïonnette spécifique Mle 1847 NT-M.
Avant tout, voici un reportage en images.
Trois vues de l’arme, baïonnette au canon. Dans l’ensemble, ce fusil est resté en très bon état.
On reconnaît sans peine la silhouette classique des fusils français d’infanterie de 1840 à 1857.
À ce niveau, seule la hausse sur le canon est … une nouveauté sur un fusil :
Vue de biais de la platine et de la hausse.
Remarquez la forte embase de cette hausse et son implantation … juste devant les pans plats du canon.
À l’origine pourtant, on avait dessiné le canon avec des pans allongés justement en prévision d’y poser une hausse … :
L’embouchoir, la baguette (reproduction Serrmi), la douille de la baïonnette.
Sous cet angle, cette photo pourrait tout aussi bien être celle d’un fusil Mle 1842 T ou 1853 :
Sous un autre angle, on distingue déjà une bizarrerie sur la douille (J'y reviendrai plus loin):
Les marquages du canon :
1 la queue de culasse et le modèle de l’arme. Marquage très net. L’inscription T et car superposés est tout à fait inhabituelle.
2 sur le pan droit devant la masselotte, le millésime de fabrication du canon et le préfixe S de St Etienne. Poinçons de contrôleurs. Le fer du canon porte les traces causées par les étincelles de l’allumage des amorces : ce fusil à été utilisé.
3 le matricule de l’arme sur le pan gauche. Il est répété sur la gauche de la crosse. Ce numéro est propre au corps d’affectation. Ce n’est pas un numéro de série.
4 les poinçons de réception du canon.
5 sous le canon, les poinçons de l’épreuve du canon. Le poinçon du Contrôleur en charge de l’épreuve, la marque d’épreuve E, le mois de l’épreuve, ici 6 pour Juin (1853)
6 sur le pan droit sous la masselotte, le marquage MI pour Manufacture Impériale et, caché par le bois, l’année de passage en manufacture pour transformation, S pour St Etienne.
Les garnitures avec ressorts et poinçons :
1 et 2 la capucine.
3 et 4 la grenadière.
4 et 5 l’embouchoir.
La hausse :
La planchette avec son cran de mire sur curseur et ses graduations en hectomètres sauf pour les distances de 250 et 350 mètres.
Rabattue, la hausse présente sur son pied un cran de mire à 150 mètres.
Le matricule 1102 réglementairement marqué sur la crosse à gauche, parallèlement à la plaque de couche.
Comme c’est presque effacé, j’ai doublé la photo pour surligner les caractères.
Les marquages de la crosse à droite :
Malheureusement très atténués. On a le macaron de contrôle de l’arme en fin de production avec sa pastille en buis portant les traces des initiales MI.
Ce macaron apposé à l’arme est la marque que le fusil est devenu la propriété de l’Etat.
Juste en dessous, un second macaron, dont on lit les initiales centrales MI (le reste est malheureusement illisible) est suivi de la mention St ETIENNE. Ce second macaron a été apposé lors de la transformation du fusil en 1854 ou 55. J’y reviendrai. Plus tard.
La platine marquée de la Manufacture Impériale e St Etienne.
Cette photo permet de remarquer une spécificité du système 1853 : la masselotte est décalée vers la droite de 3,2 mm.
Ceci afin de dégager la ligne de visée qui était gênée par le chien sur les armes 1842. Du coup, la tête d’un chien 1853 est décalée à droite.
La position de la masselotte va avoir son importance, comme vous le verrez plus loin…
L’intérieur de la platine.
Ici, on a posé l’outil indispensable pour retirer le ressort et démonter la platine.
Examinons le marquage en cursives Mle 1857. Il a été apposé après un resurfacage. C’est très net car le métal est comme nettoyé.
Ce marquage est l’un des points de la transformation T de 1860 des armes 1853. Soit la platine d’origine est trop usée et on pose une platine neuve Mle 1857.
Soit il a suffi de remplacer la chaînette de noix - spécificité des platines 1857 - et d’apposer l’indication du modèle 1857. C’est le cas de cette platine.
La platine démontée.
Ici, on voit mieux le surfaçage effectué pour apposer le modèle.
Les autres numéros sont les marques des compagnons platineurs quoi ont forgé les différentes pièces.
L’utilité du démonte-ressort est mise en évidence. La force de cette pièce est telle qu’un mauvais démontage peut entraîner des blessures aux mains du maladroit.
1 la plaque de platine
2 la vis de fixation et la rosette de contre-platine. La vis venant se serrer sur la rosette formant écrou.
3 le chien est son orifice hexagonal.
4 le ressort.
5 la noix et la vis de retenue du chien.
6 la chaînette reliant la noix au ressort.
7 les vis de piliers de la bride de noix.
8 la gâchette avec son bec et sa queue.
9 la bride de noix.
Le canon.
Nous avons vu qu’il es trayé.
Ici, lors d’une passe, l’outil de rayage a laissé une forte trace sur les côtés des rayures (accident, hoquet du compagnon canonnier, décalage de la machine …?) :
Voici maintenant un aperçu de la baïonnette.
Vous reconnaissez aisément un bonne vieille baïonnette 1847, n’est-ce pas ?
Longueur totale : 53,3 cm
Longueur lame : 46 cm
En fait, cette baïonnette modèle 1847 est bien du modèle de CE fusil. Elle correspond bien à la seule description que nous en ayons.
La douille est poinçonnée des initiales N, T. Ça on connaît. Sur le coude, un poinçon M fait son apparition.
Et surtout, elle porte un grain d’orge rond brasé sur le haut de la douille, sensé permettre le tir aux grandes distances, c’est à dire hausse relevée.
Seuls les fusils transformés T car ont reçu une baïonnette munie d’un tel grain d’orge.
Pour ma part, je n’ai JAMAIS vu ou rencontré cette baïonnette ni dans le circuit des armes anciennes ni sur les sites dédiés.
Elle est plus rare que le fusil :
Ce fusil m'est parvenu sur un énorme coup de bol. Je vous raconterai.
Surtout, le fusil est resté complet avec SA baïonnette, il est homogène et en très bon état.
Il tire régulièrement la discipline Camerone / Lamarmora.
Voila.
Pour le moment, je vais m’arrête ici afin de susciter vos réactions.
Peut-être même que des éléments probants concernant l’histoire de cette arme seront dévoilés ?
Moi, j’ai une hypothèse. Je vous la présenterai plus tard.
A bientôt
St Etienne- Messages : 599
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Très bon reportage comme d'habitude super intéressant
merci st étienne
merci st étienne
wagram- Messages : 434
Date d'inscription : 24/08/2018
Localisation : france
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Comme à son habitude St Etienne nous régale avec des armes d'exception et un descriptif complet et précis, je l'en remercie !
Vidocq80
vidocq80- Old Timer
- Messages : 3696
Date d'inscription : 20/01/2015
Age : 69
Localisation : HALLENCOURT 80
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Hello !
Un grand merci pour ce sujet hyper détaillé concernant une arme( et une période) dont j'ignore tout: c'est passionnant.....cela donne envie d'en savoir encore plus!
Un grand merci pour ce sujet hyper détaillé concernant une arme( et une période) dont j'ignore tout: c'est passionnant.....cela donne envie d'en savoir encore plus!
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
CLOSDELIF- Administrateur
- Messages : 8891
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 72
Localisation : Tarn
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Bonjour.
Ce doit être çà
https://www.tircollection.com/t7791-un-fusil-modele-1853-tcar
Ce doit être çà
https://www.tircollection.com/t7791-un-fusil-modele-1853-tcar
moblot70- Messages : 84
Date d'inscription : 09/11/2019
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
C'est un plaisir de lire ça et de voir un beau fusil bien conservé Merci
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
moblot70 a écrit:Bonjour.
Ce doit être çà
https://www.tircollection.com/t7791-un-fusil-modele-1853-tcar
Oui.
Mais c'est un post d'il y a 10 ans.
Depuis, j'ai complètement abandonné les élucubrations que je faisais ...
C'est plus du tout ça, il n'y a rien à retenir.
St Etienne- Messages : 599
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Un post très intéressant, je ne connaissais pas du tout le "T Car..." merci !
biker13- Messages : 123
Date d'inscription : 08/01/2015
Age : 60
Localisation : Lançon de Provence
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Merci Nato,
Ton fusil tombe 'à pic' car il montre des macarons de crosse lisibles.
Je remarque que le matricule 647 a été profondément frappé sur la crosse.
À bientôt
Ton fusil tombe 'à pic' car il montre des macarons de crosse lisibles.
Je remarque que le matricule 647 a été profondément frappé sur la crosse.
À bientôt
St Etienne- Messages : 599
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Les macarons de crosse sont bien visibles et comme le dit St Etienne le matricule est très profond
Vidocq80
vidocq80- Old Timer
- Messages : 3696
Date d'inscription : 20/01/2015
Age : 69
Localisation : HALLENCOURT 80
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Bon.
Puisque personne n'est venu apporter d'éléments supplémentaires, c'est le moment de poursuivre.
Car il en existe, des éléments intéressants concernant le fusil Mle 1853 T car.
J'ai pu télécharger cet ouvrage : AIDE MÉMOIRE DES OFFICIERS D'ARTILLERIE - 3e édition de 1856.
En page 719, on relève ceci :
Nous pouvons lire que :
"des fusils modèle 1853 ont été transformés, canon rayé comme celui des fusils de la Garde (...) la hausse comme celle de la carabine, sauf la graduation de la hausse - calibre 17,8 mm (...) la douille (de la baïonnette) porte un petit guidon dont on se sert pour viser aux grandes distances."
Ce qu'on vient de lire, c'est tout simplement la description de la transformation d'un fusil modèle 1853 en fusil modèle 1853 T car.
Il est juste dommage que l'auteur de l'aide-mémoire se soit contenté d'une aussi courte description et n'ai pas indiqué quand on a transformé les fusils 1853 ni les différents marquages apposés lors des modifications ...
Le plus important est ce qui n'est pas dit, mais qu'on peut quand même déduire, vu que c'est "en creux" dans l'expression canon rayé comme celui des fusils de la Garde.
On en déduit que ce rayage a eu lieu APRÈS la fabrication des fusils Mle 1854 de la Garde, c'est à dire après 1854.
Et même juste après.
Voilà. J'ai soulevé un coin du voile. La suite viendra ... après.
Maintenant, je vous laisse la parole : exprimez vos avis, vos doutes, vos questions.
À bientôt
Puisque personne n'est venu apporter d'éléments supplémentaires, c'est le moment de poursuivre.
Car il en existe, des éléments intéressants concernant le fusil Mle 1853 T car.
J'ai pu télécharger cet ouvrage : AIDE MÉMOIRE DES OFFICIERS D'ARTILLERIE - 3e édition de 1856.
En page 719, on relève ceci :
Nous pouvons lire que :
"des fusils modèle 1853 ont été transformés, canon rayé comme celui des fusils de la Garde (...) la hausse comme celle de la carabine, sauf la graduation de la hausse - calibre 17,8 mm (...) la douille (de la baïonnette) porte un petit guidon dont on se sert pour viser aux grandes distances."
Ce qu'on vient de lire, c'est tout simplement la description de la transformation d'un fusil modèle 1853 en fusil modèle 1853 T car.
Il est juste dommage que l'auteur de l'aide-mémoire se soit contenté d'une aussi courte description et n'ai pas indiqué quand on a transformé les fusils 1853 ni les différents marquages apposés lors des modifications ...
Le plus important est ce qui n'est pas dit, mais qu'on peut quand même déduire, vu que c'est "en creux" dans l'expression canon rayé comme celui des fusils de la Garde.
On en déduit que ce rayage a eu lieu APRÈS la fabrication des fusils Mle 1854 de la Garde, c'est à dire après 1854.
Et même juste après.
Voilà. J'ai soulevé un coin du voile. La suite viendra ... après.
Maintenant, je vous laisse la parole : exprimez vos avis, vos doutes, vos questions.
À bientôt
St Etienne- Messages : 599
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
Hello !
Du coup, ça continue à être passionnant...et je commence à me sentir très motivé pour en apprendre encore plus!
Du coup, ça continue à être passionnant...et je commence à me sentir très motivé pour en apprendre encore plus!
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
CLOSDELIF- Administrateur
- Messages : 8891
Date d'inscription : 07/01/2015
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Localisation : Tarn
Re: Un drôle de fusil Modèle 1853 ...
J'attendais aussi avec intérêt des complémentarités sur ce magnifique fusil; voilà qui est fait !
Vidocq80
vidocq80- Old Timer
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