La carabine de botte
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La carabine de botte
Bonsoir à tous,
Voici une délicieuse petite chose, légère et toute mignonne. Les rondeurs qu’il là ou il faut : elle a tout pour plaire aux hommes.
Un de mes amis, collectionneur de très longue date, m’a précisé qu’il s’agit d’une “carabine de botte“.
C’est à dire une de ces armes longues qui étaient tolérées chez les officiers en tant qu’arme personnelle.
Ces armes étaient portées dans un étui en cuir suspendu à la selle juste devant la jambe droite et descendant au niveau de la botte. D’où son appellation. Elles étaient destinées autant à la défense personnelle qu’à améliorer le frichti du soir … lièvre ou faisan, renard ou marcassin.
Certainement beaucoup plus utile que la paire réglementaire de pistolets 1833, 1836 ou 1842, armes magnifiques, mais … complètement inutilisables au-delà de 20 - 25 mètres. Et encore, s'agissant d'un très bon tireur.
Cette ravissante petite carabine a été faite dans les années 1860 - 1865 par Etienne VERNAY (ou VERNEY), armurier à Saint-Etienne (apparenté à Claude VERNEY-CARRON, le fondateur de la maison bien connue)
Voici sa description.
L’arme est toute petite : 1,01 mètre.
Et très légère : 2,75 kg.
Le canon.
Il est de fer forgé en damas, octogonal, long de 57,8 cm.
Fixé à la monture par une clavette plate et par un crochet prenant sur la fausse culasse.
Le canon est rayé de 4 rayures plates, larges de 4,8 mm. Le pas des rayures est de 1,30 mètre.
La longueur rayée est de 56,7 cm.
Son calibre est de 12 mm à fond de rayures et de 11,54 sur le plat.
L'intérieur du canon est resté miroir et sans accident.
Le poinçon des armuriers de St Etienne est frappé sous le canon, de même qu'une signature illisible (peut-être Vernay, mais ça ne colle pas trop), un poinçon ovale C, un matricule 45.
La cheminée est vissée sur une grosse masselotte agrémentée d’une volute décorative débordant sur le haut de la platine.
La masselotte est pourvue d’un orifice de visite fermant par une vis.
Sous le canon est brasée une longue pièce en fer se terminant au raz de la bouche par un crochet.
Cette pièce est destinée à recevoir la baguette de chargement, retenue par deux canaux brasés et bloquée par le crochet.
Les éléments de visée.
Le canon porte 3 éléments de visée.
- Un large cran mire fixe en V, brasé sur la fausse culasse.
- Une hausse réglable composée d’un pied formant cran de mire, supportant une planchette relevante portant 4 crans.
Aucune indication de portée. Le pied de hausse est posé à queue d’aronde sur le canon, il est donc réglable en direction.
- Un guidon à lame, posé par queue d’aronde au bout du canon.
A noter : le cran de mire fixe de la fausse culasse est totalement inutile sur ce canon, car ce cran est masqué par la hausse réglable…
Mais sa présence ne peut signifier qu'une chose : un deuxième canon devait exister, dépourvu de hausse, probablement lisse et destiné au tir de grenaille. En effet, le démontage du canon est l'affaire d'un instant : sortir une clavette.
La platine.
Elle est conforme à celles qui équipaient les armes de chasse du temps : ressort en avant, noix à chaînette, bride de noix enveloppante. La platine est retenue d’une part par une unique vis traversant la poignée et d’autre part par un crochet venant s’insérer dans une mortaise de fer fixée à l’intérieur de la monture à l’avant de la platine. Ajustages dans la monture quasiment au centième de millimètre.
La platine est marquée “VERNAY ET NE“ "A St ETIENNE“
Le chien à tête de monstre a été anciennement réparé, une soudure du col est encore visible par l'absence de décor gravé.
Les garnitures.
Elles sont en fer et décorées de rinceaux, feuillages et volutes gravés. Y compris les têtes de vis.
L’ensemble sous-garde - pontet mesure 29 cm de long, portant le pontet à volute.
La pièce formant embouchoir porte également une languette à décor gravé longue de 6,5 cm.
La baguette de chargement longue de 59 cm est en fer, conique, épaisse de 5,3 à 7,1 mm et terminée par un embout large de 11,5 cm. Cet embout comporte un creux de forme ogivale, profond de 5,10 mm. Preuve que l'arme était destinée au tir de projectiles oblongs type Tamisier. A noter que la baguette n'est pas filletée.
L’ensemble des garnitures et son décor est conforme à la mode du temps pour les armes de chasse.
Tous les ajustages sont extrêmement serrés.
Il n’y a pas de bretelle.
La monture.
Est en ronce de noyer joliment veiné, d’une seule pièce.
La crosse proprement dite est de forme “à l’anglaise“ et porte une plaque de couche en fer.
La monture porte plusieurs éléments en fer, invisibles lorsque l'arme n'est pas démontée : crochet de retenue de la platine, vis de fixation de la sous-garde et de l'embouchoir.
Ayant traversé près de 160 années, la monture présente quelques traces de coups. La patine est assez atténuée à la poignée et sur le devant.
Mon sentiment.
La fabrication de cette carabine est bien plus que soignée.
Ne parlant pas seulement des gravures ou de la qualité du bois.
Il s'agit d'un travail d'une très grande rigueur, il n'y a absolument pas le moindre espace entre les pièces bois et fer.
Une carabine qui a certainement coûté très cher à fabriquer ...
Cette arme est restée splendide. Seuls la réparation du chien, une vis remplacée, quelques têtes de vis brutalisées et divers choc du bois témoignent de son âge et de son usage. Il est probable que le canon était bronzé brun, ce qui faisait bien ressortir le damas.
Et maintenant, place au reportage.
Portrait de la carabine, vue de droite et de gauche :
La platine. Sous la masselotte on voit la vis fermant l'orifice de visite :
Le chien et la masselotte :
Le marquage VERNAY :
L'encastrement dans le bois. Remarque la pièce en insert pour le crochet de retenue :
L'intérieur de la platine. remarquez la bride de noix enveloppante, la qualité de la fabrication se voit ici aussi :
A l'avant du grand ressort on voit le crochet de retenue de la platine :
Le côté gauche de l'arme, la vis de maintien de la platine et sa rondelle encastrée :
On notera qu'une vis de fixation du support de la clavette de canon a été remplacée.
La hausse réglable :
Planchette relevée. On note la queue d'aronde :
Le guidon à lame, sa queue d'aronde :
Les marquages sous le canon :
La beauté des assemblages :
L'embouchoir :
Le bois de la monture :
L'ensemble pontet-sous garde :
La plaque de couche :
La carabine démontée, 62,5 cm de long :
La bouche du canon, le crochet de maintien de la baguette :
L'intérieur du canon et les 4 rayures :
La baguette et sa tête, la forme ogivale :
Voilà.
J'espère vous avoir aidés à passer un bon après midi.
Cette carabine de botte est (bien entendu) destinée à reprendre du service.
Il faut juste que je trace une ogive afin de commander un moule idoine.
Si l'un de vous connaît un faiseur ... me le dire.
En attendant, je vous laisse l'admirer mais aussi réfléchir au savoir-faire des armuriers des années 1860 ...
Sur ce, bon dimanche à tous !
Voici une délicieuse petite chose, légère et toute mignonne. Les rondeurs qu’il là ou il faut : elle a tout pour plaire aux hommes.
Un de mes amis, collectionneur de très longue date, m’a précisé qu’il s’agit d’une “carabine de botte“.
C’est à dire une de ces armes longues qui étaient tolérées chez les officiers en tant qu’arme personnelle.
Ces armes étaient portées dans un étui en cuir suspendu à la selle juste devant la jambe droite et descendant au niveau de la botte. D’où son appellation. Elles étaient destinées autant à la défense personnelle qu’à améliorer le frichti du soir … lièvre ou faisan, renard ou marcassin.
Certainement beaucoup plus utile que la paire réglementaire de pistolets 1833, 1836 ou 1842, armes magnifiques, mais … complètement inutilisables au-delà de 20 - 25 mètres. Et encore, s'agissant d'un très bon tireur.
Cette ravissante petite carabine a été faite dans les années 1860 - 1865 par Etienne VERNAY (ou VERNEY), armurier à Saint-Etienne (apparenté à Claude VERNEY-CARRON, le fondateur de la maison bien connue)
Voici sa description.
L’arme est toute petite : 1,01 mètre.
Et très légère : 2,75 kg.
Le canon.
Il est de fer forgé en damas, octogonal, long de 57,8 cm.
Fixé à la monture par une clavette plate et par un crochet prenant sur la fausse culasse.
Le canon est rayé de 4 rayures plates, larges de 4,8 mm. Le pas des rayures est de 1,30 mètre.
La longueur rayée est de 56,7 cm.
Son calibre est de 12 mm à fond de rayures et de 11,54 sur le plat.
L'intérieur du canon est resté miroir et sans accident.
Le poinçon des armuriers de St Etienne est frappé sous le canon, de même qu'une signature illisible (peut-être Vernay, mais ça ne colle pas trop), un poinçon ovale C, un matricule 45.
La cheminée est vissée sur une grosse masselotte agrémentée d’une volute décorative débordant sur le haut de la platine.
La masselotte est pourvue d’un orifice de visite fermant par une vis.
Sous le canon est brasée une longue pièce en fer se terminant au raz de la bouche par un crochet.
Cette pièce est destinée à recevoir la baguette de chargement, retenue par deux canaux brasés et bloquée par le crochet.
Les éléments de visée.
Le canon porte 3 éléments de visée.
- Un large cran mire fixe en V, brasé sur la fausse culasse.
- Une hausse réglable composée d’un pied formant cran de mire, supportant une planchette relevante portant 4 crans.
Aucune indication de portée. Le pied de hausse est posé à queue d’aronde sur le canon, il est donc réglable en direction.
- Un guidon à lame, posé par queue d’aronde au bout du canon.
A noter : le cran de mire fixe de la fausse culasse est totalement inutile sur ce canon, car ce cran est masqué par la hausse réglable…
Mais sa présence ne peut signifier qu'une chose : un deuxième canon devait exister, dépourvu de hausse, probablement lisse et destiné au tir de grenaille. En effet, le démontage du canon est l'affaire d'un instant : sortir une clavette.
La platine.
Elle est conforme à celles qui équipaient les armes de chasse du temps : ressort en avant, noix à chaînette, bride de noix enveloppante. La platine est retenue d’une part par une unique vis traversant la poignée et d’autre part par un crochet venant s’insérer dans une mortaise de fer fixée à l’intérieur de la monture à l’avant de la platine. Ajustages dans la monture quasiment au centième de millimètre.
La platine est marquée “VERNAY ET NE“ "A St ETIENNE“
Le chien à tête de monstre a été anciennement réparé, une soudure du col est encore visible par l'absence de décor gravé.
Les garnitures.
Elles sont en fer et décorées de rinceaux, feuillages et volutes gravés. Y compris les têtes de vis.
L’ensemble sous-garde - pontet mesure 29 cm de long, portant le pontet à volute.
La pièce formant embouchoir porte également une languette à décor gravé longue de 6,5 cm.
La baguette de chargement longue de 59 cm est en fer, conique, épaisse de 5,3 à 7,1 mm et terminée par un embout large de 11,5 cm. Cet embout comporte un creux de forme ogivale, profond de 5,10 mm. Preuve que l'arme était destinée au tir de projectiles oblongs type Tamisier. A noter que la baguette n'est pas filletée.
L’ensemble des garnitures et son décor est conforme à la mode du temps pour les armes de chasse.
Tous les ajustages sont extrêmement serrés.
Il n’y a pas de bretelle.
La monture.
Est en ronce de noyer joliment veiné, d’une seule pièce.
La crosse proprement dite est de forme “à l’anglaise“ et porte une plaque de couche en fer.
La monture porte plusieurs éléments en fer, invisibles lorsque l'arme n'est pas démontée : crochet de retenue de la platine, vis de fixation de la sous-garde et de l'embouchoir.
Ayant traversé près de 160 années, la monture présente quelques traces de coups. La patine est assez atténuée à la poignée et sur le devant.
Mon sentiment.
La fabrication de cette carabine est bien plus que soignée.
Ne parlant pas seulement des gravures ou de la qualité du bois.
Il s'agit d'un travail d'une très grande rigueur, il n'y a absolument pas le moindre espace entre les pièces bois et fer.
Une carabine qui a certainement coûté très cher à fabriquer ...
Cette arme est restée splendide. Seuls la réparation du chien, une vis remplacée, quelques têtes de vis brutalisées et divers choc du bois témoignent de son âge et de son usage. Il est probable que le canon était bronzé brun, ce qui faisait bien ressortir le damas.
Et maintenant, place au reportage.
Portrait de la carabine, vue de droite et de gauche :
La platine. Sous la masselotte on voit la vis fermant l'orifice de visite :
Le chien et la masselotte :
Le marquage VERNAY :
L'encastrement dans le bois. Remarque la pièce en insert pour le crochet de retenue :
L'intérieur de la platine. remarquez la bride de noix enveloppante, la qualité de la fabrication se voit ici aussi :
A l'avant du grand ressort on voit le crochet de retenue de la platine :
Le côté gauche de l'arme, la vis de maintien de la platine et sa rondelle encastrée :
On notera qu'une vis de fixation du support de la clavette de canon a été remplacée.
La hausse réglable :
Planchette relevée. On note la queue d'aronde :
Le guidon à lame, sa queue d'aronde :
Les marquages sous le canon :
La beauté des assemblages :
L'embouchoir :
Le bois de la monture :
L'ensemble pontet-sous garde :
La plaque de couche :
La carabine démontée, 62,5 cm de long :
La bouche du canon, le crochet de maintien de la baguette :
L'intérieur du canon et les 4 rayures :
La baguette et sa tête, la forme ogivale :
Voilà.
J'espère vous avoir aidés à passer un bon après midi.
Cette carabine de botte est (bien entendu) destinée à reprendre du service.
Il faut juste que je trace une ogive afin de commander un moule idoine.
Si l'un de vous connaît un faiseur ... me le dire.
En attendant, je vous laisse l'admirer mais aussi réfléchir au savoir-faire des armuriers des années 1860 ...
Sur ce, bon dimanche à tous !
Dernière édition par St Etienne le Lun 11 Fév - 21:03, édité 1 fois
St Etienne- Messages : 598
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: La carabine de botte
Merci pour ce somptueux partage, tant historique que sentimental (origine d'un vieille firme française). L'arme est tout simplement comme je les aime: sobre, fonctionnelle, mais agrémentée d'un léger décor mettant en valeur l'art des hommes qui se sont penchés sur son berceau...
Vivement qu'elle tire !!!!
Vivement qu'elle tire !!!!
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
CLOSDELIF- Administrateur
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Localisation : Tarn
Re: La carabine de botte
C'est une arme superbe. Son niveau de finition ne la mettait surement pas à la portée de toutes les bourses, même d'officier, à l'époque....
Bienheureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière (Audiard)
Corto Maltese- Administrateur
- Messages : 4740
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Localisation : 44
Re: La carabine de botte
arme fort intéressante, sans l'explication, j'aurai dit carabine d'enfant ou dame. merci pour le partage
fusilabroche- Messages : 258
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Re: La carabine de botte
superbe carabine et super article , merci St ETIENNE ..
3008nato- Messages : 1471
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vidocq80- Old Timer
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Jeppesen- Messages : 2728
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Re: La carabine de botte
hello
elle a gardé une belle fraicheur ,très jolie pièce
elle a gardé une belle fraicheur ,très jolie pièce
Les hommes de l'age de bierre habitent des tavernes
ni dieu ni maitre
cromagnon 07- Old Timer
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Jeanghis- Administrateur
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Richelieu- Messages : 306
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Re: La carabine de botte
Merci à toi Richelieu !
Une belle arme assurément.
Effectivement, on peut penser à une carabine de botte : carabine rayée, organes de visée élaborés.
Ici, nous avons un tube de gros calibre, ce qui ne change rien.
Mais le canon : quel calibre, quel rayage ... ?
Les balles réglementaires françaises étaient très grosses, donc très creuses pour les alléger (et alléger la charge)
Le rayage avait un pas allongé : 2 mètres. Afin d'éviter tout phénomène de franchissement des rayures.
Inconvénient : très faible vitesse initiale, faible vitesse de rotation, donc faible effet gyroscopique.
Sur une carabine telle que celle-ci, une charge type mousqueton de gendarmerie devait être un maximum.
Une belle arme assurément.
Effectivement, on peut penser à une carabine de botte : carabine rayée, organes de visée élaborés.
Ici, nous avons un tube de gros calibre, ce qui ne change rien.
Mais le canon : quel calibre, quel rayage ... ?
Les balles réglementaires françaises étaient très grosses, donc très creuses pour les alléger (et alléger la charge)
Le rayage avait un pas allongé : 2 mètres. Afin d'éviter tout phénomène de franchissement des rayures.
Inconvénient : très faible vitesse initiale, faible vitesse de rotation, donc faible effet gyroscopique.
Sur une carabine telle que celle-ci, une charge type mousqueton de gendarmerie devait être un maximum.
St Etienne- Messages : 598
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Jeppesen- Messages : 2728
Date d'inscription : 11/09/2017
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Localisation : Haut de Seine (92)
Re: La carabine de botte
Pour l'avoie eue en main le WE dernier , je confirme quelle est très belle .
3008nato- Messages : 1471
Date d'inscription : 14/12/2015
Re: La carabine de botte
Hello,
Le bois sur toute la longueur lui donne un charme fou, merci pour les photos
Le bois sur toute la longueur lui donne un charme fou, merci pour les photos
Citation de La Momie : "Vous n'aurez pas ma liberté de panser"...
Bébert
Membre UFA
bbrmque- Old Timer
- Messages : 720
Date d'inscription : 04/01/2015
Age : 49
Localisation : Guadeloupe
Re: La carabine de botte
Bon, ben désolé de venir semer le doute sur ce post très bien illustré mais on ne peut pas attribuer cette arme à la famille des Verney(-Carron) puisqu'il n'y a jamais eu d'Etienne dans la famille (tout au long du 19e siècle), Claude et Jean-Baptiste dit Joannes ont été les maîtres d'oeuvre de cette famille d'armuriers.
Quant à l'attribuer à un usage militaire...
J'essaierais d'étayer mes propos dans la semaine. Mais cela n'enlève rien de la superbe de cette carabine.
Quant à l'attribuer à un usage militaire...
J'essaierais d'étayer mes propos dans la semaine. Mais cela n'enlève rien de la superbe de cette carabine.
Conservateur- Messages : 33
Date d'inscription : 16/02/2018
Richelieu- Messages : 306
Date d'inscription : 29/03/2015
Age : 87
Localisation : Cote d'Emeraude (22)
Re: La carabine de botte
Le poinçon à la couronne et aux palmes, c'est celui des armuriers de Saint Etienne.
Ta carabine est en très bel état !
Ta carabine est en très bel état !
St Etienne- Messages : 598
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: La carabine de botte
Conservateur a écrit:Bon, ben désolé de venir semer le doute sur ce post très bien illustré mais on ne peut pas attribuer cette arme à la famille des Verney(-Carron) puisqu'il n'y a jamais eu d'Etienne dans la famille (tout au long du 19e siècle), Claude et Jean-Baptiste dit Joannes ont été les maîtres d'oeuvre de cette famille d'armuriers.
Quant à l'attribuer à un usage militaire...
J'essaierais d'étayer mes propos dans la semaine. Mais cela n'enlève rien de la superbe de cette carabine.
Merci de ces précisions concernant Verney-Caron.
Pourtant, mes sources donnent un certain Etienne Vernay (ou Verney) à Saint Etienne ...
Pour ce qui est de l'usage de la carabine, je ne le qualifierai pas de "militaire" et je ne l'ai ni exprimé, ni suggéré :
« une de ces armes longues qui étaient tolérées chez les officiers en tant qu’arme personnelle.
Ces armes étaient portées dans un étui en cuir suspendu à la selle juste devant la jambe droite et descendant au niveau de la botte. D’où son appellation. Elles étaient destinées autant à la défense personnelle qu’à améliorer le frichti du soir … lièvre ou faisan, renard ou marcassin. »
L'utilisation par des officiers d'armes civiles - et c'est une arme civile - EN TANT QU'ARME PERSONNELLE ressort juste d'une tolérance.
Où avez-vous lu que j'attribuais l'arme à un usage militaire ?
A bientôt
St Etienne- Messages : 598
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: La carabine de botte
COOL !
Juste un avis ....après avoir consulté "les livres " dont le Stockel .
-nous ne parlons pas de la même chose
-VERNAY ETIENNE a bien fabriqué des armes , et des belles , mais le juste propos de conservateur est de préciser qu’Étienne ne faisait pas partie de la mm famille devenue : Verney Caron .
- comme je suis à l'origine de: "carabine de botte" je tiens à préciser que je maintiens mon propos car cette carabine d'env. 1 mètre ne pouvait être utilisée comme une arme de tir.....ni éventuellement une arme de vènerie dotée d'une hausse quasi militaire digne des carabines.... ( de 1840 à ....) en effet quel chasseur de l'époque aurait tiré un animal à 200m et plus ?
- je reviens sur la carabine fort belle de Richelieu qui elle aussi est dotée d'une hausse style carabine 1859 ...et certainement pas pour chasser le chevreuil .
Juste un avis ....après avoir consulté "les livres " dont le Stockel .
-nous ne parlons pas de la même chose
-VERNAY ETIENNE a bien fabriqué des armes , et des belles , mais le juste propos de conservateur est de préciser qu’Étienne ne faisait pas partie de la mm famille devenue : Verney Caron .
- comme je suis à l'origine de: "carabine de botte" je tiens à préciser que je maintiens mon propos car cette carabine d'env. 1 mètre ne pouvait être utilisée comme une arme de tir.....ni éventuellement une arme de vènerie dotée d'une hausse quasi militaire digne des carabines.... ( de 1840 à ....) en effet quel chasseur de l'époque aurait tiré un animal à 200m et plus ?
- je reviens sur la carabine fort belle de Richelieu qui elle aussi est dotée d'une hausse style carabine 1859 ...et certainement pas pour chasser le chevreuil .
3008nato- Messages : 1471
Date d'inscription : 14/12/2015
Re: La carabine de botte
C'est amusant car sur mon "Qui est qui", j'ai bien un REBAUD-MONTILLET Pierre (et non REBEAU), canonnier né à St Etienne en 1812, participant à l'exposition universelle de Paris en 1855, ainsi qu'un CHEVALIER H., contrôleur à la Manufacture de St Etienne en 1865 qui pourraient correspondre ?
Citation de La Momie : "Vous n'aurez pas ma liberté de panser"...
Bébert
Membre UFA
bbrmque- Old Timer
- Messages : 720
Date d'inscription : 04/01/2015
Age : 49
Localisation : Guadeloupe
Re: La carabine de botte
bbrmque a écrit:
C'est amusant car sur mon "Qui est qui", j'ai bien un REBAUD-MONTILLET Pierre (et non REBEAU), canonnier né à St Etienne en 1812, participant à l'exposition universelle de Paris en 1855, ainsi qu'un CHEVALIER H., contrôleur à la Manufacture de St Etienne en 1865 qui pourraient correspondre ?
Pour aller un peu plus loin dans les précisions biographiques de Rebeau ou Rebaud ou Rebod :
REBAUD - Armuriers à Saint-Étienne. Claude Rebaud (ou Rebod), nait à Saint-Étienne le 26 octobre 1780 de Barthelemy et Françoise Piaud. Armurier, il épouse Jeanne Berrier le 5 ventôse an XIII (25 février 1805). De cette union, au moins: 1-Pierre Rebaud, né à Valbenoîte le 22 mars 1812. Epouse Marguerite Montillet, à Saint-Étienne le 10 mai 1837. Canonnier sous l’appellation commerciale de Rebaud-Montillet, il est attesté en 1844 (canon donné au musée de Saint-Etienne par jalabert) et devient réviseur à la Manufacture Impériale d’armes avant 1852, date à laquelle il obtient une mention honnorable à l’exposition de la société industrielle de Saint-Étienne. Il obtient ensuite une médaille de première classe à l’exposition de Paris en 1855. Il est signataire de pétitions en 1863 et 1879. 2-Jean Rebaud, né à Saint-Étienne le 11 février 1819. Armurier, il y épouse Claudine Eugénie Jacquet le 21 décembre 1843. 3-Jean-Baptiste Rebaud, né à Saint-Étienne le 4 mai 1823. Armurier, il épouse Suzanne Haspel le 22 mai 1844. Pierre Rebaud, armurier à Saint-Étienne vers 1790. Epouse Marie Jacod. De cette union, au moins: 1-Jean Rebaud, armurier à Saint-Étienne. Il épouse en premières noces Marie Goujon. Veuf, il épouse en secondes noces J. Badinand? Jean Rebaud décède à Saint-Étienne le 26 décembre 1869. De cette union, au moins: 1.1-Jean-Baptiste Rebaud 1.2-Jean Rebaud. Un Mathieu Rebaud obtient une médaille d’or à l’exposition de Saint-Étienne en 1904 (de la généalogie d'armuriers stéphanois !!)
Conservateur- Messages : 33
Date d'inscription : 16/02/2018
Re: La carabine de botte
Bonsoir.
Calibre:16,5mma fond de rayures,qui sont plates et larges,au nombre de quatre.
Après examen du canon,rayures très belles,et canon miroir.
Le talon de crosse possède une trappe dissimulant deux cavités servant ,peut être , a stoker des balles et des amorces.
Calibre:16,5mma fond de rayures,qui sont plates et larges,au nombre de quatre.
Après examen du canon,rayures très belles,et canon miroir.
Le talon de crosse possède une trappe dissimulant deux cavités servant ,peut être , a stoker des balles et des amorces.
Dernière édition par Richelieu le Jeu 25 Avr - 8:39, édité 1 fois
Richelieu- Messages : 306
Date d'inscription : 29/03/2015
Age : 87
Localisation : Cote d'Emeraude (22)
Re: La carabine de botte
16.5...c'est pas bien courant.
ça vaudrait le coup de voir le fabriquant anglais..il faut lui envoyer un dessin.
si on peut déterminer la forme de la balle,base pleine ou creuse,et le poids idéal,je peux modéliser.je l'ai déjà fait.
ça vaudrait le coup de voir le fabriquant anglais..il faut lui envoyer un dessin.
si on peut déterminer la forme de la balle,base pleine ou creuse,et le poids idéal,je peux modéliser.je l'ai déjà fait.
mountain54- Messages : 462
Date d'inscription : 07/01/2015
Age : 66
Re: La carabine de botte
Je reviens à ma carabine de botte.
J'ai pu, avec moult précautions ET les bons tournevis, la démonter entièrement.
Tout est resté nickel.
Stupéfait par les assemblages, tellement serrés que le démontage en était délicat, même après avoir retiré les différentes vis.
Voici la belle façon puzzle :
Voici la platine, avec description.
La qualité de l'ensemble constitué par la noix et sa bride de noix est digne d'un travail d'horloger :
Voici la pièce de détente, celle-ci est munie d'un ressort de rappel :
Enfin, j'ai fini par comprendre le marquage de la platine. Il faut lire : VERNAY ETIENNE A ST ETIENNE
Par manque de place, on a abrégé le prénom Etienne : "ET ne"
Ca permettait aussi d'éviter une répétition avec la ligne de dessous du nom ETIENNE de la ville homonyme.
Cette arme est bien signée par Etienne VERNAY ou VERNEY, établi à St Etienne 1824 - 1880. Et manifestement sans lien de parenté avec les Verney-Caron. Mais St Etienne est une petite ville ... et le métier autant que les homonymies ont certainement dû rapprocher ces grands professionnels.
Lors du dernier Rungis, j'ai pu rencontrer l'excellent Jacques Muzé (Serrmi) au sujet de la cheminée.
Il l'a mesuré, c'est une 3L-32 en mesures ancien régime. En métrique, on dit : 6,77 x 0,85
Il s'agit de la même cheminée que celle qui équipait les pistolets de duel de Chamelot-Delvigne.
Je lui en ai acheté 3 exemplaires.
La cheminée d'origine est en haut, la réplique en dessous :
Ayant résolu l'approvisionnement en cheminées, j'ai pu passer à l'étape suivante, l'étude de la balle.
Au passage, j'ai mesuré le diamètre du canon au sommet des rayures : 11,8 mm.
Ce qui m'a permis de tracer quelques projets pour une balle ogivale pleine avec rainures de graissage :
Une fois le projet finalisé, je pense le proposer à Hensel pour fabrication.
Je vous tiendrai au courant.
A bientôt
J'ai pu, avec moult précautions ET les bons tournevis, la démonter entièrement.
Tout est resté nickel.
Stupéfait par les assemblages, tellement serrés que le démontage en était délicat, même après avoir retiré les différentes vis.
Voici la belle façon puzzle :
Voici la platine, avec description.
La qualité de l'ensemble constitué par la noix et sa bride de noix est digne d'un travail d'horloger :
Voici la pièce de détente, celle-ci est munie d'un ressort de rappel :
Enfin, j'ai fini par comprendre le marquage de la platine. Il faut lire : VERNAY ETIENNE A ST ETIENNE
Par manque de place, on a abrégé le prénom Etienne : "ET ne"
Ca permettait aussi d'éviter une répétition avec la ligne de dessous du nom ETIENNE de la ville homonyme.
Cette arme est bien signée par Etienne VERNAY ou VERNEY, établi à St Etienne 1824 - 1880. Et manifestement sans lien de parenté avec les Verney-Caron. Mais St Etienne est une petite ville ... et le métier autant que les homonymies ont certainement dû rapprocher ces grands professionnels.
Lors du dernier Rungis, j'ai pu rencontrer l'excellent Jacques Muzé (Serrmi) au sujet de la cheminée.
Il l'a mesuré, c'est une 3L-32 en mesures ancien régime. En métrique, on dit : 6,77 x 0,85
Il s'agit de la même cheminée que celle qui équipait les pistolets de duel de Chamelot-Delvigne.
Je lui en ai acheté 3 exemplaires.
La cheminée d'origine est en haut, la réplique en dessous :
Ayant résolu l'approvisionnement en cheminées, j'ai pu passer à l'étape suivante, l'étude de la balle.
Au passage, j'ai mesuré le diamètre du canon au sommet des rayures : 11,8 mm.
Ce qui m'a permis de tracer quelques projets pour une balle ogivale pleine avec rainures de graissage :
Une fois le projet finalisé, je pense le proposer à Hensel pour fabrication.
Je vous tiendrai au courant.
A bientôt
"J'aimerai que l'État descende de mon dos et sorte ses mains de mes poches" R. Reagan
St Etienne- Messages : 598
Date d'inscription : 03/12/2017
Localisation : Paris - Pays de Loire
Re: La carabine de botte
Beau travail...et belle recherche sur les origines de cette arme superbe.
Bravo, et bonne chance pour ton "moule"
Bravo, et bonne chance pour ton "moule"
TALLYHOO, TALLYHOO !
Jeppesen- Messages : 2728
Date d'inscription : 11/09/2017
Age : 75
Localisation : Haut de Seine (92)
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