L'arme des Gentlemen cavaliers du Sud:Le révolver "Le MAT"

Lorsque la guerre civile éclate entre les Etats du Nord et ceux du Sud en Amérique, la petite armée des USA se divise en deux camps, chacun rejoignant celui que son coeur ou ses liens familiaux lui indique comme le choix le moins déchirant, ce qui n'est pas toujours facile.

A ces maigres troupes, viendront vite s'ajouter quantités de volontaires, puis comme cela ne suffit pas, la conscription (essentiellement au Nord) fera son apparition, au cours de cette longue guerre.

Il faut, dans les deux camps, équiper et armer ces troupes de toutes sortes: cavalerie, infanterie, artillerie, génie, etc...

C'est là que la différence se fait très vite sentir: la technologie, les usines, les bassins de productions sont au Nord; Le Sud est essentiellement un territoire agricole, et ce sont d'ailleurs des divergences quand à la politique commerciale et industrielle au Sénat des USA (libre échange contre protectionnisme) qui ont amenés la scission du pays, bien davantage que la question de l'esclavagisme, qui n'est qu'une facette du problème, à l'origine.

Au départ, les armées du Nord et du Sud sont équipées de la même façon, puisque issue d'une même et seule entité, en ce qui concerne l'armée "régulière".

Le Sud sera très vite amené à "copier" les armes fabriquées au Nord, quand il ne peut pas les acheter, ou à se fournir en Europe, principalement en Angleterre et en France, pays qui auront longtemps une certaine amitié pour le Sud.

Parmi les armes ainsi achetées en France, se trouve des revolvers fabriqués selon l'invention d'un pharmacien français, installé à la Nouvelle-Orléans, du nom de Le Mat. le Sud ne pouvant fabriquer cette arme faute de moyens techniques, et celle-ci étant déjà construite en petit nombre en France, des commandes seront passées avec l'industrie française (et même anglaise, puisque l'arme sera aussi fabriquée là-bas sous licence).

Cette arme, d'une taille inhabituelle même pour l'époque, a vite acquis une grande réputation auprès des officiers de l'armée du Sud, et une certaine notoriété au Nord.

Sa conception est assez particulière: un barillet à 9 coups, en général de calibre .41, ainsi qu'un canon "central" de calibre "20" destiné à tirer à "mitraille", tout comme un fusil de chasse.

Neuf coups donc, au lieu de six habituellement: un intérêt certain quand on sait que l'on aura peu de chance de pouvoir recharger en cours d'action au feu, ainsi qu'un dixième coup de petits plombs ou de chevrotine....assez dissuasif.

La contre-partie: une arme lourde, peu aisée à recharger, mais une gueule d'enfer !


























Cette arme n'a pas changé le cours de la guerre, vous vous en doutez bien, mais elle a laissé un souvenir profond dans les deux camps, et elle est devenu en quelque sorte l'arme "emblématique" de ces "Gentlemen du Sud", qui se sont fièrement battus malgré une importante infériorité numérique et matérielle, pour leur mode vie et leurs idées, même si certaines d'entre elles peuvent nous paraitre aujourd'hui très largement critiquables (mais ceci est un tout autre débat, sur lequel il y aurait beaucoup de choses à dire, car beaucoup d'idées "reçues" sur le sujet).

Il a existé une version "fusil" du LeMat, mais en très faible quantité, et c'est donc une pièce excessivement rare, très recherchée des collectionneurs fortunés !



P.S: les répliques de cette armes sont de calibre .44 au lieu de .41 (fabrication PIETTA)

Pour la petite histoire du revolver Le Mat.


Ce docteur François Lemat de son vrai nom, est une fierté de Bordeaux, j'ai visité la maison ou il est né,  au  n° 44  Rue Bouffard plein centre ville de Bordeaux ou son père tenait boutique de boulange. D'autre part, il est faux de dire qu'il est mort aux états Unis comme le dit les américains, mais bien en France, et j' en ai la preuve.

Je possède aussi un Le Mat Pietta, identique à celui de Jepp.
Par contre, j'ai des soucis de percussion pratiquement depuis le début : les amorces ne sont pas percutées. J'ai changé de ressort (j'en ai maintenant 3...), modifié le positionnement du ressort au niveau du talon de crosse, changé les cheminées, rien n'y fait.
En fait, j'ai l'impression que le ressort n'est pas assez fort et que le chien vient littéralement mourir sur l'amorce sans la percuter. Il est vrai qu'un ressort de Le Mat n'est pas très courbé et n'a pas l'aspect "acier' des grands ressorts des autres revolvers caps & balls. Ici, on dirait du fer à ferrer les baudets. J'ai même tenté d'en retremper un mais, ça ne donne rien.
Ceux qui en possèdent un, ont-ils été confrontés à ce problème ?
Ont-ils trouvé une solution ?
Sinon, c'est vrai que dès qu'on montre ce revolver au milieu d'autres, c'est vers lui que les regards convergent !

Merci pour ces détails et précisions, CBA.

Dire qu'à une époque, je passais souvent à Bordeaux....

le prochaine fois que l'occasion se présente, j'irai faire un "pèlerinage" (si j'ose dire) à l'adresse en question

Celui en photo n'a jamais tiré, mais j'en ai eu un autre qui a parfaitement fonctionné, que ce soit les chambres du barillet ou le canon central.

Ton "chien" ne frotterait-il pas un peu dans la carcasse avant de percuter, ce qui le "freinerait" et lui enlèverait la force nécessaire à la percussion des capsules ,

Ben non, j'y avais pensé aussi.
Avant de le ranger avec l'idée de me pencher ultérieurement sur son cas, j'ai cherché et tenté un peu toutes les solutions "simples et normales" des problèmes que l'on rencontre sur ce type de revolver.
Et là, j'avoue l'avoir délaissé...

Dommage car tirer avec cette arme est malgré tout un plaisir peu particulier, surtout avec le canon central.

Mon ami, fana de "reconstitution" et "poilducuteur" de première  a refait des cartouches "spéciales" pour le canon central du LeMat (y compris la "boite"): facilité de chargement, fun du tir.  

Je dois d'ailleurs avoir "quelque part sur l'ordi", le résultat de certains tirs avec ces grenailles. (je vais rechercher ça).

Ah bon ! Savais pas qu'il y avait eu des cartouches spéciales "canon central".
Tu aurais une photo ?
Sauf erreur, c'est 3 x 3 balles de 28. Les balles remplissent ainsi tout le diamètre du canon en se superposant en 3 lits en quinconce.
Sacrées chevrotines, ça doit faire du dégât ! Evidemment, on peut mettre autre-chose...

Lone Rider a écrit:Ben non, j'y avais pensé aussi.
Avant de le ranger avec l'idée de me pencher ultérieurement sur son cas, j'ai cherché et tenté un peu toutes les solutions "simples et normales" des problèmes que l'on rencontre sur ce type de revolver.
Et là, j'avoue l'avoir délaissé...

C'est quand même fâcheux...C'est surement la plus belle des répliques, mais au prix où elle est vendue, elle devrait fonctionner de façon irréprochable...

Jeppesen a écrit:Merci pour ces détails et précisions, CBA.

Dire qu'à une époque, je passais souvent à Bordeaux....

le prochaine fois que l'occasion se présente, j'irai faire un "pèlerinage" (si j'ose dire) à l'adresse en question

Alors dans ce cas, voila son adresse de naissance.  

Comme tu nous dit avoir la preuve qu'il est mort en France, je suppose que tu as aussi son acte de décès...

Corto Maltese a écrit:Comme tu nous dit avoir la preuve qu'il est mort en France, je suppose que tu as aussi son acte de décès...

Oui, monsieur.

Son lieu de décès est un peu plus près de chez moi....

mais c'est tout de même moins "sympa" !

Pour les "buckshot", oui, je dois avoir des photos...ou je vais en faire.

Je dois en avoir une boite dans ma petite vitrine de "présentation".

Effectivement, soit 3 "étages" de 3 de chevrotines, soit éventuellement de la plus petite "grenaille".

Merci à vous pour ces écrits,
Jepp avec ton magnifique Le Mat, fleuron de la maison Pietta
CBA qui tel le magicien nous sort les papiers relatifs à l'inventeur !

magnifique documentation historique ....mille merci .

Je n'ai pas retrouvé de photos sur mon ordi....ou du moins je n'ai pas réussi à les retrouver.....

J'essaie pourtant de classer tout ça, mais elles sont sans doute avec un "autre sujet", en annexe...

J'ai donc fait quelques photos dans ma "vitrine", mais je n'ai malheureusement pas de "cartouches" hors de leur boite.

Je les ai toutes tirées (trop "fun" )

Les boites, aussi "sobres" qu'elles paraissent, sont des reproductions aussi exactes que possible, y compris le papier (oui, mon ami est un peu( trop ?   ) perfectionniste, et il a même refaire faire du papier, et du papier "cartonné" quand il le fallait pour reproduire ses "boites" de cartouches combustibles, et autres, avec le même type de matière (papier "de paille", etc...

Il a eu la chance de tomber sur un fabricant de papier aussi dingue que lui, intéressé par ses recherches, et qui a accepté de lui refaire en "petite quantité" (tout est relatif, il a de quoi fabriquer au bas mot 1 millions de cartouches papier...   ) du papier identique à ceux utilisés à cette période ...

Les projectiles sortent de moules d'époque, lla "graisse" (quand il y en a) est fait selon les recettes" d'origine, à base de suif de mouton, etc....

Les boites ne sont pas "vieillies" (oui, je sais, certains aiment bien avoir l'impression d'avoir des boites d'époque) mais telles qu'elles se présentaient "neuves" à l'époque de leur utilisation.

J'ai fait donc également, pendant que j'y étais, quelques photos de boites de cartouches époque "Civil War", par paquet de 6 cartouches, avec leur système d'ouverture à fil de laiton, qui permettait de maintenir la boite fermée (en enroulant le fil autour) si usage partiel du contenant.

GENIAL GENIAL et je suis réducteur ....magnifique !

Là on atteint le TOP ! Les originaux vus sur internet sont identiques.

Je lui transmettrai vos compliments, ça lui fera plaisir, sans nul doute

Fabuleux !!! La passion dans ses derniers retranchements !

HORS SUJET .......mais comme clos a évoqué "certains tardifs"   j'essaie de m' insérer  bien sagement dans le sujet :