Toi qui sais bricoler...

Avec sa variante.."Toi qui es équipé" ...Aïe, Aïe, Aïe, ça commence mal, car inéluctablement la suite arrive :" tu pourrais me réparer ça? ou me bricoler ça?"  et d'autres demandes du même tonneau.

Et voila comment je me suis retrouvé avec entre les mains, un sabre de canonnier monté 1829  transformé en bloc de rouille, avec comme mission si tu l'acceptes (mais je suis trop poire pour dire non) de le remettre bien beau car c'est un souvenir de famille.

Il y avait tellement de rouille, que la lame ne pouvait plus entrer entièrement dans son fourreau....et ne voulait plus en sortir non plus.

Quant à la poignée, la fusée en bois était cassée, la filigrane avait disparu, idem la basane et il ne restait qu'un peu de la cordelette collée, enroulée en spirale faisant la structure sous la basane.

Pour la rouille au début un bon bain de Transyl à bien débloqué la situation, ensuite, abrasif de plus en plus fin sur cale en bois, et frotte, frotte, frotte pendant des heures. Pour  garder au final son aspect pièce ancienne au fourreau et pour retrouver un poli brillant pour la lame

-Pour la poignée, après destruction de la bouterolle de rivetage, démontage de l'ensemble,  réparation de la fusée, achat d'un fil de laiton du bon diamètre ( 8mm) et réalisation d'une filigrane de 1,40m (avec 5 spires au cm, j'ai pu compter sur un petit bout restant)
-Puis, avec une ficelle enduite de colle, réalisation d'une nouvelle spirale et pose  d'un cuir très fin imprégné de colle, épousant les spirales, maintenu par un fil inox en attendant que le cuir sèche.
-Ensuite, mise en place définitif de la filigrane.
-Puis allongement à la forge et à l'enclume de la soie pour lui redonner sa longueur d'origine et remontage du tout.
-Et pour terminer forge à froid d'un nouveau bouton de riveture en ayant au préalable  fabriqué un outil de maintient pour pas que tout se barre à chaque coup de marteau.

Le résultat final...J'ai voulu lui conserver un air d'ancien, pas d'un truc sortant de chez Armae

Bravo: Il est splendide !
Là; je suis jaloux...(si, si !)

freebird a écrit:joli rendu.

Je ne suis pas certain que les gens qui demandent "tu saurais bien me faire ça, toi..." aient la moindre idée du temps que peut prendre ce genre de travaux.

(0.8mm de diamètre le fil de laiton, non?)

C'est bien, il y en a au moins un qui suit attentivement

J'ai restauré aussi récemment, mais pour moi cette fois ci un sabre français assez rare... Un sabre de cavalerie légère de 1882 qui a été boudé par les cavaliers et probablement jamais mis en service

Tant que j'y pense......voilà quelques photos de mon cavalerie légère 1882.

Quand je l'ai acheté, il ressemblait à ça. C'est facile de comprendre pourquoi personne n'en avait voulu





Je lui ai fait subir exactement le même traitement que pour le 1829. J'ai pas de photo, sauf celle là de l'allongement de la soie



Et le voila maintenant en compagnie de mon 1829 perso restauré il y a 44 ans et de mon NMA 1863 fabriqué en 1864 (je l'ai pas touché lui)


J'ai encore le fourreau à faire revenir, mais il fait trop froid dans l'atelier.

Merci à tous pour vos commentaires..

St Etienne a écrit:
Un conseil ?

Nul besoin de compétence ou d'outillage particulier.

J'ai toujours réalisé la finition de toutes mes lames, avec une cale à poncer réalisée avec un morceau de bois dur de 300x40mm sur lequel j'ai collé une semelle de caoutchouc dur (chute de bande transporteuse. Et puis avec de l'abrasif dit "bande d'atelier" , frotte, frotte, frote.
Oui, c'est long et ça fait mal aux mains.
Pour l'abrasif, je commence au grain de 80, puis 120 - 180 - 240 - 320 - 400 - 600 - 1200 et des fois encore plus.

Il ne sert à rien de sauter une étape, une rayure qui a résisté à un grain, ne partira pas avec un grain plus fin.

En final pour faire disparaître les reflets des coups de ponçage, j'utilise sur touret (mais la perceuse dans un étau va bien aussi), une roue à satiner comme tu en as une et si je veux que ça brille des frottes en coton, avec de la pâte à polir.

Des amis du monde de la coutellerie, devant mon soin maniaque à faire briller l'acier ont transformé pour se moquer de moi, mon nom de marque, de La Forge du Brian en La Forge du Brillant (salut Can )

Un peu. Cette technique est utilisable pour un canon de fusil bien sûr, mas dans ce cas il faut percer un bloc de bois avec une scie cloche, puis le scier en deux, pour avoir une cale qui épouse l'arrondi du canon... Un puriste, devant un beau canon l'ausculte du bout des doigts. Et là on sent toutes les facettes si il y en a.

Et puisque nous avons abordé le sujet des lames brillantes, je me permets de vous montrer la lame (polie miroir) d'un couteau qui m'a été offert par un ami forgeron (hélas pas sur notre forum)...

Excellent mon ami.....
Oui, c'est un autre style, mais c'est son truc: Aciers issus de la technologie des poudres, lame extrêmement dures traitées par cryogénisation.....Autre monde, mais c'est impressionnant tout de même; et pas besoin de miroir pour se raser: il suffit d'un second couteau

Yoga

Un jour sur un salon, je vois un mec avec un comportement bizarre. Il se casse en deux et viens mettre son visage très très près d'une de mes lames.

J'ai déjà vu plusieurs fois des fous furieux tentant de me casser un couteau ou une dague, juste pour voir si c'est solide, alors je me méfie...
-"Eh qu'est ce que vous faites???"

-"Ne vous inquiétez pas me dit les gars, j'ai perdu une de mes lentilles, et il me fallait un miroir pour la remettre en place..."

Là, ça va.....