Les glaives - Part. I : Le Sabre de Troupes à Pied Modèle 1831

Paulin Talabot, ingénieur polytechnicien, commence sa carrière en rejoignant une société minière et métallurgique dirigée par le Maréchal Soult. Celà en 1829. Le lien est donc établi, mais rien pour l'instant ne rapproche ce lien de la fabrication des glaives. (si ce n'est une forte présomption de ma part)

non, c'est bien Paulin qui rejoint Soult. Et Léon Talabot (le nom usuel de Joseph léon) est lui le maître de forge qui dirigera, entre autre, l'usine du Saut du Tarn.
et comme les deux frères sont dans le même genre de business, c'est pour ça que j'extrapole qu'ils sont bien les "Talabot Frère" de 1831. Mais sans preuve.

Conclusion : Wagram et Closdelif, il faut vous donner rendez-vous ...  

Bonsoir à tous,

Voici, vu à travers une nouvelle arme, la suite et le dernier volet de notre feuilleton sur les Glaives Modèle 1831.



Nous avons vu que ces armes étaient produites par la Manufacture de Klingenthal, mais aussi par Talabot, entrepreneur privé.

Voici un nouveau venu : la Manufacture Impériale de Châtellerault.

Cet établissement a pris la suite de Klingenthal pour fournir nos armes blanches réglementaires, car on avait estimé que l'Alsace était un peu trop près de notre frontière la plus sensible, celle du Rhin.

(En 1836, la Manufacture de Klingenthal cessera son activité et une partie des ouvriers sera envoyée à Châtellerault.
Les frères Coulaux rachèteront les installations et pousuivront la production d'armes blanches, mais à titre privé. La production sera diversifiée en direction du monde agricole : faux, faucilles, socs de charrues ...)

Bref.

Ce troisième glaive est différend des deux premiers.

Car l'arme a été modifiée en 1852. Si la poignée reste celle qui nous connaissons, la lame va changer.
Elle conserve ses dimensions, longueur, largeur et profil.
Mais sa fabrication sera simplifiée par suppression du méplat triangulaire et de l'arête centrale. Une large gouttière viendra donner la rigidité nécessaire en même temps qu'un gain de poids.



En 1857, les Sabres de Troupe à Pied Mle 1831 et 1831-52 reçoivent un fourreau modifié dit du second type.
Il est en cuir compressé, la couture est reportée sur l'un des côtés de la face arrière et se confond avec le filet décoratif, et la bouterolle est fixée par un cône interne (brevet Manceaux) et non par agrafes.

Ici, c'est un fourreau du 1er type.

Revenons à l'arme.



La très forte ressemblance d'avec l'arme de 1831 saute aux yeux.

Ces glaives 1831 modifiés 52 sont bien plus rares que leurs aînés.
Aussi, lorsque j'en ai eu la possibilité, j'ai acheté celui que je vous présente, malgré son état beaucoup plus fatigué.

Comme toute arme réglementaire, il porte sur la lame :
- le nom de l'établissement qui l'a fabriqué
- la date de réception.
- les poinçons de reception
et sur la garde, un matricule de corps de troupe :
Manufacture I .... de Châtellerault :

Février 18..


Voici réunies les trois armes qui ont servi de support :



Cette arme a été fabriquée par d'autres fourbisseurs privés comme Coulaux Frères, comme JEAN, ou PIHET Frères entre autres.

Toutes ces armes - de provenance d'État ou privée - sont règlementaires dès lors qu'elles ont les dimensions de l'arme réglementée d'origine, poignée et lame. Je vous ai donné les dessins précis comportant les cotes et les différentes parties des glaives. Donc vous êtes désormais en mesure d'identifier les armes en votre possession : c'est un 1831 et 1831/52 ... ou pas.



Ultérieurement, nous poursuivrons notre exploration du monde des glaives français.
Ce sera la Partie II qui nous fera découvrir l'univers fabuleux des "petits glaives" ...

A suivre donc ... mais peut-être que d'ici-là, dans l'assistance, aurons-nous la chance que certains veuillent bien présenter leurs lames ... ?

A bientôt

Merci pour cet intéressant sujet, magnifiquement (et très pédagogiquement) développé !

Je possède l'un de ces glaives, dont j'avais posté quelques photos ici-même.

un souvenir d'enfance, en passant: ma soeur aîné faisait de la dance au Conservatoire; et son petit ami faisait du "théâtre"...ce qui m'a valu d'assister à un certains nombre de "répétitions" (je suppose que j'étais un bon "alibi" pour les roucoulades d'après... ) de pièces de Racine ou Corneille, où le mourant, frappé par un coup de glaive mettait (au moins) une demi-heure avant (enfin) de décéder...(je trouvais ça particulièrement barbant...).

Pourquoi cette anecdote ? et bien parce que je me rappelle que j'étais (déjà) fasciné par ces "glaives" supposés romains que tenaient les apprentis acteurs, mais qui n'étaient, je l'ai su bien après, que ces fameux "glaives" du XIXème que nous a présentés notre ami !

salut Closdelif ...je t'envoie des graines de fleurs de poireaux  (le général)...pour t'aider à te cultiver plus  ...
bizz

PS : je vais chercher de la culture dans mon gourbi pour aider St Etienne et ses superexcellents posts

Jeppesen a écrit: [ ... ] je me rappelle que j'étais (déjà) fasciné par ces "glaives" supposés romains que tenaient les apprentis acteurs, mais qui n'étaient, je l'ai su bien après, que ces fameux "glaives" du XIXème que nous a présentés notre ami !

Confidence :

Dans un avenir ... disons ultérieur, il est prévu qu'un chapitre "moutons à 5 pattes" soit illustré - entre autres - par un accessoire de théâtre issu d'un brave 1831 ...

Vous verrez ...

Impatient, je suis....

J'avais aussi rédigé un post sur mon glaive je ne le retrouve pas dans nos pages ????
Autrement la lecture est succulente.... merci St Etienne

St Etienne a écrit:

Jeppesen a écrit: [ ... ] je me rappelle que j'étais (déjà) fasciné par ces "glaives" supposés romains que tenaient les apprentis acteurs, mais qui n'étaient, je l'ai su bien après, que ces fameux "glaives" du XIXème que nous a présentés notre ami !

Confidence :

Dans un avenir ... disons ultérieur, il est prévu qu'un chapitre "moutons à 5 pattes" soit illustré - entre autres - par un accessoire de théâtre issu d'un brave 1831 ...

Vous verrez ...

Bravo pour ce travail sur les glaives ,que je suis avec attention.
Pour ma part je possède un glaive 1831 ,avec sa poignée d'origine (marqué "1837" je crois) ;ainsi qu'un modèle ou la poignée a été changée pour une en bois ;assez courte (main d' ado ?);assez bien faite au niveau solidité avec une trés petite garde circulaire en laiton.
A remarquer que ces làmes sont souvent épointées ;volontairement pour éviter les incidents ou involontairement lors de "joutes" improvisées ?
D'ici qu'un "artisan inspiré" s'empare d'une de ces lames pour nous en faire une réplique* du "Dard" de Frodon ?
http://boutiquerepliqua.fr/fr/seigneur-des-anneaux/265-dard-frodon.html

* Je précise ;réplique métallurgique et non....anatomique